Hideo Kojima, jeux vidéo et héritage : pourquoi son « bastão » ne sera jamais transmis ?

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Kojima refuse de transmettre son art comme une recette. Découvrez comment sa vision façonne l’industrie du jeu vidéo, bien au-delà du simple héritage.

L’âme d’un créateur : Hideo Kojima ou la gastronomie du jeu vidéo

Lorsque je contemple le parcours de Hideo Kojima, difficile de ne pas y voir des points communs avec les grands chefs que j’ai eu la chance de rencontrer à Cordoue ou ailleurs. Chacun possède sa signature, une façon unique d’assaisonner ses créations. Mais chez Kojima – comme chez les meilleurs cuisiniers andalous –, l’essence même du plat (ou du jeu) ne réside pas seulement dans la recette, mais bien dans l’âme qui la façonne.

Si aujourd’hui j’écris ces lignes sur un site dédié aux saveurs authentiques, c’est parce qu’une expérience personnelle a toujours plus de goût qu’une reproduction stérile. Et c’est exactement le propos de Kojima lorsqu’il déclare préférer « briser le bâton » plutôt que de le transmettre.

« Je n’ai pas besoin d’offrir ‘Hideo Kojima’ à qui que ce soit. Si je transmets mon savoir-faire tel quel à mon équipe, la société fera faillite. »

Une déclaration forte qui bouscule les codes classiques de l’héritage créatif.

L’héritage n’est pas un manuel : s’inspirer sans imiter

J’ai souvent vu des apprentis cuistots tenter de reproduire à la lettre les gestes de leur mentor, oubliant parfois d’y mettre leur propre piquant. Il en va de même dans le monde du jeu vidéo : beaucoup rêvent de marcher sur les traces de Kojima sans comprendre que sa magie ne se transmet ni par génétique ni par formation intensive.

Kojima l’explique avec lucidité : ce n’est pas son style qu’il faut copier, mais sa passion qu’il faut capter. Quand il évoque les réalisateurs ou musiciens qui viennent lui confier avoir choisi leur voie grâce à ses jeux, il précise bien : ils n’essaient pas d’être lui. Ils se servent de cette étincelle pour allumer leur propre feu créatif.

En cuisine comme en création numérique, l’important est d’inspirer – non d’imposer un modèle rigide.

Le paradoxe des remakes : peut-on cuisiner sans le chef ?

L’exemple du remake de Metal Gear Solid 3 sans Kojima soulève une question brûlante qui me rappelle certains établissements cordouans où l’on tente de refaire la salmorejo traditionnelle… mais sans la grand-mère !

Il ne suffit pas d’avoir les mêmes ingrédients ou le même nom pour retrouver cette profondeur si particulière. Le premier essai sans Kojima (« Snake’s Revenge ») s’était soldé par un échec critique retentissant – preuve que l’originalité et l’émotion ne s’achètent pas sur catalogue.

À Cordoue aussi, j’ai vu des recettes perdre leur âme lorsque l’on voulait tout standardiser pour plaire au plus grand nombre… Résultat ? Une expérience fade qui laisse un goût d’inachevé.

Inspiration contagieuse : quand la passion se transmet malgré tout

Mais alors, comment assurer une certaine continuité sans sacrifier l’identité ? C’est là que la philosophie du maestro japonais m’inspire particulièrement dans ma démarche auprès des voyageurs gourmands : offrir non pas une méthode clé en main, mais susciter des vocations. J’adore voir mes proches s’emparer d’une recette cordouane et y glisser leur touche perso – un peu comme ces créateurs influencés par Kojima qui trouvent leur voix grâce à lui.

On retrouve cette dynamique partout dans l’artisanat local ou les cuisines familiales : chaque génération adapte selon ses envies et ses contraintes… L’héritage devient alors vivant, évolutif – jamais figé !

Vous trouverez un bel éclairage sur cette approche dans cet article dédié au processus créatif selon Kojima.

Les limites d’un style indélébile : jusqu’où peut-on pousser la singularité ?

À trop vouloir faire école autour d’un nom sacré (qu’il s’agisse d’une saga vidéoludique ou culinaire), on risque vite le pastiche. Ce danger guette aussi bien Konami avec Metal Gear que certains restaurants touristiques cherchant désespérément à reconstituer « l’ambiance locale » sans âme véritable.

Comme je le répète lors de mes escapades gourmandes : mieux vaut parfois oser briser la tradition pour réinventer un classique plutôt que ressasser une version édulcorée. L’audace paie rarement tout de suite… mais elle finit par marquer durablement ceux qui osent goûter autre chose.

Pour explorer plus loin la notion de transmission et d’innovation dans les jeux vidéo japonais contemporains, vous pouvez consulter ce panorama complet sur Gamekult.

Ce que nous pouvons apprendre pour nos propres passions

Au final, ce récit dépasse largement le cadre des pixels et des manettes. Que vous soyez amateur·rice de tapas ou rêveur·se devant votre écran, gardez ceci en tête : ce n’est jamais la copie conforme qui fait avancer nos arts et nos traditions — c’est notre capacité à infuser notre propre passion dans ce que nous faisons.

La prochaine fois que vous dégusterez une spécialité locale à Cordoue ou ailleurs, souvenez-vous : chaque plat raconte une histoire unique… tout comme chaque jeu estampillé « Kojima » est impossible à cloner !

Questions fréquentes

Pourquoi Hideo Kojima refuse-t-il de former un successeur direct ?

Parce qu’il estime que son approche est trop personnelle pour être transmise comme une simple méthode ; il préfère inspirer ses équipes à trouver leur propre voie plutôt que copier son style.

Les prochains jeux estampillés "Metal Gear" auront-ils encore "la patte Kojima" ?

Difficilement ! Comme pour une recette revisitée sans son chef originel, on pourra reconnaître certains éléments… mais il manquera probablement cette étincelle unique signée Kojima.

Peut-on appliquer cette philosophie dans d’autres domaines ?

Absolument ! Que ce soit en cuisine, en art ou même dans sa vie quotidienne à Cordoue, mieux vaut puiser l’inspiration chez autrui pour créer quelque chose qui nous ressemble vraiment.

Photo by Alan Alves on Unsplash

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