Un cadeau empoisonné : l’histoire de l’avion de Miraflores
L’avion de Miraflores, une majestueuse coque de Douglas DC7-C, a été, depuis son installation à Córdoba en 2009, bien plus qu’un simple monument. Initialement prévu pour être un espace culturel, il est devenu un casse-tête administratif, un symbole de désillusion et, pourquoi pas, une attraction touristique éphémère. Pesant 33 tonnes, cette aéronef jouit d’une histoire riche et complexe, à l’image de la ville qui l’a accueilli.
L’itinéraire tumultueux d’un projet culturel
Le projet de donner une nouvelle vie à cet avion s’inscrit dans un contexte culturel intense où Córdoba aspirait à devenir la Capitale Européenne de la Culture en 2016. Sous l’égide de l’artiste Solimán López, l’idée d’utiliser l’avion et deux autobus hors circulation comme contenants culturels a vu le jour. Cet espace aurait dû favoriser les artistes émergents et devenir un centre dynamique d’activités artistiques. Malheureusement, le rêve n’a jamais véritablement décollé.
Envolée de promesses non tenues
Le transfert de l’avion vers Miraflores a été salué par une cérémonie grandiose, mais dès son arrivée, les controverses ont éclaté. Les préoccupations des habitants concernant l’absence de processus de participation citoyenne et le manque d’équipements culturels adéquats ont été rapidement mises sous le tapis. La promesse d’un espace vibrant s’est rapidement transformée en un fardeau. En effet, les projets d’aménagement culturel ont cédé la place à des propositions purement commerciales, laissant l’avion à l’abandon.
Un symbole d’échec et de résilience
Au fil des ans, l’avion a subi des actes de vandalisme et est devenu un refuge pour sans-abris. En réponse, les autorités ont tenté de sceller ses portes, mais sans réel succès. L’avion de Miraflores, plutôt que d’être un noyau culturel rayonnant, est devenu un symbole monumental de l’inefficacité des projets culturels. Ce triste constat met en lumière les enjeux de gestion et d’implication citoyenne dans la culture publique.
La fin d’une ère ?
Récemment, le conseil municipal a annoncé la démolition de l’avion. Après treize années de promesses non tenues, ce départ marque une étape qui pourrait, enfin, libérer la ville d’un poids devenu inutile. Reste à voir comment cette opération sera mise en œuvre et quel sera son coût. Une page se tourne à Córdoba, et l’avion symbolise à la fois un échec et un appel à repenser notre rapport à la culture.
L’avenir de l’aéronef de Miraflores risque de rester dans les mémoires comme un rappel poignant de ce que pourrait être un espace culturel : vivant, participatif et véritablement au service des citoyens.
source : Cordópolis – El último vuelo del avión que quiso ser icono cultural y fue símbolo de un fracaso