Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le savais ? La saison redémarre avec Les Félins, un club ciné mordant et des cycles qui vont upgrader tes soirées culture

a close up of an old fashioned camera

TL;DR

  • 🎬 La Filmoteca de Andalucía rallume Cordoue avec Les Félins dès le 9 septembre
  • 🗣️ Un club ciné où les débats post-séance deviennent la meilleure partie
  • 🇪🇸 Cycles rares: premières œuvres et trésors de l’école de ciné espagnole

Cordoue, cinéma d’auteur, débats passionnés et pépites rares : tu t’y attends ? La Filmoteca revient dès le 9 septembre avec Les Félins et un club ciné ultra vivant. J’y vais depuis des années : c’est LE plan culturel qui surprend, même aux habitués.

Cordoue n’est pas qu’une mosquée: voilà le ciné-club qui bouscule tes soirées

Est-ce que tu savais que la Filmoteca de Andalucía, à Cordoue, lance sa nouvelle saison dès le 9 septembre à 20h avec Les Félins? Et pas n’importe quels félins: le film de René Clément avec Alain Delon, trop souvent attribué à tort à Delon lui-même. Cette correction dit déjà tout de l’esprit du lieu: précis, élégant, généreux. J’y traîne mes carnets depuis des années; c’est là que j’ai vu des spectateurs debout applaudir une copie 35 mm, puis rester une heure de plus à débattre comme si on refaisait le monde autour d’un café cortado.

Cette reprise, c’est 19 projections étalées entre classiques, pépites andalouses et cycles thématiques malins. Surtout, Cordoue accueille le Club de Cine: un espace d’apprentissage et d’échanges où l’on alterne actualité et rétrospective, avec un vrai temps de débat après séance. Pour une ville qui vit déjà la poésie des patios et le murmure du Guadalquivir, cette Filmoteca ajoute un tempo intérieur, presque à la Sautet: intime, humain, fluide. Et c’est pour cela que ce programme n’est pas juste un calendrier: c’est un rendez-vous avec la manière andalouse de discuter l’art, calmement, mais avec feu.

Les cycles qui piquent: premières fois et 100 mètres de liberté (pas si libres)

Deux axes vont faire parler: La primera vez et Los 100 metros libres. Le premier réunit onze premières œuvres de cinéastes pour remonter à la graine de leur cinéma. C’est passionnant de voir comment un style naît: le cadre encore hésitant, un motif musical qui reviendra plus tard, un regard sur la ville qui deviendra signature. Pour moi, c’est comme feuilleter le carnet de croquis d’un peintre: on comprend la main avant le chef-d’œuvre.

Los 100 metros libres, en collaboration avec la Filmoteca Española, fouille l’héritage de l’Escuela Oficial de Cinematografía (1947–1976). Autrement dit, la matrice de tant d’auteurs espagnols formés sous contrainte, mais poussés par une grande rigueur. Dans un pays où la censure veillait, ces 100 mètres n’avaient rien de libre: la liberté, on l’arrachait au montage, à la métaphore, au hors-champ. Regarder ces films aujourd’hui, c’est comprendre le sous-texte d’un art qui a appris à dire « je t’aime » à travers un plan de fenêtre. Et pour le public francophone curieux de l’Espagne profonde, voilà une porte d’entrée royale: hors des clichés, dans le laboratoire où tout s’est joué.

Le pont secret avec la France: Sautet, mélancolie lumineuse et routes andalouses

Pendant que Cordoue ouvre le bal avec Les Félins, Almería et Grenade déroulent un cycle Claude Sautet en partenariat avec l’Institut français. Les choses de la vie et Max et les ferrailleurs: deux essentiels qui, vus en Andalousie, résonnent autrement. La mélancolie claire de Sautet – ces silences qui pèsent, ces pauses cigarette où la vie bascule – s’entend comme une sobremesa andalouse prolongée, quand l’après-midi semble s’étirer pour mieux nous confier un secret.

Si tu traverses l’Andalousie, fais-toi ce cadeau: un aller-retour culturel entre villes. Voir Sautet dans une salle calme, puis ressortir dans une nuit tiède, c’est un rite discret qui réaccorde le regard. Et dans le même mouvement, la Filmoteca programmera un doc comme Sidonie au Japon d’Élise Girard, dialogue fin sur le deuil et le décentrement culturel. Moralité: la Filmoteca n’empile pas des titres, elle compose une conversation entre œuvres, pays et époques. C’est la raison pour laquelle beaucoup de spectateurs — moi y compris — prennent des notes pendant la séance et finissent par changer d’itinéraire de voyage.

L’Andalousie filme l’Andalousie: quand la région passe derrière la caméra

Il ne faut pas manquer Andalucía Cultura Cine: un coup de projecteur sur des œuvres soutenues par la région. J’aime ce moment où la salle se remplit de voix locales; le public reconnaît un accent, un paysage, une lumière. Tras el verano de Yolanda Centeno fait partie de ces titres qui circulent avec une grâce discrète et posent des questions de saison: qu’est-ce qu’on emporte de l’été quand il se termine? La Filmoteca, là encore, soigne la proximité: tu sors avec l’envie de poursuivre la discussion en terrasse, de comparer les quartiers, d’échanger tes plans secrets.

En tant que francophone installé à Cordoue, j’ai vu plus d’une fois des voyageurs se lier avec des locaux à la sortie d’une projo andalouse. C’est un raccourci vers la ville réelle. On apprend le vocabulaire vivant, on découvre des figures émergentes, et souvent, un membre de l’équipe passe saluer la salle. Ce lien direct renforce la confiance: quand tu sais qui raconte ton monde, tu l’écoutes mieux — et tu reviens.

Mode d’emploi malin: VO, débats, timing et combo tapas

Quelques repères pratiques pour profiter à fond:

  • Les séances sont généralement en VO sous-titrée en espagnol: parfait pour pratiquer sans se noyer.
  • Arrive 15 minutes en avance: l’ambiance d’avant-séance, c’est déjà la moitié du plaisir.
  • Le Club de Cine encourage la parole: prépare une question simple (mise en scène, musique, fin ouverte) et lance-toi. Le public est bienveillant.
  • Billetterie: tarifs accessibles, parfois réduits étudiants/seniors; programme mis à jour sur le site et réseaux de la Filmoteca.
  • Après la séance, prolonge l’expérience: une bodega, deux tapas, et tu passes du film à la ville sans rupture.

Ce qui change tout, c’est l’esprit maison: à la Filmoteca, on ne consomme pas le cinéma, on le partage. Et ce partage se sent: la prochaine fois que tu entendras quelqu’un dire « Delon a réalisé Les Félins », tu pourras sourire et répondre, tranquille: signé René Clément, amigo.

Questions Fréquentes

Filmoteca de Andalucía à Cordoue: comment consulter horaires et tarifs?

Le programme est mis à jour en ligne et sur les réseaux officiels de la Filmoteca. Les tarifs restent généralement doux, avec des réductions possibles. Vérifie la séance du 9 septembre à 20h pour Les Félins et réserve tôt si tu veux une bonne place.

Les projections sont-elles en VO sous-titrée? C’est adapté aux francophones?

Oui, la plupart des films sont proposés en version originale sous-titrée en espagnol. Si tu as un niveau intermédiaire, c’est idéal: tu profites du jeu des acteurs et tu progresses en espagnol sans forcer.

Comment participer au Club de Cine et aux débats?

Aucune inscription lourde: assiste à la séance indiquée comme Club de Cine, reste pour l’échange et prends la parole si tu le souhaites. L’équipe anime la discussion; questions simples et remarques personnelles sont les bienvenues.

Les cycles de Grenade et Almería valent-ils le détour lors d’un road trip?

Carrément. Entre le cycle Claude Sautet et des docs récents comme Sidonie au Japon, tu construis une mini-route du cinéma d’auteur en Andalousie. Combine séances et visites: culture la journée, cinéma le soir, et la magie opère.

Photo by Michael Myers on Unsplash

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