Le mystère des « chorchos » : une tradition vivante à Pedro Abad

Altramuces / EFE

Découvre pourquoi le 'chocho' devient 'chorcho' à Pedro Abad, entre fête et histoire locale. Une passion qui rythme le village près de Córdoba !

Plongée dans une tradition singulière de Pedro Abad

Lorsque je me suis installé à Córdoba, j’ai vite été fasciné par les particularités locales qui donnent vie aux villages alentours. À seulement 30 kilomètres d’ici se trouve Pedro Abad, un lieu où la tradition prend des formes inattendues autour d’une petite légumineuse bien connue : l’altramuz, aussi appelé "lupin" en français. Mais ce qui capte mon attention chaque printemps, c’est le débat lexical sur ce fruit apéritif – faut-il dire "chochos" ou "chorchos" ?

Cette question n’est pas simplement linguistique mais ancrée dans l’identité culturelle locale. Le mot "chorchos" est devenu un véritable cri de ralliement lors de la fête dédiée à Santiago El Menor, le saint patron du village. Cette appellation témoigne d’une mémoire collective née au temps de la Reconquista.

En fait, cette fête ne se limite pas au simple partage gourmand mais évoque une longue histoire mêlant patrimoine religieux et coutumes populaires.

"Chorchos", un symbole plus qu’un snack

Au-delà du goût légèrement amer que seul un long trempage salé peut atténuer, les chorchos incarnent une part d’histoire sociale. Autrefois aliment simple et économique distribué avec du vin pour célébrer la reconquête chrétienne menée par Fernando III en 1236, ils sont aujourd’hui un lien entre générations.

J’ai souvent vu les enfants courir joyeusement après avoir entendu le tambour résonner dans les rues – une tradition si forte que les habitants eux-mêmes se surnomment « les tambolilleros ». Ce rituel déclenche chaque année l’excitation avant la romería et scelle la communauté autour de leur héritage.

C’est une scène que j’apprécie particulièrement : mêler chants et gestes ancestraux dans ce petit coin andalou préservé.

Entre procession et convivialité : rythmes d’une fête andalouse authentique

Chaque début mai est marqué par un mélange vibrant entre spiritualité et festivités populaires. La procession du samedi emmène le Saint patron au travers du village – escorté de cavaliers en costumes traditionnels andalous – jusqu’à sa nouvelle ermite sur le Cerro de las Graveras.

Ce déplacement symbolise autant un pèlerinage que l’affirmation vive des racines historiques locales face aux évolutions modernes. Pendant toute cette journée solennelle se succèdent messes, moments conviviaux autour des peroles (grandes marmites typiques), échanges entre habitants venus présenter leurs hommages à leur saint protecteur.

Puis la nuit s’illumine sous les verbenas où joie populaire rime avec respect festif pour ces traditions séculaires souvent méconnues hors d’Andalousie.

Un regard personnel sur l’importance des petites choses pour comprendre Córdoba et ses environs

Vivre ici m’a appris qu’il faut parfois s’attarder sur ce qui semble anodin pour saisir pleinement l’âme locale. Les "chorchos", loin d’être juste des lupins apéritifs, révèlent comment nourriture, langage et foi façonnent ensemble identités partagées sous le soleil andalou.

J’aime penser que ces mots susurrés durant les fêtes participent silencieusement à conserver vivante cette culture spécifique alors même que beaucoup cherchent ailleurs grandeur ou nouveauté.

Pour approfondir cet aspect fascinant de la culture régionale:

FAQ – Comprendre mieux cette tradition unique

Pourquoi dit-on « chorchos » plutôt que « chochos » ?
La prononciation "chorchos" est spécifique à Pedro Abad ; elle s’inscrit dans un usage local transmis depuis longtemps comme expression identitaire lors des festivités majeures du village.

Quel est le lien entre ces lupins salés et Santiago El Menor ?
Ils symbolisent modestement mais profondément l’héritage chrétien lié au saint patron célébré chaque année pendant la romería début mai, rappelant aussi l’époque médiévale Andalouse post-reconquête.

Comment se prépare-t-on traditionnellement ces lupins ?
Il faut les faire tremper plusieurs heures voire jours dans de l’eau salée afin d’éliminer leur amertume naturelle avant dégustation; c’est tout un art transmis localement!

Media: El Día de Córdoba – Altramuces / EFE

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