14 Plonge avec moi dans l’histoire fascinante de Juan Rejano, ce poète andalou exilé dont la voix résonne encore à Puente Genil. Tu crois connaître la Génération de 27 ? Attends de lire ce que j’ai découvert sur lui !Juan Rejano : un trésor littéraire andalou trop longtemps ignoré En tant que Cordouane passionnée par mon patrimoine et l’histoire méconnue de l’Andalousie, je ne peux m’empêcher d’être saisie d’émotion devant le destin du poète Juan Rejano. Né à Puente Genil en 1903, il incarne cette Andalousie profonde où les mots prennent racine dans la terre et l’exil. La Génération de 27 revisitée : qui était vraiment Juan Rejano ? On parle souvent des géants comme Lorca ou Alberti, mais combien connaissent vraiment Rejano ? Pourtant, son œuvre fut saluée par ses contemporains avant qu’une chape de silence – conséquence tragique de l’exil politique – ne s’abatte sur sa mémoire. Lors d’une récente rencontre littéraire à la bibliothèque Ricardo Molina, animée par Carlos Olalla (acteur et écrivain passionné), j’ai ressenti ce frisson rare : celui d’assister à une véritable réhabilitation. Olalla insiste : “Ce silence est un agravio”, une injustice faite à une voix majeure. J’ai moi-même plongé dans ses recueils poussiéreux lors d’une promenade à Puente Genil. Les vers y respirent la nostalgie des oliviers cordouans et l’ardeur d’un homme jeté hors de sa terre. L’exil au cœur : écrire pour survivre loin des siens L’un des aspects les plus poignants du parcours de Rejano reste son exil au Mexique après la Guerre Civile espagnole. Il n’était pas qu’un témoin ; il fut une plume engagée. Dans les rues bigarrées de Mexico, il portait l’Andalousie comme un manteau invisible, tissant des poèmes nourris par la saudade et l’espérance. Un soir à Xochimilco, sous le même ciel que tant d’exilés espagnols, j’ai compris à quel point cette douleur du déracinement irrigue sa poésie. Comme me le racontait Carmen Castellote — dernière grande voix féminine du même exil — peu avant sa mort : « Vine aquí sin nada, sin nada me voy, pero le he dado todo ». Ce don total de soi traverse chaque page de Rejano. Vous pourriez être interessé par David Lodge : Le Maître de l’Humour Anglais s’éteint 3 janvier 2025 Sanatorio: La poésie guérit-elle de la douleur ? 17 février 2025 Engagement politique et force morale : quand la poésie se fait résistance Rejano n’a jamais séparé son art de ses convictions politiques. Figure emblématique du combat pour la dignité humaine face aux tyrannies du XXe siècle, il a offert une poésie lucide mais pleine d’espoir. Cette dimension engagée le rapproche non seulement d’autres membres célèbres de la Génération de 27 mais aussi des poètes contemporains qui interrogent notre présent. À travers ses textes écrits entre Cordoue et Mexico, on découvre un fil rouge : celui du refus d’oublier les racines populaires et l’appel constant à la solidarité entre opprimés. Cette force morale transparaît dans chaque mot — c’est tout sauf une poésie désincarnée ! Pourquoi (re)découvrir Rejano aujourd’hui ? Je suis convaincue qu’on ne peut comprendre pleinement ni Cordoue ni l’Espagne moderne sans faire place à ceux qui ont payé cher leur engagement artistique. Redonner vie à Rejano aujourd’hui n’est pas seulement un acte mémoriel : c’est interroger nos propres silences collectifs. D’ailleurs, la municipalité de Puente Genil multiplie les initiatives pour ramener ce poète dans le giron local – preuve que l’histoire littéraire est vivante dès lors qu’on s’en empare ! Les associations culturelles proposent désormais des parcours poétiques autour des lieux chers à Rejano, offrant une manière sensorielle et intime de renouer avec son héritage. Traces vivantes : où sentir encore l’esprit de Rejano en Andalousie ? Bibliothèque Ricardo Molina (Puente Genil) : haut-lieu des hommages récents ; demandez-y le fonds spécial consacré aux écrivains exilés. Parcours urbain littéraire : flânez dans les rues menant vers la rivière Genil – chaque coin recèle une histoire associée au poète ou à ses proches compagnons d’écriture. Lectures publiques organisées périodiquement par l’association culturelle local, mêlant jeunes talents andalous et lecteurs aguerris. Musée municipal : on y trouve parfois des manuscrits originaux prêtés par des descendants émigrés au Mexique. En explorant ces lieux ou en feuilletant ses recueils (“El Genil y los olivos”, “El corazón en alto”), on perçoit toute la modernité brûlante d’un auteur pourtant né il y a plus d’un siècle… « La poésie ne console pas seulement ; elle rend justice. » Carlos Olalla La mémoire littéraire comme pont entre générations… et continents ! Ce qui m’a frappée au fil de mes échanges avec bibliothécaires et universitaires locaux : nombre de familles pontanesques se découvrent aujourd’hui liées personnellement ou symboliquement au destin des exilés comme Rejano. D’où un regain d’intérêt chez les jeunes générations – preuve que les vieux silences se fissurent enfin ! À Cordoue même, certains cafés et librairies indépendantes organisent désormais des soirées lecture sur le thème « poésie en exil », où résonnent aussi bien les strophes mélancoliques du poète que celles — inattendues — écrites en français ou en anglais par ses héritiers intellectuels. Pour ceux qui voudraient approfondir ces liens entre art engagé et exils contemporains je recommande vivement cet entretien passionnant avec Carlos Olalla paru récemment dans Diario Córdoba. Le coin des questions Qui était Juan Rejano pour la Génération de 27 ? Poète majeur mais injustement méconnu du grand public, il côtoyait Lorca et Alberti tout en affirmant sa singularité engagée face aux soubresauts historiques. Où lire aujourd’hui ses œuvres principales ? Ses recueils sont disponibles dans certaines bibliothèques andalouses spécialisées ainsi que via quelques éditeurs espagnols ayant relancé son catalogue depuis 2020 ; demandez conseil aux libraires locaux ! Pourquoi associer Puente Genil au patrimoine littéraire andalou ? Cette petite ville fut un foyer discret mais crucial pour nombre d’artistes exilés — visiter Puente Genil permet ainsi une immersion authentique loin des sentiers battus touristiques classiques. Photo by Free Nomad on Unsplash écrivainPoésie 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Philippe Labro : Dernier voyage et élégance rare de Françoise Coulon, confidences depuis l’Andalousie entrée suivante Córdoba Live : Ce festival va-t-il transformer nos nuits musicales ? 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