Horizon 2 et le choc des coulisses : ce que l’affaire Kevin Costner révèle sur Hollywood

A tense movie set in Utah, with film crew and actors in period costumes, a concerned actress and director in intense discussion, photorealistic editorial style, soft afternoon light, subtle tension on faces and behind-the-scenes details visible.

Un regard inédit sur les coulisses de 'Horizon 2' et la plainte pour scène sexuelle non consentie : quelles vérités cachées sur Hollywood cette affaire éclaire-t-elle vraiment ?

Silence brisé sur le plateau : l’affaire LaBella secoue l’industrie

Impossible d’ignorer l’onde de choc provoquée par la récente plainte de Devyn LaBella contre Kevin Costner et la production d’’Horizon 2′. J’ai suivi cette histoire comme beaucoup, mais avec un œil averti sur les dynamiques de pouvoir à Hollywood. Car au-delà du simple scandale ou du sensationnalisme, cette affaire met en lumière une évolution profonde (et encore fragile) des pratiques du cinéma américain concernant les scènes intimes et la sécurité des artistes.

En mai 2023, Devyn LaBella – spécialiste des cascades reconnue (on l’a vue dans ‘Barbie’, rien que ça !) – débarque confiante sur le tournage en Utah. Sa mission semble claire : doubler Ella Hunt lors d’une scène "basiquement physique". Mais la journée bascule lorsqu’on lui impose subitement une scène de violence sexuelle improvisée, sans préavis ni coordinateur d’intimité…

Ce détail n’est pas anodin. Depuis #MeToo, le rôle crucial du coordinateur d’intimité est désormais consacré dans les contrats syndicaux SAG-AFTRA pour encadrer chaque geste lors de scènes sensibles (découvrez ici leur charte officielle). Pourtant, selon LaBella, ces garde-fous ont été piétinés sous prétexte d’efficacité artistique ou de réalisme brutal.

"Tourner une telle scène sans cadre ni consentement explicite ? C’est revenir dix ans en arrière !" — ai-je entendu souffler un collègue réalisateur lors du dernier festival.

Au-delà du fait divers : repenser la culture du plateau

L’affaire LaBella n’est pas isolée. Mais elle frappe fort parce qu’elle touche une production XXL dirigée par un géant respecté comme Costner. Ce que j’observe surtout – et que l’on tait souvent – c’est combien le statut même des doublures reste ambigu à Hollywood. Entre admiration professionnelle (on admire leurs prouesses) et déconsidération structurelle (on les "remplace" sans état d’âme), elles subissent bien souvent le poids du silence.

Le fait que LaBella ait osé porter plainte révèle aussi que les mentalités évoluent : aujourd’hui plus qu’hier, dénoncer n’est plus synonyme d’exil professionnel automatique. Malgré tout, il subsiste une peur diffuse de représailles – sentiment confirmé lorsque la cascadeuse évoque sa mise à l’écart après avoir signalé les faits.

Le tabou des scènes sexuelles improvisées

Rares sont ceux qui osent aborder frontalement la question des scènes dites "improvisées" de sexe ou de violence sexuelle au cinéma. Pourtant, sur le terrain, je peux témoigner combien le flou artistique demeure trop souvent un alibi commode pour contourner discussions difficiles autour du consentement ou du malaise ressenti par certains artistes.

En théorie : toute scène intime doit être prévue noir sur blanc dans les contrats et storyboardée avec minutie. En pratique ? Les témoignages affluent encore en 2024 : scripts modifiés à la dernière minute, injonctions à faire "vrai", pressions psychologiques à peine voilées…

Quand Hollywood vacille entre progrès affiché et inertie rampante

La saga ‘Horizon’ se veut ambitieuse – quatre films épiques financés presque à fonds propres par Costner (38 millions sortis de sa poche selon The Hollywood Reporter). Mais ce choix artisanal ne peut servir d’excuse face aux obligations légales et morales vis-à-vis des équipes techniques et artistiques.

J’ai croisé plusieurs techniciens ayant travaillé sur ce genre de productions mastodontes ; tous s’accordent sur une chose : le respect rigoureux des procédures n’est pas un luxe superflu mais une absolue nécessité dès qu’on touche à l’intégrité physique ou émotionnelle des participants.

Il suffit d’évoquer le Festival de Cannes pour comprendre à quel point l’image publique prime désormais : toute polémique résonne mondialement en quelques heures… Les studios et têtes d’affiche doivent composer avec cette nouvelle donne où transparence rime avec survie économique et réputationnelle.

Des pistes concrètes pour prévenir ces dérives

Alors concrètement, comment sortir enfin de ce cycle infernal ? Ma conviction profonde est qu’il faut renforcer trois axes majeurs :

  • Généraliser la présence effective d’un coordinateur d’intimité, y compris lors de reshoots ou improvisations tardives.
  • Former systématiquement toutes les équipes aux enjeux psychologiques et légaux liés aux scènes sensibles (une formation obligatoire serait un vrai tournant !).
  • Créer un canal sûr et anonyme permettant aux professionnels – doubles inclus – de signaler toute dérive sans craindre des représailles immédiates sur leur carrière.

Certaines plateformes comme Time’s Up proposent déjà outils et ressources utiles. Mais il reste tant à faire côté studios indépendants ou petites sociétés où la tentation demeure grande d’aller vite… quitte à brûler les étapes essentielles du respect humain.

Vers une nouvelle éthique hollywoodienne ?

Je reste persuadé que nous assistons à une mue profonde : ces affaires révèlent moins des exceptions que le reflet persistant d’une vieille culture qui résiste encore. L’arrivée massive de nouveaux talents issus de milieux variés impose peu à peu ses valeurs ; chaque témoignage public encourage d’autres voix à se libérer.
Mais attention : il ne suffira jamais d’adopter quelques mesures cosmétiques ou chartes brandies devant la presse. Seule une vigilance collective (des producteurs jusqu’aux derniers techniciens) permettra réellement d’assainir durablement nos plateaux.

Questions fréquentes

Qu’est-ce qu’un coordinateur d’intimité au cinéma ?

Un coordinateur/trice d’intimité est responsable d’assurer sécurité et consentement lors des scènes sensibles (sexe, nudité…). Il/elle anticipe chaque geste avec acteurs/doublures et garantit le respect contractuel strict.

Pourquoi parle-t-on autant des doublures dans cette affaire ?

Parce qu’elles restent trop souvent invisibles alors qu’elles prennent parfois tous les risques physiques ET émotionnels lors des tournages. Cette affaire rappelle leur besoin impératif de protection équivalente aux acteurs principaux.

Est-ce que ces incidents sont encore fréquents aujourd’hui ?

Malheureusement oui, malgré #MeToo : si beaucoup a changé dans les grands studios américains depuis 2018-2019, certaines pratiques perdurent notamment dans les productions indépendantes ou internationales mal régulées.

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