Industrie de défense ukrainienne : ce que l’Europe peut apprendre du modèle danois

woman in black blazer standing near window blinds

Curieux de savoir comment l'Ukraine et le Danemark réinventent la défense en Europe ? Plonge avec moi dans les coulisses d'une industrie en pleine mutation !

Quand l’Ukraine transforme la crise en laboratoire industriel

Je dois vous avouer, chers lecteurs francophones et voyageurs curieux, que je me passionne rarement autant pour un sujet aussi éloigné de mes ruelles cordouanes. Pourtant, en explorant récemment les dynamiques entre l’Ukraine, l’Europe et les enjeux de défense, j’ai été frappée par la créativité et la résilience dont fait preuve un pays souvent réduit à son image de terrain de guerre. Loin des clichés médiatiques, la renaissance industrielle ukrainienne recèle des enseignements inattendus — notamment grâce à ce qu’on appelle désormais le "modèle danois".

Depuis 2022, l’Ukraine a multiplié par 35 sa capacité industrielle de défense ! Oui, vous avez bien lu : de 1 à 35 milliards de dollars potentiels annuels. Mais ce potentiel reste en grande partie inexploité faute de financements extérieurs. C’est là que le Danemark intervient avec une idée simple mais révolutionnaire : acheter directement aux usines ukrainiennes ce dont Kyiv a urgemment besoin.

« Dans la tragédie, ils ont bâti une fabrique d’agilité que beaucoup envient en Europe. »

De l’inspiration danoise à la nouvelle diplomatie industrielle

En Andalousie comme ailleurs, on sait que l’innovation surgit souvent dans l’adversité. Mais ce qui se joue en Ukraine est inédit : alors que les États-Unis réduisent leur soutien logistique (et redirigent certaines technologies clés vers d’autres théâtres d’opération), Kyiv se tourne vers l’Europe non pour recevoir des armes venues d’ailleurs… mais pour être financée afin de fabriquer localement !

Le modèle danois consiste pour un pays allié à passer commande auprès des industriels ukrainiens – artillerie sur-mesure, véhicules blindés ou systèmes anti-drones inclus. Cela réduit considérablement les délais logistiques tout en répondant exactement aux besoins du terrain (on fabrique selon les retours directs du front !). Plusieurs pays suivent déjà cette voie ; l’Allemagne élabore même ses propres variantes.

On imagine ici une sorte d’accélérateur industriel improvisé : chaque euro investi parvient plus vite aux soldats ukrainiens tout en renforçant une filière locale ultra-adaptative. Les chiffres sont édifiants : le secteur privé et public combiné pourrait tripler sa production… si seulement il trouvait preneur pour ses produits.

Les garages devenus ateliers stratégiques — récit d’une transformation

Ce que j’ai trouvé fascinant lors de mes échanges avec des entrepreneurs locaux (souvent proches du terrain) est cette réalité méconnue : une grande part des innovations naissent loin des grandes usines classiques. Nombreux sont les petits ateliers familiaux ou collectifs qui travaillent depuis des garages aménagés… Un modèle "start-up" artisanal adapté à la pression constante du conflit.

D’après Serhiy Goncharov (président de l’Association nationale des industries de défense ukrainiennes), cette diversité permet au tissu industriel d’évoluer très vite : « Chaque expérience au front modifie aussitôt nos plans d’usine ». Les ingénieurs recueillent presque quotidiennement les retours tactiques venus du champ de bataille — chose quasi impossible pour leurs homologues occidentaux.

Pour nous Européens habitués à une industrie lourde parfois lente à pivoter, c’est un choc culturel salutaire. Le pragmatisme et la réactivité deviennent valeurs cardinales : ainsi s’explique sans doute le regain d’intérêt pour une coproduction européenne (Ukrainiens + composants UE), envisagée aujourd’hui par Bruxelles.

Financer autrement la résilience militaire européenne ?

Une question taraude pourtant tous les partenaires potentiels : où trouver l’argent ? Les budgets nationaux restent sous tension. Parmi les pistes évoquées figure celle — très débattue — d’utiliser certains actifs russes gelés en Europe pour financer ces commandes. D’autres proposent des alliances industrielles permettant transferts technologiques croisés entre Kiev et ses voisins européens.

Mais au-delà du financement pur, c’est toute une vision stratégique qui se dessine. L’industrie militaire ukrainienne incarne désormais une opportunité inédite pour l’Europe : apprendre vite, s’adapter encore plus vite… et mutualiser expériences et capacités dans un contexte où chaque mois compte.

Pour aller plus loin sur ces questions stratégiques actuelles et vérifier mes sources côté francophone (je ne suis pas ingénieure militaire après tout !), je vous conseille cet article approfondi sur Le Monde.

Et Cordoue dans tout ça ?

On me dira peut-être : quel rapport avec nos escapades cordouanes ? Pour moi il est évident ! À Cordoue comme à Kyiv, la survie culturelle dépend souvent de notre capacité collective à répondre ensemble aux défis contemporains — qu’ils soient militaires ou patrimoniaux. Chacun puise dans son histoire pour façonner son avenir ; je crois profondément que comprendre ces mutations industrielles chez nos voisins éclaire aussi nos propres choix citoyens.

Répercussions européennes : risques et occasions à saisir

Si le modèle danois inspire déjà plusieurs gouvernements européens (notamment scandinaves), il soulève aussi quelques défis majeurs :

  • Transparence sur les circuits financiers et industriels impliqués,
  • Vitesse réelle de livraison face aux besoins pressants,
  • Coopération technologique sincère entre industries nationales parfois concurrentes,
  • Formation rapide des personnels locaux sur armements dernier cri.

Certains experts pointent également le risque que trop compter sur une "industrie miracle" extérieure détourne certains États membres d’investir eux-mêmes dans leur souveraineté défensive.
Mais selon Goncharov lui-même,

« Nous n’avons pas choisi cette guerre… mais nous sommes prêts. »
Cette posture proactive constitue sans doute la meilleure garantie d’avenir commun européen face aux incertitudes géopolitiques croissantes.

Pour ceux qui souhaitent explorer davantage le volet technologique (drones notamment), je recommande cet excellent panorama publié récemment par Xataka : L’évolution rapide des drones ukrainiens face aux stratégies russes.

Questions fréquentes

Qu’est-ce que le "modèle danois" appliqué à la défense ukrainienne ?

C’est une méthode où les alliés financent directement la production militaire locale en Ukraine plutôt que d’envoyer leurs propres armes : rapidité accrue et adaptation fine aux besoins du front !

Ce modèle va-t-il remplacer complètement les anciennes méthodes ?

Non : il s’ajoute plutôt comme nouvelle option flexible—l’enjeu reste la coordination efficace entre toutes les chaînes logistiques existantes en Europe.

Y a-t-il un risque que cela affaiblisse la souveraineté industrielle européenne ?

Bonne question ! Pour nombre d’experts européens, il s’agit surtout d’un complément temporaire qui enrichit nos savoir-faire mutuels — sans remplacer totalement les industries nationales traditionnelles.

L’expérience acquise par l’industrie ukrainienne peut-elle profiter ailleurs ?

Absolument : leur capacité unique à tester rapidement équipements et tactiques sur le terrain offre un retour inédit pour tous leurs partenaires industriels.

Photo by René Ranisch on Unsplash

A lire aussi