Fête de San Antonio à Cordoue : le poète Gala, la musique et l’âme du Bulevar

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Découvre comment Cordoue célèbre San Antonio autour d’Antonio Gala : poésie, violon et souvenirs émouvants au Bulevar. Une tradition secrète à explorer !

La fête cachée du calendrier cordouan

Chaque année, en juin, un souffle de poésie traverse le Bulevar Gran Capitán. Ce n’est pas une date officielle sur les calendriers touristiques — pas encore ! — mais déjà une tradition précieuse pour qui veut toucher l’âme vivante de Cordoue. Depuis la disparition d’Antonio Gala en 2023, sa Fondation réunit amis, admirateurs et passants autour de sa statue pour célébrer… non pas son anniversaire, mais son saint : San Antonio.

Je me souviens de la première fois que j’ai assisté à cette cérémonie un peu confidentielle. La lumière chaude du soir enveloppait le boulevard ; le parfum des orangers persistait dans l’air. Au fil des années, c’est devenu bien plus qu’un simple hommage : une porte entrouverte sur ce qui fait battre le cœur de Cordoue.

Antonio Gala : entre poésie et convivialité

Pour comprendre l’esprit de cette fête, il faut saisir la personnalité d’Antonio Gala. S’il boudait les grandes célébrations d’anniversaire, il ne manquait jamais celle de son saint ! Son président Francisco Moreno Crespo confie souvent cette anecdote savoureuse : chaque 13 juin à Madrid, dans son patio de la calle Macarena — que j’ai eu la chance d’entrevoir lors d’une visite privée — il préparait deux immenses paellas pour rassembler ses amis. Riz noir ou paella au poulet, bonne humeur obligatoire.

Ce rituel avait un sens profond : renouer avec ceux qu’on ne voit pas assez souvent, partager un repas sous les jasmins. Aujourd’hui encore à Cordoue, ce sont ces mêmes valeurs qui imprègnent le rassemblement du boulevard.

Le Bulevar Gran Capitán : scène ouverte sur la ville

Le choix du lieu n’est pas anodin. Le Bulevar est un vrai carrefour social où se mêlent riverains pressés et flâneurs du soir. La statue d’Antonio Gala y trône discrètement depuis quelques années. Chaque San Antonio, elle devient l’épicentre d’une fête simple mais vibrante : quelques chaises disposées autour du monument, une offrande florale déposée en silence — geste fort dans notre culture andalouse — puis place à la musique et aux vers.

En 2024, j’ai écouté Daniel Martínez (ancien élève de la Fondation) caresser sa guitare classique alors que María Aguilera prêtait sa voix aux sonnets du maître. Les passants ralentissaient le pas ; certains s’arrêtaient spontanément pour écouter un poème dédié à Cordoue.

« Volveremos a organizar este acto poético y musical abierto a la ciudadanía », promet Francisco Moreno Crespo. Et on sent bien que cela va s’ancrer durablement dans nos habitudes.

Une tradition nouvelle… riche en émotions partagées

Ce qui m’émeut toujours lors de cette célébration, c’est sa dimension profondément humaine et intergénérationnelle. Il n’y a ni grande scène ni cordons VIP : seulement des amoureux des mots réunis par l’envie de se souvenir ensemble. Les lectures publiques clôturent toujours l’événement – en 2024 Pedro J. Plaza et Luis Cárdenas ont choisi deux poèmes inédits sur Cordoue – offrant un moment suspendu hors du tumulte urbain.

On repart transformé par ces rencontres éphémères : ici un vieux monsieur évoque une soirée passée chez Gala à Madrid ; là une étudiante découvre pour la première fois que la poésie peut être festive et populaire.

Comment vivre cette expérience comme un local ?

  • Repérez la date : consultez chaque année le site officiel de la Fundación Antonio Gala pour connaître les détails pratiques.
  • Arrivez tôt pour profiter pleinement de l’ambiance détendue avant le début des lectures.
  • N’hésitez pas à apporter quelques fleurs – même modeste –, le geste compte autant que les mots.
  • Échangez avec les participants ; souvent vous croiserez des artistes locaux ou anciens pensionnaires de la Fondation prêts à partager leurs souvenirs ou conseils littéraires.
  • Goûtez ensuite une tapa dans les bars voisins du Bulevar ; rien ne vaut une soirée prolongée à refaire le monde après tant d’émotions artistiques !

Si vous êtes sensible aux rencontres authentiques loin des sentiers battus touristiques… cette petite fête cordouane est faite pour vous.

Liens utiles et prolongements culturels

Pourquoi cet hommage est-il unique ?

Bien au-delà d’une simple commémoration annuelle, cette initiative met en lumière ce qui distingue Cordoue parmi les villes d’Espagne : son goût inné pour les rendez-vous intimes où littérature et art ne sont jamais séparés du quotidien. Là où ailleurs on reléguerait la poésie aux musées ou aux bibliothèques poussiéreuses… ici elle descend dans la rue au rythme de nos vies ordinaires.

Comme me disait récemment un habitué : « Chaque année c’est pareil… sauf que rien n’est jamais tout à fait pareil ! » C’est là tout le sel des traditions vivantes cordouanes : elles évoluent doucement avec nous tout en gardant leur force évocatrice intacte.

Questions fréquentes

Est-ce que je peux assister librement à la célébration ?

Oui ! L’événement organisé par la Fundación Antonio Gala est ouvert à tous sans inscription préalable. L’ambiance est très conviviale – chacun est bienvenu autour de la statue au Bulevar Gran Capitán.

À quelle période a lieu ce rendez-vous ?

La fête se tient généralement autour du 13 juin (jour de San Antonio). Il est conseillé de vérifier chaque année les détails exacts auprès des organisateurs officiels car ils peuvent évoluer selon le calendrier local ou national.

Peut-on découvrir plus sur Antonio Gala lors de cet événement ?

Absolument : outre les lectures publiques et témoignages spontanés partagés pendant l’acte commémoratif, plusieurs éditeurs présentent parfois des nouveautés ou anecdotes inédites liées au poète cordouan lors des échanges post-cérémonie.

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