128 Lutte pour le patrimoine historique en Espagne L’Espagne est un pays reconnu pour son riche patrimoine historique et culturel. Des œuvres d’art, des monuments et des sites archéologiques témoignent de son histoire et de sa diversité culturelle. Mais cette richesse est souvent menacée par des conflits entre les intérêts économiques et la préservation du patrimoine. Récemment, une affaire judiciaire a mis en lumière cette lutte pour le patrimoine historique en Espagne. La bataille pour une peinture du XVIe siècle En décembre 2016, la société World Pack-Art a demandé à exporter une peinture du XVIe siècle, intitulée "Les Docteurs de la Foi". Cette œuvre appartenait autrefois au retable de l’église du monastère de Oña, dans la province de Burgos, en Espagne. La demande visait à vendre la toile aux enchères à Paris. Cependant, le Plénum de l’Assemblée nationale a émis un avis défavorable à l’exportation de l’œuvre, craignant une perte importante pour le patrimoine culturel espagnol. Le Musée du Prado a également soutenu cette position en indiquant que la peinture était un exemple important de l’école catalane du XVIe siècle et que son départ du pays serait préjudiciable pour le patrimoine commun espagnol. En conséquence, la demande d’exportation a été refusée et le gouvernement a initié une procédure d’acquisition de l’œuvre pour un montant de 10 000 euros. Une valorisation plus élevée Cependant, la société World Pack-Art a contesté cette décision et a soumis plusieurs recours pour contester le prix proposé par l’État. La société a fait valoir que le prix de 10 000 euros était très inférieur à la valeur réelle de l’œuvre, ce qui constituerait un "enrichissement injuste" pour l’État. Un expert en restauration d’œuvres d’art a évalué la valeur des quatre panneaux constituant l’œuvre à 18 000 euros chacun. Dans un premier temps, la cour a rejeté cet argument car l’expert n’a pas fourni d’explications détaillées sur la manière dont il avait évalué le prix. Finalement, la cour a accepté le rapport d’une experte désignée par le tribunal, qui travaillait dans une maison de vente aux enchères réputée à Madrid. Cette experte a utilisé une méthode comparative pour déterminer la valeur des panneaux, en se basant sur des œuvres d’antiquités similaires. Une décision en faveur de la préservation du patrimoine En octobre 2023, la cour a rendu son jugement en faveur de la société World Pack-Art, obligeant le gouvernement à acheter les quatre panneaux pour 57 000 euros. Cette décision souligne l’importance de préserver le patrimoine historique et culturel espagnol face aux intérêts économiques. Vous pourriez être interessé par Décès de Francisco Rico, éminent spécialiste de Cervantès et expert en études classiques 27 avril 2024 Helena Kaittani brille dans La Singla, lauréate du prix du Meilleur Documentaire aux Prix Feroz 27 janvier 2024 Malgré cette victoire, la société World Pack-Art a continué à défendre ses droits et a réussi à exporter des centaines d’œuvres d’art provenant d’un palais en Espagne pour les vendre aux enchères à Paris en 2017. Cette affaire montre clairement les conflits potentiels entre la préservation du patrimoine et les intérêts économiques, et l’importance de protéger le patrimoine culturel pour les générations futures. 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Découvrez le nouveau livre de Pedro Molino : ‘Relatos junto al camino’ entrée suivante Un voyage de Máximo Huerta dans le Paris orgiaque de Kiki de Montparnasse pendant les années folles A lire aussi Orchestre de Cordoue : tu le savais ?... 5 septembre 2025 Cordoue, où l’amitié ressemble à un crush: voilà... 5 septembre 2025 Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le... 4 septembre 2025 À Cordoue, Romero de Torres vs Warhol: tu... 4 septembre 2025 Sorolla revient avec une plage oubliée: ce que... 3 septembre 2025 Córdoba, résidence bretonne: mon carnet d’initié pour une... 3 septembre 2025 Arcana à Córdoba: la Mezquita chuchote une élégance... 2 septembre 2025 Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025