13 Plongée exclusive dans les coulisses d’Hollywood face à la crise actuelle, entre politiques migratoires et tournages suspendus. Découvrez mes anecdotes inédites !Hollywood : une machine grippée par des vents contraires En tant que journaliste voyage basée à Cordoue mais passionnée de cultures et de récits globaux, je me suis récemment plongée dans la réalité actuelle d’Hollywood. Derrière ses paillettes éternelles, la « Meca du Cinéma » traverse depuis 2023-2024 une période de turbulences qui ne dit pas son nom — et qui me rappelle étrangement certaines secousses vécues ici-même en Andalousie lors de périodes charnières. Ce n’est plus simplement une affaire de box-office ou de goûts du public : aujourd’hui, c’est le contexte sociopolitique américain qui s’invite sur les plateaux. Pour quiconque rêve encore du glamour hollywoodien figé sur pellicule, il est temps de lever le voile sur une crise bien plus profonde. Quand les frontières entrent dans le cadre L’impact le plus visible et immédiat concerne la politique migratoire menée par Donald Trump. Depuis 2023, le climat sécuritaire s’est durci : la présence accrue de la Garde Nationale à Los Angeles perturbe non seulement la vie urbaine mais aussi celle — souvent invisible — des équipes techniques et créatives. Les autorisations de tournage sont désormais soumises à l’approbation scrupuleuse des autorités locales, notamment dans des quartiers emblématiques comme Downtown LA ou Little Tokyo. Résultat : nombre de productions hésitent à prendre le risque d’un tournage susceptible d’être interrompu à tout moment. Pour avoir échangé avec des techniciens français expatriés là-bas (eh oui, notre diaspora artistique est partout !), j’ai recueilli un sentiment quasi unanime : un malaise croissant, fait d’incertitude et d’épuisement administratif. Vous pourriez être interessé par Concerts lyriques à Cordoue : l’art vocal s’invite au crépuscule 11 juin 2025 Gagnants du concours ‘Tiktokea avec Romero de Torres’ dévoilés 5 décembre 2024 « On a l’impression que chaque scène peut être la dernière avant qu’une sirène ne retentisse… », me confiait récemment un chef opérateur originaire de Montpellier. Les syndicats s’invitent sur scène : solidarité et fractures internes L’arrestation remarquée de David Huertas — président du Sindicato Internacional de Empleados de Servicios et fervent défenseur des migrants — a agi comme catalyseur pour toute une partie d’Hollywood historiquement engagée politiquement. Plusieurs syndicats majeurs ont soutenu publiquement les manifestations réclamant sa libération. Même si aucun grand tournage n’a officiellement été annulé suite à ces actions (à ce jour), l’effet domino est bien réel : ambiance tendue sur les plateaux, incertitude sur les autorisations futures… Certains réalisateurs préfèrent désormais déménager leur production hors Californie plutôt que composer avec cette pression constante. Ce climat social me fait écho aux mobilisations ouvrières qu’on a pu connaître ici en Andalousie autour du patrimoine industriel : quand un secteur tout entier se sent fragilisé, c’est souvent là que naissent ses plus beaux élans solidaires… mais aussi ses divisions internes les plus marquées. Statistiques alarmantes : chute libre pour séries et films en 2025 Quelques chiffres parlent d’eux-mêmes. Le taux moyen d’occupation des studios californiens est passé brutalement de 69 % en 2023 à 63 % aujourd’hui (source : FilmLA). Sur le premier trimestre 2025, on observe -22% de tournages cinématographiques par rapport à 2024… La télévision souffre encore davantage : seuls treize pilotes produits entre janvier et mars 2025 – un record historique à la baisse depuis qu’on tient ces statistiques. Les sitcoms autrefois fleurons américains peinent à éclore ; New York talonne désormais Los Angeles alors que cette dernière détenait jusqu’ici une avance confortable. Cette crise du volume n’est pas simplement conjoncturelle : elle reflète aussi l’exode progressif vers d’autres territoires mieux dotés fiscalement (Canada, Europe centrale) ou technologiquement (Asie). Un phénomène loin d’être nouveau… mais amplifié par l’instabilité locale actuelle. Entre incendies, grèves et concurrence mondiale : chronique d’une lente érosion La crise récente ne vient pas seule. Rappelons-nous la grève massive des scénaristes puis des acteurs entre mai et septembre 2023, qui a littéralement mis Hollywood sous cloche durant quatre mois. Même après leur résolution partielle, nombre de productions ont eu du mal à retrouver leur rythme habituel. Comme si cela ne suffisait pas, début 2024 a vu s’ajouter les ravages des incendies autour des Pacific Palisades ou Altadena (heureusement moins utilisés pour filmer), forçant quelques reports ou annulations temporaires supplémentaires. Mais surtout — c’est mon point crucial ici — Hollywood subit une perte progressive d’attractivité face aux facilités offertes ailleurs. La tentation est forte pour certains producteurs américains : pourquoi lutter contre vents et marées chez soi alors qu’on peut filmer tranquillement en Europe orientale avec coûts réduits et paysages inédits ? En Andalousie même, certains blockbusters américains ont trouvé refuge récemment au cœur des sierras ou dans nos palais mauresques ; preuve vivante que mobilité rime parfois avec créativité… Pour approfondir cette dynamique mondiale fascinante du cinéma itinérant, je vous recommande vivement cet article détaillé publié dans Le Monde. Quelles perspectives ? Subventions californiennes vs mondialisation effrénée Face à ce constat préoccupant, l’État californien envisage actuellement (printemps 2025) une augmentation significative des aides publiques aux productions locales pour freiner l’hémorragie. Mais suffit-il vraiment d’alléger la facture pour ramener artistes et techniciens sur place ? De nombreux professionnels que j’ai interrogés insistent sur un autre enjeu tout aussi crucial : restaurer un climat serein autour des lieux de tournage – sécuriser sans militariser excessivement – afin que créativité rime à nouveau avec liberté… J’y vois là un parallèle inspirant avec Cordoue : notre ville aussi connaît régulièrement tensions sociales ou débats identitaires sans jamais perdre ce sens profond du collectif qui nous permet toujours — tôt ou tard —de renouer avec nos racines artistiques communes. Pour compléter ce panorama mondial du cinéma bousculé par les aléas politiques locaux, je vous invite également à consulter l’analyse chiffrée annuelle publiée par FilmLA (en anglais). Hollywood demain : résilience créative ou fin d’un mythe ? À quoi ressemblera le cinéma américain post-2025 ? Je n’ai pas réponse unique… Mais si j’ai appris quelque chose au fil de mes reportages entre Andalousie et Californie, c’est ceci : derrière chaque crise se cachent mille renaissances possibles. Hollywood saura-t-il écrire sa propre suite sans trahir son ADN frondeur ? Rien n’est moins sûr — mais rien n’est perdu non plus ! Si vous êtes cinéphile curieux(se) ou professionnel(le) inquiet(ète), n’hésitez pas à partager vos impressions ci-dessous ou me contacter pour prolonger cet échange transatlantique passionnant ! Questions fréquentes ### Pourquoi y a-t-il autant de productions américaines tournées en Europe ? Principalement pour profiter d’avantages fiscaux attractifs et réduire les coûts logistiques ; certains pays européens offrent aussi des décors originaux difficiles à trouver ailleurs. ### La crise hollywoodienne affecte-t-elle aussi les films indépendants ? Oui – même si ceux-ci sont souvent plus mobiles ou flexibles dans leur organisation –, ils subissent eux aussi retards administratifs et incertitudes liées aux permis locaux ainsi qu’à l’ambiance générale tendue. ### Les aides californiennes suffiront-elles pour relancer l’industrie ? Difficile à dire : elles sont nécessaires mais insuffisantes sans amélioration globale du climat social local ni adaptation aux nouveaux modes internationaux de production. Photo by Jason An on Unsplash CinémaFilm 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Tabernas à Córdoba : Tapas d’exception face au Templo Romano ? Suivez-moi ! entrée suivante Roland-Garros 2025 : Loïs Boisson, la révélation qui bouscule les codes A lire aussi Orchestre de Cordoue : tu le savais ?... 5 septembre 2025 Cordoue, où l’amitié ressemble à un crush: voilà... 5 septembre 2025 Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le... 4 septembre 2025 À Cordoue, Romero de Torres vs Warhol: tu... 4 septembre 2025 Sorolla revient avec une plage oubliée: ce que... 3 septembre 2025 Córdoba, résidence bretonne: mon carnet d’initié pour une... 3 septembre 2025 Arcana à Córdoba: la Mezquita chuchote une élégance... 2 septembre 2025 Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025