KTM au bord du gouffre ? Découvrez comment ce géant a évité la faillite grâce à l’Inde !

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KTM était au bord de la faillite, mais un géant indien est arrivé à la rescousse ! Découvrez comment Bajaj a sorti la marque autrichienne de l'impasse.

Comment Bajaj, le géant indien, a sauvé KTM de la banqueroute

Ah, les motos ! Même ici à Cordoue, où les chevaux ont longtemps été rois, le vrombissement d’un moteur a son charme, n’est-ce pas ? Mais derrière la passion, il y a aussi l’économie, parfois fragile. L’histoire de KTM, cette marque autrichienne emblématique, est un exemple frappant de la manière dont les alliances stratégiques peuvent redessiner le paysage mondial. Fin 2023, KTM traversait une tempête financière sans précédent, avec des dettes colossales et des ventes en chute libre. Le spectre de la faillite planait sur Mattighofen. Qui aurait cru que le salut viendrait de l’Inde, de Bajaj Auto, le quatrième constructeur mondial ? C’est une histoire fascinante, une leçon de résilience et de stratégie globale, qui montre à quel point notre monde est interconnecté, même dans l’univers des deux-roues.

La descente aux enfers et le besoin criant de liquidités

Imaginez : une entreprise respectée, synonyme de performance et d’aventure, se retrouve au bord du gouffre. C’est ce qui est arrivé à KTM. La crise, qui s’est intensifiée fin 2023, a entraîné des mesures drastiques : licenciements massifs (plus de 1 850 postes supprimés), coupes budgétaires sévères, et même la cession de parts stratégiques, comme celle détenue dans MV Agusta. Les chiffres étaient alarmants : une perte de 1,288 milliard d’euros en 2024, une chute de 29% du chiffre d’affaires par rapport à 2023 (tombé à 1,879 milliard), une dette nette atteignant 1,643 milliard, et des capitaux propres négatifs de -199 millions d’euros. La situation était critique, et la marque avait un besoin urgent de liquidités pour honorer ses engagements et, surtout, pour se conformer à un plan de restructuration approuvé par ses créanciers.

Le plan de restructuration et l’échéance fatidique

Le 25 février 2025, les créanciers de KTM AG et de ses filiales clés ont validé un plan de restructuration. Ce plan prévoyait une décote de 30% sur les dettes, mais surtout, il imposait à KTM de verser 600 millions d’euros avant le 23 mai 2025. Une somme colossale dans un contexte financier aussi tendu. Cette échéance était cruciale : la respecter signifiait échapper à la faillite, la manquer, c’était le scénario du pire. C’est là qu’intervient le rôle décisif d’un acteur inattendu pour beaucoup, mais qui était en coulisses depuis longtemps : Bajaj Auto. Le suspense était à son comble, car l’industrie entière retenait son souffle.

Bajaj, le sauveur discret : un prêt stratégique

Bien que KTM n’ait pas explicitement nommé son bienfaiteur dans son communiqué officiel, tous les regards se sont tournés vers l’Inde. Bajaj Auto, qui détient déjà une part significative (49,9%) de Pierer Bajaj AG (la maison mère du groupe Pierer Mobility, dont KTM fait partie), semblait être le seul acteur capable et désireux d’apporter un tel soutien financier. Et l’information a rapidement filtré : Bajaj aurait contracté un prêt de 566 millions d’euros auprès d’un consortium de banques internationales (JPMorgan, Citigroup, DBS Bank). Un montant qui correspond presque exactement à la somme dont KTM avait besoin pour respecter son échéance de paiement. Cette opération n’est pas un simple acte de charité ; c’est une décision stratégique qui renforce considérablement la position de Bajaj dans le groupe et sur le marché mondial de la moto.

Une ascension irrésistible et un investissement dans l’avenir

Ce n’est pas la première fois que Bajaj vient à la rescousse. En mars 2025 déjà, le constructeur indien avait injecté 200 millions d’euros pour relancer la production, qui était à l’arrêt, et aider à écouler les stocks accumulés. Avec ce nouvel apport financier majeur, Bajaj devient clairement le sauveur de KTM. Cette opération souligne l’ascension fulgurante de Bajaj Auto sur la scène internationale. Longtemps perçu comme un partenaire technique pour la production de modèles de petite et moyenne cylindrée en Inde, Bajaj démontre aujourd’hui sa puissance financière et son ambition de jouer un rôle de premier plan dans l’industrie moto mondiale. C’est un investissement dans l’avenir, une manière de sécuriser ses parts dans un groupe européen de premier plan et d’étendre son influence.

Des défis persistent malgré le sauvetage

Malgré ce sauvetage inespéré, la route est encore longue pour KTM. L’entreprise doit faire face à de nombreux défis. La production en Autriche est toujours au ralenti (seulement 4 200 motos produites au 30 avril 2025), et la reprise complète n’est pas attendue avant fin juillet, en raison de problèmes d’approvisionnement en pièces. Les stocks mondiaux ont été réduits, mais il faut maintenant relancer la machine commerciale. De plus, le groupe Pierer Mobility a annoncé son intention de se désengager du secteur des vélos électriques et des bicyclettes, une activité qui a généré près de 400 millions d’euros de pertes. Le lancement de nouveaux modèles très attendus, comme la 1390 Super Duke GT, les 990 ou les nouvelles versions de la Super Adventure, a pris du retard. Enfin, la participation en MotoGP, bien que confirmée pour 2025, reste sujette à interrogation au-delà de 2026, compte tenu des incertitudes financières résiduelles. Le sauvetage est une étape clé, mais le chemin vers une pleine stabilité est encore semé d’embûches.

Questions fréquentes

Comment la crise de KTM a-t-elle impacté sa production ?

La crise a entraîné l’arrêt de la production en Autriche pendant plusieurs périodes. Au 30 avril 2025, seulement 4 200 motos y avaient été produites, contre plus de 380 000 pour l’ensemble du groupe en 2023. La reprise complète est prévue pour fin juillet 2025.

Est-ce que le sauvetage par Bajaj signifie que KTM est totalement hors de danger ?

Le financement par Bajaj a permis à KTM de respecter une échéance cruciale et d’éviter la faillite immédiate. Cependant, l’entreprise doit encore faire face à des défis importants, notamment la reprise de la production, la gestion des stocks et la rentabilité de certaines activités.

Quelle est la relation entre Bajaj Auto et KTM ?

Bajaj Auto est un actionnaire important de Pierer Bajaj AG, la maison mère du groupe Pierer Mobility qui détient KTM. Bajaj est également un partenaire industriel de longue date, produisant certains modèles KTM et Husqvarna pour les marchés émergents.

Les projets de KTM en compétition, comme en MotoGP, sont-ils affectés ?

Malgré les difficultés, KTM a confirmé sa présence en MotoGP pour la saison 2025. Cependant, la question de l’engagement au-delà de 2026 reste ouverte, en fonction de l’évolution de la situation financière du groupe.

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