Ibai et son équipe de football : une révolution bien plus maligne qu’on ne le croit ?

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Ibai crée une équipe de football en Catalogne ! Mais que cache cette démarche audacieuse ? Découvre l’envers du projet et ses vraies ambitions.

Quand Ibai décide de bousculer le football local

Je me souviens encore du moment où Ibai Llanos a annoncé sur ses réseaux qu’il allait créer son propre club de football. Certains y ont vu un simple coup médiatique ; moi, j’y ai tout de suite perçu l’amorce d’un mouvement bien plus profond. Ibai n’est pas seulement un créateur de contenu hyperactif : c’est un stratège. Monter une équipe à partir de la quatrième division catalane, c’est choisir la voie difficile… mais aussi la plus authentique pour s’inscrire durablement dans la culture locale.

Beaucoup auraient tenté le raccourci en rachetant un club existant — Ibai, lui, veut grandir avec le club et fédérer une communauté dès la racine. Dans l’Espagne du football ultra-professionnalisé, c’est rafraîchissant… et potentiellement révolutionnaire.

Un pari réfléchi : pourquoi commencer si bas ?

Créer une équipe depuis zéro n’a rien d’anodin. D’abord parce que cela exige patience, investissements constants et gestion quotidienne des imprévus logistiques. Mais Ibai est fin observateur : après avoir observé les revers des rachats spectaculaires (Valence avec Peter Lim ou Valladolid sous Ronaldo), il a compris que la connexion au public local fait souvent défaut aux projets portés par les grandes fortunes ou les stars médiatiques.

En choisissant la quatrième division catalane — stratégique car accessible mais déjà fédérée — il évite aussi l’écueil du « projet parachuté ». L’objectif affiché ? Gravir les échelons saison après saison pour offrir à sa communauté une aventure palpitante dont elle sera actrice à chaque étape : choix du nom, sélection des joueurs via les réseaux… Ce n’est pas anodin dans une époque où le sport cherche désespérément à réinventer sa relation aux fans.

La stratégie communautaire au cœur du projet

La recette Ibai ? Faire participer sa communauté à toutes les étapes-clés. C’est là toute la différence avec les expériences passées comme DUX Internacional (avec DjMariio) ou même Porcinos FC dans la Kings League — des succès éphémères mais qui peinaient à s’ancrer dans la durée.

Ici, Ibai ouvre le recrutement en direct sur ses réseaux sociaux. Imaginez-vous recevoir des milliers de vidéos d’aspirants joueurs venus de toute l’Espagne ! J’ai moi-même vécu l’effervescence autour de ces convocations : il suffit d’observer l’engagement généré pour comprendre que ce club appartient déjà un peu à chaque membre de sa communauté.

Il va plus loin encore : le choix du stade (tenu secret pour créer le suspense), le nom du club ou même certains aspects logistiques seront décidés collectivement. On touche ici à l’ADN même du streaming appliqué au monde réel : co-construire et faire vivre le projet ensemble.

Leçon des échecs passés : pourquoi Ibai avance différemment ?

Regardez autour : combien d’échecs récents dans le foot espagnol liés à des rachats impersonnels ? Valence a perdu son âme sous Peter Lim. Valladolid est resté coincé entre deux eaux malgré Ronaldo Nazário. Même l’aventure DUX International a fini par exploser faute de cap clair entre digital et tradition.

Ibai analyse tout cela avec lucidité : « Mieux vaut bâtir pierre par pierre que poser un château sur des sables mouvants ». Il sait aussi qu’en s’intégrant dès la base, il échappe à la défiance — voire à l’hostilité — rencontrée ailleurs quand une célébrité débarque sans passé ni attache locale. En Catalogne, cette sensibilité identitaire est forte ; y démarrer humblement offre beaucoup plus qu’une chance sportive… c’est gage d’une vraie acceptation sociale.

Pour approfondir ces enjeux culturels dans le foot espagnol moderne, je recommande vivement ce dossier fouillé de El Confidencial.

Le streaming au service d’un nouveau modèle sportif ?

Ce qui me frappe surtout, c’est comment Ibai transpose tout ce qu’il a appris du streaming — proximité avec ses fans, narration immersive — dans l’univers très codifié du sport traditionnel. Son expérience avec Porcinos FC en Kings League lui a donné une longueur d’avance : il sait désormais comment transformer chaque victoire (ou défaite !) en événement partagé massivement sur Twitch ou TikTok.

Ce modèle hybride attire déjà les jeunes générations délaissant parfois les stades classiques pour vibrer devant leur écran. En intégrant dès aujourd’hui ces codes numériques dans son club réel, Ibai invente peut-être une nouvelle voie pour relier deux mondes jusqu’ici séparés : celui du terrain… et celui du digital participatif.

Pour explorer plus avant cette évolution passionnante entre esport et sport traditionnel : Le Monde – Les nouvelles frontières du sport connecté.

Les défis qui attendent encore Ibai (et pourquoi ça me fascine)

Attention toutefois : rien n’est joué ! Monter un club demande bien plus que des idées neuves ou une base fan solide. Recruter un effectif homogène sur quatre divisions inférieures espagnoles reste complexe ; gérer les egos ou canaliser l’hyper-exposition médiatique sont autant de risques connus.

Mais Ibai a montré lors de « La Velada » (son événement boxe star) qu’il sait s’entourer et déléguer sans perdre sa vision centrale. Son pragmatisme tranche avec certains précédents trop impulsifs ou mal gérés côté financier. Il devra maintenant prouver que sa notoriété numérique peut vraiment nourrir un projet sportif sur plusieurs saisons – pas seulement briller lors des premiers mois.

J’attends aussi beaucoup du volet éducatif : accompagner les jeunes talents locaux vers le haut niveau grâce aux valeurs véhiculées par sa communauté pourrait marquer une vraie rupture positive.

Un laboratoire pour réinventer l’identité footballistique locale ?

En somme : ce projet déborde largement le simple cadre sportif. À travers ce « laboratoire » grandeur nature ouvert aux regards critiques comme aux élans populaires, Ibai teste quelque chose qui manque cruellement à nombre de clubs historiques espagnols : la capacité d’incarner un récit neuf ET fédérateur tout en respectant traditions et réalités territoriales.

Restez attentifs : si ce modèle fonctionne même partiellement (ascension sportive progressive + engagement communautaire sincère), il inspirera forcément ailleurs – bien au-delà des frontières ibériques !

Questions fréquentes

Pourquoi Ibai démarre-t-il en quatrième division catalane ?

Parce que c’est la porte idéale vers le système fédéré tout en restant proche des réalités locales. Cela permet aussi d’impliquer vraiment les supporters dès le départ – un vrai ancrage territorial !

Peut-on rejoindre l’équipe si on n’habite pas en Catalogne ?

Oui ! Le recrutement est ouvert via ses réseaux sociaux ; tout joueur motivé peut tenter sa chance tant qu’il respecte les critères sportifs fixés par le staff technique.

Le club aura-t-il vocation à intégrer les femmes ?

Ibai n’a rien exclu publiquement ; connaissant sa vision inclusive issue de ses autres projets sportifs digitaux, on peut imaginer qu’à terme une section féminine voie aussi le jour – affaire à suivre !

Photo by Jannik on Unsplash

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