141 L’histoire de Manuel Hernández González, le héros inconnu de Albendín Plus de 150 personnes, majoritairement des étudiants et des professeurs de la communauté éducative du CEIP Santa María de Albendín, ont participé au tournage et à la sortie du film Manuel, un long métrage de 80 minutes qui raconte une histoire peu connue de la ville. Celle de Manuel Hernández González, un sergent de la Garde Civile qui, en pleine guerre civile, a refusé d’obéir aux ordres du commandement franquiste et a été emprisonné et déporté pour cela. Derrière ce projet, qui a mobilisé près d’un quart de la population d’Albendín, une petite commune de la ville de Baena dans la province de Cordoue, on retrouve Vicente Mejías, directeur du CEIP Santa María depuis 20 ans et également réalisateur du long métrage sobrement intitulé Manuel. Cette histoire lui est parvenue sous une forme plus simple : "Et si nous faisions un court métrage sur cette personne ?". Aujourd’hui, après avoir mené à bien ce projet avec le soutien de toute la ville et après avoir projeté le film dans la localité, Mejías raconte avec fierté tout le processus derrière ce long métrage. Il s’agit d’un film qui relate une histoire extraordinaire d’humanité en pleine guerre civile espagnole. Tout a commencé avec une figure peu connue, celle de Manuel Hernández González, un sergent de la Garde Civile en poste à Albendín en 1935. En 1936, suite à l’éclatement de la guerre civile, il s’est retrouvé dans une position moralement difficile lorsqu’on lui a ordonné d’arrêter ses propres compatriotes, notamment le maire et les travailleurs du Centre Ouvrier d’Albendín. Plutôt que de suivre les instructions, il a décidé de les prévenir que les forces franquistes allaient les attaquer. Cet acte de courage et d’humanité a conduit Manuel à être condamné à la prison à vie. Il a ensuite été transféré dans plusieurs prisons avant d’être libéré six ans plus tard, lorsqu’il a été déporté. C’est à sa sortie de prison que l’ancien garde civil a écrit une sorte de mémoires, intitulées "Páginas Confidenciales", qui sont restées enfouies pendant des décennies jusqu’à ce que son arrière-petit-fils les remette à l’historien Arcángel Bedmar. Ce dernier, étonné par le contenu, a transformé ces pages en un livre intitulé "Patriota era, patriota soy", qui a été publié en 2014. Des années plus tard, en 2021, le maire d’Albendín à l’époque, José Andrés García, a proposé à Mejías de réaliser un court métrage et ce dernier a fini par transformer le projet en un long métrage, avec un nombre croissant d’acteurs et de techniciens prêts à y participer. Presque deux ans plus tard, avec 80 minutes de film édité, "Manuel" a été projeté à Albendín le 6 décembre dernier. "C’était une première avec tapis rouge", raconte Mejías, qui s’est simplement fié à la communauté qu’il a côtoyée pendant ses vingt ans à Albendín et qui a, à son tour, fait confiance à sa capacité à travailler collectivement sur des projets théâtraux précédents. Le résultat a été que le film a été projeté lors de quatre séances différentes à Albendín, avec des salles pleines à chaque fois. Vous pourriez être interessé par Démarrage de la restauration de la Capilla Real de la Mezquita-Catedral : une mise à jour historique. 25 janvier 2024 Reconect Art annulé ! Córdoba sous la pluie… 20 mars 2025 De plus, toutes les recettes sont entièrement reversées à des projets caritatifs et à l’amélioration de l’école, tandis que les plus petits ont pu vivre le rêve de faire partie d’un projet cinématographique dans leur propre ville et se sentir, le temps d’une journée, comme des stars de cinéma. Cependant, il reste un spectateur important à la liste : l’arrière-petit-fils du sergent Manuel Hernández qui a découvert ses mémoires. Mejías révèle qu’il vit à Londres et qu’il le verra bientôt lors d’une projection spéciale dans la ville. Ainsi, une boucle sera bouclée, avec une personne qui a veillé sur les habitants d’Albendín et qui a fini par réunir toute la ville 87 ans plus tard. Cliquez sur le lien suivant depuis votre téléphone mobile : https://whatsapp.com/channel/0029Va8MrS9LNSaB0xtc1z29. Et voilà ! À partir de maintenant, via ce canal, notre directeur, Alfonso Alba, vous enverra des messages pour vous tenir informés de l’actualité à Cordoue, vous parler des nouvelles les plus importantes, des reportages, des interviews, des chroniques, des vidéos, des galeries de photos, des podcasts… Tout est organisé pour que vous ne ratiez rien. 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente OT 2023 : Duel de granadinas pour la survie entrée suivante La splendeur de Caravaggio : redécouvrez l’artiste maître de la peinture A lire aussi Orchestre de Cordoue : tu le savais ?... 5 septembre 2025 Cordoue, où l’amitié ressemble à un crush: voilà... 5 septembre 2025 Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le... 4 septembre 2025 À Cordoue, Romero de Torres vs Warhol: tu... 4 septembre 2025 Sorolla revient avec une plage oubliée: ce que... 3 septembre 2025 Córdoba, résidence bretonne: mon carnet d’initié pour une... 3 septembre 2025 Arcana à Córdoba: la Mezquita chuchote une élégance... 2 septembre 2025 Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025