Gerardo Olivares : L’âme de Cordoue, script le plus dur?

El director de cine cordobés Gerardo Olivares.

Le cinéaste voyageur Gerardo Olivares, enfant de Cordoue, revient livrer le difficile pregón du Mayo Festivo 2025. Son lien unique avec sa ville...

L’Âme Cordobesa du Grand Voyageur

Ah, ce Mayo Festivo à Cordoue ! Chaque année, c’est un moment suspendu, vibrant de couleurs, de parfums et de sons. Mais en 2025, il y a un petit quelque chose en plus, une résonance particulière. Pourquoi ? Parce que le pregonero, celui qui donne le coup d’envoi officiel des festivités par son discours, est quelqu’un d’exceptionnel : Gerardo Olivares. Un nom qui parle à ceux qui aiment le cinéma et l’aventure, mais ici, à Cordoue, c’est d’abord celui d’un enfant du pays qui revient. C’est fascinant de voir comment cette ville, si ancrée dans son histoire et ses traditions, accueille à bras ouverts un fils prodigue qui a parcouru le monde. Gerardo est parti jeune, à 14 ans, pour les études, puis pour ses rêves de cinéma à Madrid. Pourtant, même après des décennies et des kilomètres innombrables, il se sent « cordobés de la tête aux pieds ». C’est un sentiment que je comprends bien en tant qu’étrangère ayant choisi cette ville : Cordoue vous marque, vous appelle, même loin. Il raconte ce frisson, gamin, en apercevant la ville illuminée depuis la Cuesta del Espino. C’est l’attachement viscéral à un lieu qui vous a construit, peu importe où la vie vous mène ensuite. Sa maison familiale dans la sierra, qu’ils appellent "le couvent", n’est pas juste une maison, c’est un ancrage, un lieu d’inspiration et de réunion pour toute la fratrie éparpillée. C’est là qu’il revient se ressourcer, écrire, et retrouver l’odeur de la cire des meubles qui ramène instantanément à l’enfance. Ce lien indéfectible avec ses racines, malgré une vie d’explorateur, est ce qui rend son rôle de pregonero si touchant et pertinent.

Des Routes du Monde au Cœur de l’Andalousie

Ce qui rend le parcours de Gerardo Olivares absolument unique, c’est cette double vie : celle de l’enfant de Cordoue et celle du voyageur infatigable. Il ne s’est pas contenté de quitter sa ville natale ; il s’est lancé dans des aventures qui dépassent l’entendement pour la plupart d’entre nous. Imaginez aller jusqu’en Laponie en Vespa, ou traverser le Sahara en Seat Panda ! Ce n’est pas juste du tourisme, c’est de l’exploration pure, poussée par une curiosité insatiable héritée de parents eux-mêmes grands voyageurs dans les années 60. Mon propre parcours, même si moins extrême, m’a appris que chaque voyage modifie votre regard sur le monde, mais aussi sur l’endroit d’où vous venez. Gerardo l’illustre parfaitement. Son premier grand projet professionnel, "La Ruta de las Córdobas", où il a exploré les 26 lieux nommés Córdoba sur le continent américain, montre déjà cette fascination pour la résonance de sa ville dans le monde. Mais il va plus loin. Il ne voyage pas pour collectionner les tampons sur un passeport, mais pour "raconter des histoires". Cela l’oblige à aller en profondeur, à chercher les histoires cachées, les tribus isolées comme celle de l’Himalaya où il a marché 40 jours. Ce n’est plus le simple touriste, c’est un ethnographe, un conteur. Et c’est précisément cette vision élargie, nourrie par la diversité humaine et géographique, qui, j’en suis certaine, donnera une saveur particulière à son pregón. Il voit Cordoue non pas comme un point isolé sur une carte, mais comme un lieu connecté au monde, un point de départ et un point de retour pour une vie d’aventures.

Le Retour du Cinéaste : Inspirations Locales et Projets Futurs

Après avoir parcouru le globe et réalisé des films dans des contrées lointaines, Gerardo Olivares nourrit aujourd’hui l’envie de revenir filmer ici, en Andalousie et spécifiquement à Cordoue. C’est un signal fort. Pendant longtemps, comme il le mentionne, Cordoue était perçue comme une ville où il fallait partir si l’on avait des ambitions artistiques, surtout dans le cinéma. Le bouillonnement créatif, les opportunités, étaient ailleurs, à Madrid principalement. Mais les choses changent, et peut-être que le regard du monde, et celui des artistes comme Gerardo, évolue aussi. Revenir écrire ses scénarios dans la quiétude de la sierra cordobesa, c’est reconnaître la valeur de cet environnement pour l’inspiration. C’est une autre forme de voyage intérieur, un retour aux sources créatives. Il a deux projets de films de fiction en préparation pour 2025, dont un qu’il souhaite tourner à Cordoue. C’est une excellente nouvelle pour la ville ! Cela montre que Cordoue n’est pas qu’un décor historique figé pour le cinéma ; c’est un lieu vivant, capable d’inspirer des récits contemporains. Sa perspective de cinéaste-voyageur pourrait d’ailleurs apporter une lumière nouvelle sur la ville, au-delà des clichés. Il a cette capacité à chercher les histoires en profondeur, à voir l’humanité derrière les paysages. Nul doute qu’il saura trouver l’angle juste pour capturer l’essence de Cordoue à l’écran. Cette volonté de "rendre" à la ville par son art est une belle boucle, un écho à tout ce que Cordoue lui a donné et continue de lui donner.

Le Pregón : Un Script Pas Comme les Autres

Maintenant, parlons de ce fameux pregón qu’il doit prononcer pour le Mayo Festivo 2025. C’est l’acte inaugural, un discours attendu par toute la ville, marquant l’ouverture d’un mois de célébrations intenses, culminant avec les patios, les croix de mai, et la feria. Le pregonero est choisi pour son lien fort avec Cordoue et sa capacité à incarner l’esprit de la fête. C’est un immense honneur, et Gerardo le reconnaît humblement. Mais, chose surprenante pour un scénariste chevronné qui a écrit pour des films et des documentaires vus dans le monde entier, il confie que ce pregón est "le guión más difícil" – le scénario le plus difficile qu’il ait eu à écrire. Pourquoi une telle difficulté ? Parce qu’il ne s’agit pas d’une fiction ou d’un documentaire sur des terres lointaines. Il s’agit de parler à sa ville, de sa ville, devant ses concitoyens, ses amis, sa famille. Il faut toucher la corde sensible, évoquer des souvenirs partagés, capturer l’âme de Cordoue en quelques mots. Son approche : puiser dans ses souvenirs d’enfance, les moments fondateurs qui l’ont lié à la ville – l’école Ahlzahir, la première fois au théâtre, un premier baiser sur une place. C’est un acte de vulnérabilité et d’authenticité. Le défi est de transformer ces souvenirs intimes en un récit universel qui résonne avec l’expérience collective des cordobeses. C’est l’exercice le plus délicat pour un artiste : mêler l’ultra-personnel à l’universel. Et je suis impatiente de voir comment ce grand raconteur d’histoires du bout du monde va nous raconter notre Cordoue, celle de son enfance et celle qui l’appelle toujours.

Gratitude et Fierté : Un Lien Indéfectible

Au-delà des voyages et du cinéma, ce qui ressort de l’échange avec Gerardo Olivares, c’est une profonde gratitude envers Cordoue. Il se sent redevable, choyé par sa ville qui lui a accordé de nombreuses reconnaissances : une médaille de la Junta de Andalucía, le titre d’ambassadeur du cinéma cordobés, la Médaille d’Or des Arts des Premios Averroes… Ces honneurs, dit-il, lui font d’autant plus plaisir qu’ils viennent de sa terre. Mais l’appel du maire pour le pregón a eu une saveur particulière, car c’est un lien direct, un rôle actif dans la vie culturelle de la cité. C’est la ville qui lui demande d’être sa voix pour lancer ses fêtes les plus chères. Ce n’est plus seulement une reconnaissance de son parcours, c’est une invitation à réintégrer pleinement la communauté, le temps de cet événement symbolique. Cette fierté d’être cordobés, il l’exprime sans ambages. Même s’il vit ailleurs, même s’il a vu le monde, cette identité reste au cœur de qui il est. C’est un sentiment que l’on retrouve souvent ici : un attachement très fort à sa ville, presque une patrie en soi. L’histoire de Gerardo nous rappelle que l’on peut être citoyen du monde par ses expériences, tout en restant profondément ancré dans le sol qui nous a vus naître. C’est une belle leçon d’identité à l’ère de la mondialisation. Et cette connexion authentique est la meilleure garantie d’un pregón sincère et mémorable. Sa gratitude se mêle à une joie palpable de pouvoir, à son tour, offrir quelque chose d’aussi personnel et important à la ville qu’il "adore" et qui a été si "généreuse" avec lui. Cette relation mutuelle, faite de départ, de retour et de reconnaissance, est au cœur de l’histoire de nombreux artistes et voyageurs.

FAQ sur Gerardo Olivares et le Mayo Festivo

Qui est Gerardo Olivares ?

Gerardo Olivares est un réalisateur de cinéma et documentariste espagnol né à Cordoue. Connu pour ses films animaliers et ses documentaires d’aventure, il a parcouru le monde, mais conserve un lien très fort avec sa ville natale.

Pourquoi prononcera-t-il le pregón du Mayo Festivo en 2025 ?

Il a été choisi par la mairie de Cordoue en reconnaissance de son parcours, de son lien indéfectible avec la ville et de sa capacité à incarner l’esprit cordobés, malgré sa vie de voyageur international. C’est un honneur traditionnellement réservé à une personnalité locale de renom.

Qu’est-ce que le Mayo Festivo à Cordoue ?

C’est une période de célébrations intenses qui a lieu en mai à Cordoue. Elle inclut plusieurs événements emblématiques comme les concours des patios, des croix de mai, et la Feria de Córdoba. Le pregón marque le début officiel de ces festivités.

Comment ses voyages influencent-ils son lien avec Cordoue ?

Selon lui, ses voyages lui ont donné une perspective unique sur le monde et la vie, ce qui renforce paradoxalement son appréciation et son attachement pour Cordoue. Il ne voit pas la ville de manière isolée mais comme un point de départ et un retour pour une vie d’exploration. Il revient d’ailleurs à Cordoue pour trouver l’inspiration pour ses projets cinématographiques.

Media: El Día de Córdoba – El Patio – El director de cine cordobés Gerardo Olivares.

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