Le bain du diable : la société, pire monstre de Sitges

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Une Plongée dans le Drame Humain : ‘El baño del diablo’

Le film ‘El baño del diablo’ pourrait très bien être considéré comme le plus marquant du festival de Sitges cette année. Contrairement aux productions classiques de terreur, ce drame s’intéresse aux bas-fonds de l’humanité et aux tragédies de notre société. Plutôt que de recourir à des éléments surnaturels, le film met en lumière une épidémie criminelle et autodestructrice méconnue qui a touché des régions germanophones durant les XVIIe et XVIIIe siècles.

La Réalité Troublante des Crimes

Dans cette dreadful époque, des individus, surtout des femmes, commettaient des crimes graves, souvent des meurtres d’enfants, pour être arrêtés et ainsi obtenir le pardon d’un prêtre, échappant à une condamnation éternelle qui découlerait d’un suicide, un péché inavouable. Veronika Franz, la réalisatrice, partage que le thème est resté dans l’oubli, jusqu’à ce que son équipe découvre les travaux de l’historienne Kathy Stuart. Ce contact a permis d’explorer des archives révélatrices, notamment des interrogatoires qui ont donné vie à l’héroïne du film.

La Déconstruction de l’Image Féminine

Agnes, la protagoniste interprétée par Anja Plaschg, est une image complexe : une femme confrontée aux attentes d’une société ultra-religieuse qui la pousse à un perfectionnisme destructeur. Le film suit sa lente dégradation à travers un récit émouvant, comparable aux œuvres audacieuses de Lars von Trier. Cette exploration du féminin ne se limite pas à la victimisation, mais engage la discussion sur la capacité à faire le mal — un sujet que Fiala considère nécessaire pour nuancer la perception des femmes dans l’histoire.

Un Film Qui Fait Résonner des Échos

‘El baño del diablo’ n’est pas qu’un simple drame, c’est une réflexion sur la société et ses injustices. Fiala soutient que la vraie méchante de cette histoire n’est pas Agnes, mais le système qui permet de telles tragédies. Ce regard critique sur notre passé résonne encore aujourd’hui, nous rappelant que les échos du passé ne sont jamais vraiment éloignés.

Une Candidature aux Oscars

Après son succès à Berlin, ‘El baño del diablo’ se positionne comme le représentant autrichien pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. Tout en réalisant que sa thématique audacieuse pourrait en dérouter certains, le duo de cinéastes espère attirer l’attention de l’Académie pour faire connaître cette œuvre essentielle. En fin de compte, ce film dérangeant est une invitation à réfléchir sur notre humanité partagée.

source : Diario Córdoba – ‘El baño del diablo’: el peor monstruo de Sitges es la sociedad