Le musée du Prado supprime les termes tels que enfant ou personne diminuée de ses étiquettes et archives

Le musée du Prado se met à jour pour refléter l’évolution des mentalités

Depuis sa création en 1819, le musée du Prado a toujours été une référence culturelle en Espagne et dans le monde entier. Cependant, avec l’évolution des mentalités et la prise de conscience des enjeux de représentation et de respect des minorités, le musée a décidé de revoir certains termes péjoratifs utilisés dans les descriptions de ses œuvres.

Un devoir d’exemplarité en tant qu’institution de référence

En effet, en anticipant l’approbation de la réforme de l’article 49 de la Constitution, le musée du Prado a entrepris une révision minutieuse de ses cartels et archives, et a supprimé des termes considérés comme offensants aujourd’hui tels que "enano" (nain), "disminuido" (atteint d’un handicap) ou "deforme" (déformé). Cette décision est motivée par un devoir d’exemplarité en tant qu’institution de référence pour la société espagnole et internationale.

Une révision approfondie menée par des experts

La révision a été menée par Ana Martín du département de documentation, ainsi que par le département des collections, qui ont passé au crible près de 27 000 fiches de la base de données du musée et environ 1 800 cartels des tableaux exposés. Certains ont déjà été modifiés et d’autres le seront prochainement.

Des termes péjoratifs remplacés, mais pas les titres des œuvres

Les experts ont procédé à une suppression des termes et références péjoratives liées à l’apparence physique des personnages représentés, mais ont pris la décision de ne pas toucher aux titres des œuvres, pour ne pas altérer l’histoire et la valeur historique de ces pièces maîtresses. Par exemple, le célèbre tableau de Francisco de Goya, "El maricón de la tía Gila", conserve son titre d’origine, signé de la propre main de l’artiste.

Des descriptions modifiées pour un récit plus actuel

Parmi les œuvres dont les descriptions ont été modifiées, on peut citer "El Niño de Vallecas" ou "El bufón el Primo" de Diego Velázquez, "El príncipe Felipe y Miguel Soplillo" de Rodrigo de Villandrando ou encore "Eugenia Martínez Vallejo, vestida" de Juan Carreño de Miranda. Cette démarche n’est pas nouvelle pour le musée du Prado, qui avait déjà pris des mesures similaires lors de l’inauguration d’un nouveau parcours intitulé "El Prado en femenino" en 2022, qui mettait en lumière le rôle des femmes en tant que mécènes. Des termes tels que "esposa de" (épouse de) ou "mujer poco agraciada" (femme peu gracieuse) avaient alors été supprimés des cartels afin de proposer une narration plus actuelle et respectueuse.

Avec cette initiative, le musée du Prado montre sa volonté de s’adapter aux évolutions de la société et de participer à une meilleure représentation et inclusion de toutes les communautés. Une prise de conscience importante qui témoigne de la responsabilité et de l’influence des institutions culturelles dans la lutte contre les discriminations.

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