Javier Cercas à la RAE : La littérature comme pouvoir émancipateur

27

Javier Cercas, nouvel académicien, célèbre la littérature engagée lors de son discours à l'Académie espagnole, soulignant son impact sur la société contemporaine.

L’entrée de Javier Cercas à l’Académie : Une célébration littéraire

Le dimanche après-midi, le bâtiment de la rue Felipe IV était animé par une ambiance de fête. En effet, un nouveau membre a été accueilli au sein de la prestigieuse Académie espagnole. Les sièges ‘p’ et ‘o’ étaient encore vacants suite aux décès de Francisco Rico et Antonio Fernández Alba. Ce jour-là, c’était au tour de Javier Cercas d’être élu titulaire du siège ‘R’, précédemment occupé par Javier Marías. Ce dernier avait d’ailleurs soutenu sa candidature avec d’autres éminentes figures littéraires.

Peu avant le début de l’événement, des personnalités liées à la littérature et à la culture faisaient déjà la queue. Parmi elles se trouvaient Eva Orúe, Juan Cruz, et bien d’autres. Grâce à l’équipe de protocole efficace de l’institution, le salon était complet juste avant l’heure prévue. À 19 heures précises, les académiciens prenaient place pour écouter les discours qui allaient marquer cette occasion mémorable.

Un parcours inspirant : De ses origines à l’Académie

Né en 1962 à Ibahernando, Javier Cercas a partagé son parcours fascinant lors de son discours. Il a évoqué ses origines modestes dans une famille paysanne devenue universitaire. Pour eux, devenir ministre ou recteur était un rêve inaccessibile. Pourtant, ce jour-là, il se tenait devant une assemblée prestigieuse en tant qu’écrivain reconnu.

Cercas a également rendu hommage à son prédécesseur, Javier Marías. Bien qu’ils ne se soient rencontrés qu’une seule fois, ils ont échangé une abondante correspondance au fil des ans. Il a rappelé les échanges qu’ils avaient eus sur la littérature et leur passion commune pour les mots. Cette mention souligne l’importance des relations humaines dans le monde littéraire.

Il a ensuite défendu l’idée que les écrivains ne vivent pas dans des tours d’ivoire mais s’engagent avec leur époque. En citant des exemples d’écrivains engagés comme Proust ou Joyce, il a montré que la littérature est un moyen puissant de s’opposer aux injustices et aux absurdités du monde.

La littérature comme plaisir et engagement

Dans sa conclusion percutante, Cercas a remis en question certaines idées reçues sur la littérature. Selon lui, il existe une distinction entre bonne littérature et popularité littéraire. Il a cité des auteurs emblématiques tels que Cervantes ou Borges pour illustrer que des œuvres de qualité peuvent également être populaires.

Il a aussi abordé le plaisir que procure la lecture et son utilité dans nos vies quotidiennes. En posant des questions provocantes sur le plaisir par rapport à d’autres expériences humaines, il a captivé son auditoire. Les rires complices du public ont confirmé son impact.

Finalement, Cercas a affirmé que la véritable force d’un écrivain réside dans sa capacité à toucher le public. Un auteur engagé devient alors un penseur indépendant capable de remettre en question le pouvoir établi. Ce moment marquant nous rappelle que la littérature n’est pas seulement un art ; c’est aussi un acte politique essentiel qui peut façonner notre société.

---

En somme, cette cérémonie marquait non seulement l’entrée de Javier Cercas à l’Académie mais soulignait également le rôle crucial des écrivains dans notre monde contemporain. Leur engagement et leur capacité à éveiller les consciences sont plus nécessaires que jamais face aux défis actuels. La littérature demeure ainsi une arme puissante contre l’indifférence et pour la promotion du savoir et du plaisir partagé.

Media: Diario Córdoba – El escritor extremeño Javier Cercas ha ingreado este domingo en la Real Academia Española. / Borja Sánchez Trillo – EFE

Source: Diario Córdoba – Javier Cercas ingresa en la RAE reivindicando el poder emancipador de la literatura y la figura de Javier Marías