15 Découvrez comment Guitarricadelafuente façonne un folk espagnol vibrant, entre traditions enracinées et éclats de jeunesse, vu depuis Cordoue.Le renouveau du folk espagnol : une aventure intime Lorsque l’on pense à la scène musicale espagnole contemporaine, rares sont les artistes qui incarnent aussi bien la fusion des racines et de la modernité que Guitarricadelafuente. Ce jeune musicien originaire d’un petit village mais désormais écouté partout — jusqu’à Cordoue où je vis — insuffle à son folk une âme particulière. Son histoire n’est pas celle d’un lancement orchestré par l’industrie, mais celle d’une émergence sincère depuis la chambre familiale. C’est en arpentant les ruelles de Cordoue que j’ai ressenti cette même dualité : le passé omniprésent dans les pierres et l’envie de découverte qui palpite sous chaque arche. Guitarricadelafuente compose avec cette nostalgie vivante, puisant dans le folklore pour mieux s’en émanciper. De la chambre au monde : l’itinéraire d’un rêveur sans attentes Comme beaucoup d’artistes actuels, Guitarricadelafuente débute modestement : quelques chansons enregistrées pour ses amis, publiées sans ambition sur les réseaux sociaux. Mais contrairement à tant d’autres parcours éclairs ou formatés par le marketing musical, sa trajectoire est guidée par une curiosité sincère plutôt qu’une volonté de percer à tout prix. Il m’a confié lors d’un échange téléphonique récent – un vrai privilège ! – qu’il n’attendait rien en retour de ses premiers partages sous pseudonyme : « C’était juste pour voir ce que ça donnait », me disait-il avec humilité. Pourtant, le bouche-à-oreille virtuel fait son œuvre : la magie opère dès les premières notes postées. Ce phénomène témoigne aussi de l’évolution des pratiques musicales en Espagne ; aujourd’hui, bien plus qu’il y a quinze ans, Internet permet une véritable démocratisation. Il suffit parfois de quatre morceaux authentiques pour attirer l’attention… Vous pourriez être interessé par Urtasun explique son absence à Notre Dame : Je vais au cirque 11 décembre 2024 Premios Max : quand l’Andalousie réinvente la scène espagnole 5 juin 2025 Spanish Leather : héritage familial et mue artistique Son second album "Spanish Leather" est davantage qu’une collection de titres : c’est une lettre ouverte à ses origines mêlée à un regard lucide sur la maturation. D’ailleurs, ce titre symbolique évoque selon lui ce que nous portons tous « sur la peau » — ce bagage invisible constitué des traditions du village natal. Dans mes propres flâneries à Cordoue ou en Andalousie intérieure — ces lieux où l’histoire ne se raconte pas seulement mais se vit — je retrouve ce lien viscéral au territoire décrit par Guitarricadelafuente. Les thèmes du disque résonnent particulièrement ici où chaque patio dissimule des récits familiaux transmis oralement. Ce qui frappe dans "Spanish Leather", c’est aussi ce dialogue entre fidélité au passé et désir d’explorer des horizons nouveaux. L’artiste aborde même une relation ambivalente avec le genre folk lui-même ; il célèbre autant qu’il questionne cet héritage — une démarche rare et précieuse. Maturité sans artifice : paroles mises à nu J’ai été touchée par sa volonté affichée de donner priorité aux textes sur cet album. Contrairement à son premier opus, où la production pouvait parfois masquer les émotions brutes, ici il ose dévoiler davantage sa vulnérabilité. Cette honnêteté transparaît dans chaque mot. Lorsqu’il chante sur scène (notamment lors de concerts intimes comme celui donné récemment à Zaragoza), on sent chez lui une intensité émotionnelle authentique — un sentiment partagé avec son public familial ou inconnu. J’aime cette manière dont il assume ses contradictions : être toujours "le chaval du pueblo", tout en s’habillant peu à peu "de nouvelles couches" forgées par l’expérience. Son rapport au succès reste étonnamment serein : il ne cherche pas à tout maîtriser ni à anticiper la suite. Comme moi lorsque j’écris pour Escapade à Cordoue sans jamais savoir précisément quelles rencontres inattendues m’attendent derrière chaque porte entrouverte ! Entre Zaragoza et Benicàssim : géographie intime du folk moderne Ce qui différencie vraiment Guitarricadelafuente selon moi, c’est sa capacité rare à tisser une toile personnelle reliant différentes régions espagnoles. Sa biographie respire l’authenticité : fils de parents aragonais rencontrés dans une discothèque mythique (Babieca) de Zaragoza — clin d’œil malin en ouverture de son nouvel album ! Cette géographie sentimentale structure son univers artistique et rappelle combien la musique espagnole contemporaine s’enrichit aujourd’hui des migrations internes et des histoires plurielles. À Cordoue comme ailleurs en Andalousie, on perçoit chez lui cette sensibilité profonde aux paysages humains : le poids des souvenirs familiaux n’étouffe jamais le désir d’explorer autre chose. En assistant récemment à l’un de ses concerts (oui, j’ai eu cette chance…), j’ai été frappée par l’émotion collective partagée : pleurs assumés sur scène comme dans la salle ! Ces moments suspendus où tradition et modernité fusionnent parlent aux Andalous comme aux visiteurs curieux venus découvrir nos cultures vivantes. Pourquoi écouter Guitarricadelafuente aujourd’hui ? Pour ressentir comment le folk peut être revisité sans caricature ni nostalgie stérile. Parce que ses textes racontent avec pudeur ce que c’est grandir entre plusieurs mondes. Pour entendre vibrer l’Espagne rurale actuelle loin des clichés touristiques. Et parce qu’en 2025 plus que jamais, notre patrimoine culturel ne cesse d’être réinventé par ces jeunes voix audacieuses. Si vous souhaitez approfondir ce sujet passionnant autour du folklore hispanique contemporain ou découvrir d’autres artistes novateurs : Le magazine Jot Down propose régulièrement des analyses éclairantes La plateforme Mondosonoro suit toutes les tendances musicales émergentes Questions fréquentes Qui est réellement Guitarricadelafuente ? Un artiste espagnol né Álvaro Lafuente Calvo qui mêle folk traditionnel et inspirations modernes issues de ses racines aragonaises et méditerranéennes. Quel est le message principal de "Spanish Leather" ? L’album parle du rapport complexe entre identité régionale, transmission familiale et quête personnelle vers la maturité artistique sans renier ses origines. Peut-on retrouver son influence ailleurs qu’en Espagne ? Oui ! Sa musique touche un large public international grâce à son universalité émotionnelle — nombre d’expatriés ou voyageurs se reconnaissent dans sa démarche authentique. Photo by Michelle Jimenez on Unsplash ConcertMusique 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Córdoba, mode avec âme : secrets d’un défilé qui réinvente nos racines entrée suivante Talentos Córdoba-Live : Plongée au cœur des nouveaux artistes cordouans A lire aussi Orchestre de Cordoue : tu le savais ?... 5 septembre 2025 Cordoue, où l’amitié ressemble à un crush: voilà... 5 septembre 2025 Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le... 4 septembre 2025 À Cordoue, Romero de Torres vs Warhol: tu... 4 septembre 2025 Sorolla revient avec une plage oubliée: ce que... 3 septembre 2025 Córdoba, résidence bretonne: mon carnet d’initié pour une... 3 septembre 2025 Arcana à Córdoba: la Mezquita chuchote une élégance... 2 septembre 2025 Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025