131 La poésie, une parole qui titube La poésie est un art complexe et mystérieux, où les mots sont comme des notes de musique qui s’entrelacent pour créer une mélodie envoûtante. Elle est le refuge des émotions et des thèmes profonds que l’homme ne peut comprendre. C’est un défi de tenter de les exprimer, de délimiter l’inexplicable. Dans son livre Les noms que je t’ai donnés, le poète José Mateos explore ce monde poétique depuis les années 80 jusqu’à aujourd’hui. Dans cette édition de la Fondation José Manuel Lara, dans la collection Vandalia, il nous livre sa poésie dans toute sa simplicité et sa profondeur. Une poésie de la sérénité Pour Mateos, la poésie est une parole qui titube, qui trébuche presque. Elle cherche à aborder des sujets que l’homme ne pourra jamais comprendre complètement, elle touche à des émotions infiniment vastes. Dans son poème Cantos de vida y vuelta, il reconnaît "qué difícil de cantar es la alegría" (à quel point il est difficile de chanter la joie). Pourtant, malgré cette difficulté, il persévère, il insiste sur "la canción que salva" (la chanson qui sauve), il met des mots sur la perte et la douleur, et par là-même, il apporte une lumière face au chaos du monde. L’esthétique de la simplicité Mateos est un poète qui préfère la simplicité à la lourdeur. Dans son écriture, il y a une volonté d’éviter le trop-plein, l’excès de mots, pour laisser place à la beauté du silence. En tant qu’artiste, il a également exposé ses aquarelles et peint des paysages. Mais il estime que la peinture et la poésie sont deux disciplines bien distinctes. La peinture reste en surface, amoureuse de ce qu’elle voit, tandis que la poésie creuse, interroge, va au-delà. Vous pourriez être interessé par La victoire du groupe Fuentenueva au concours Música Propia by Planneo 24 novembre 2023 Lang Lang et Pablo García López : une rencontre musicale éblouissante en Arabie Saoudite 7 décembre 2023 Comme le dit Vicente Gallego dans son prologue, Mateos est un "esprit libre", loin de "la laideur du petit monde littéraire". Il se démarque également par son indépendance d’esprit et ses opinions bien tranchées, notamment en ce qui concerne les prix littéraires. Une poésie qui sauve La poésie de Mateos, avec sa douceur et sa sérénité, peut sembler fragile face à la réalité du monde. Mais c’est justement dans cette fragilité que réside sa force. Elle est une tentative de conciliation entre la beauté et la souffrance, une chanson qui sauve, même dans les moments les plus sombres. Cela se reflète également dans le titre de son dernier livre, Tratamiento y delirio, écrit pendant ses séances de chimiothérapie. Malgré la souffrance et l’incertitude de la vie, Mateos célèbre "la suerte de haber sido el huésped de la vida" (la chance d’avoir été l’hôte de la vie). La poésie est pour lui une façon de rendre hommage à cette vie, même dans ses moments les plus difficiles. Conclusion En fin de compte, la poésie de Mateos est une invitation à la réflexion et à la contemplation, à dépasser l’obviosité pour explorer les profondeurs de l’existence. Comme le dit le poète lui-même, "la poesía es una palabra que titubea" (la poésie est une parole qui titube). Et nous, en tant que lecteurs, avons la chance de pouvoir suivre ce parcours poétique, tâtonnant et vibrant, qui nous guidera peut-être un peu plus près de la vérité qui se cache derrière les mots et les noms. source : El Día de Córdoba – José Mateos: “La poesía es una palabra que titubea: habla de lo que no puede expresarse” 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente La vie de Gala après Gala : le 28 mai… entrée suivante Augmentation de 20% du nombre de visiteurs à la Feria de Córdoba : un accroissement significatif A lire aussi Orchestre de Cordoue : tu le savais ?... 5 septembre 2025 Cordoue, où l’amitié ressemble à un crush: voilà... 5 septembre 2025 Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le... 4 septembre 2025 À Cordoue, Romero de Torres vs Warhol: tu... 4 septembre 2025 Sorolla revient avec une plage oubliée: ce que... 3 septembre 2025 Córdoba, résidence bretonne: mon carnet d’initié pour une... 3 septembre 2025 Arcana à Córdoba: la Mezquita chuchote une élégance... 2 septembre 2025 Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025