Le dramaturge originaire de Cadix, Jesús Torres, récompensé lors d’un concours en Argentine

Un auteur espagnol remporte un prix de dramaturgie hispano-américain pour son œuvre ‘Le garçon qui s’est perdu dans sa propre chambre’

La Faculté de Philologie de l’Université de Buenos Aires (Argentine), en partenariat avec le Centre de documentation María Elena Walsh et avec le soutien de la Chaire latino-américaine et caribéenne de lecture et d’écriture, a décerné le troisième Prix hispano-américain de dramaturgie à l’auteur gaditan Jesús Torres pour son œuvre ‘Le garçon qui s’est perdu dans sa propre chambre’. Torres, seul Espagnol récompensé lors de cette édition du concours, est membre du groupe de théâtre El Aedo. Jesús Torres (Cadix, 1983) est acteur, metteur en scène et auteur de théâtre pour les jeunes et sa carrière est reconnue par le public et la critique, soutenue par des œuvres telles que ‘Poings de farine’, avec lequel il a remporté le Prix AutorExprés de Théâtre 2019 décerné par la Fondation SGAE, ou ‘Le monstre de White Roses’, un thriller théâtral récemment présenté à la Foire de Théâtre d’Andalousie.

Le texte primé raconte l’histoire de Gregor, un jeune homme de 16 ans qui décide de vivre enfermé dans sa chambre (en référence à Métamorphose de Kafka) et de communiquer avec le monde extérieur à travers les réseaux sociaux. Gregor ressent que sa mère est un vieux poste de radio et lui un ordinateur de dernière génération : ils sont condamnés à ne rien comprendre. Gregor se sent seul au monde et pense qu’il ne s’intègre ni dans sa famille ni dans son école. C’est pourquoi, Gregor décide de mettre sa vie entre les mains des réseaux sociaux en prenant la décision la plus difficile qu’il est jamais prise : s’il mérite de vivre ou, au contraire, s’il doit faire un ‘Game Over’ dans sa propre vie. L’auteur a pu compter sur la complicité du Téléphone de l’Espoir, qui a collaboré au processus d’écriture et de montage du spectacle.

Selon le gaditan Jesús Torres, le texte primé est "une œuvre pour les jeunes que tout adulte devrait lire. C’est une fenêtre sur l’intérieur de mon moi adolescent et sur celui de milliers d’adolescents qui se sont sentis seuls et qui ont l’impression de ne pas s’intégrer. Dans un monde aussi connecté et ouvert que celui dans lequel nous vivons aujourd’hui, il est très facile de se perdre dans sa propre chambre, de ne pas se trouver, de ne pas savoir qui l’on est. Le texte aborde l’identité sexuelle, les changements que notre corps d’adolescent subit et que personne ne s’arrête pour nous expliquer. Je pense qu’il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir en termes d’auto-connaissance et de santé mentale". La compagnie El Aedo, en fait, souhaite mettre en lumière avec cette œuvre la hausse alarmante des cas de troubles mentaux et de tentatives de suicide chez les jeunes et le manque de budget que les gouvernements consacrent à la santé mentale dans le monde entier. "Mais surtout, avec ‘La métamorphose de Gregor’, nous voulons normaliser la conversation sur le bien-être mental. Nous ne pouvons pas détourner le regard. Il est nécessaire de verbaliser ces troubles, de ne pas banaliser certains comportements des jeunes et de se former en santé mentale pour prévenir ou anticiper certains risques. Les adultes et les professionnels de l’enseignement doivent être préparés à éduquer sur les émotions", explique la compagnie dans un communiqué de presse.

La précédente mise en scène d’El Aedo, ‘Poings de farine’, finaliste aux Prix MAX 2021, a été récompensée par le Prix Théâtre Autor Exprés 2019 de la Fondation SGAE, qui a édité et publié le texte, ainsi que le Prix Nazario 2020 du Meilleur Spectacle du Festival Culture avec Fierté de Séville. L’œuvre reflète sur le racisme, l’homophobie, la violence et la masculinité. ‘Poings de farine’ est un spectacle recommandé par le Réseau espagnol de théâtres, auditoriums, circuits et festivals de titularité publique et sera sur scène du 1er au 10 mars au Sala Mirador de Madrid.