226 Cuando le tambour juif de Baena résonne La ville de Baena, située en Andalousie, est riche en traditions et en patrimoine culturel. Récemment, le Conseil de Gouvernement a décidé d’inscrire au Catalogue Général du Patrimoine Historique Andalou (CGPHA) le Toque del Tambor del Judío de Baena (Córdoba) en tant que Bien d’Intérêt Culturel (BIC), dans la catégorie Activité d’Intérêt Ethnologique. Cette manifestation culturelle, qui s’exprime à travers le tambour, fait désormais partie du patrimoine protégé de la région. Le rôle central du Juif dans cette activité Le protagoniste incontournable de cette tradition est le Juif, reconnaissable à sa tenue spécifique : un tambour, une veste rouge brodée ou ornée de galons, un pantalon noir et un casque en métal d’où s’échappe une queue frisée, de couleur noire ou blanche en fonction de son appartenance à une des deux factions, colinegro ou coliblanco. Ces différentes factions, affiliées aux confréries et fraternités, se regroupent en deux groupes symboliques : les juifs colinegros et les juifs ‘coliblancos’, formant ainsi une structure verticale au sein de la société locale, sans distinction d’âge, de genre ou de classe sociale. Une tradition ancrée dans l’histoire Inscrite avec la plus haute forme de protection, cette manifestation culturelle possède une valeur historique indéniable en tant que témoin d’une longue tradition. Selon des sources historiques, l’utilisation du tambour remonte à la seconde moitié du XIXe siècle et, à la fin de ce siècle, en raison des différences socio-politiques entre les différentes classes sociales, la division entre les deux factions a commencé à se manifester. Au fil des ans, cette activité a connu des changements qui ont permis sa survie. Ainsi, le Juif du XVIIIe siècle, tel qu’il était représenté dans les célébrations de la Semaine Sainte baroque, stigmatisé comme celui qui persécutait et capturait Jésus de Nazareth, est devenu à Baena l’une des figures les plus attrayantes du rituel et l’un des éléments les plus représentatifs de la tradition locale. Une tradition étroitement liée à l’artisanat local Le Toque de Tambor est étroitement lié aux activités artisanales qui se pratiquent à Baena, comme la fabrication de tambours, de casques de Juifs et de broderies pour les vestes, qui combinent différents savoir-faire tels que la tôlerie, la bijouterie, la filigrane, la menuiserie, la sellerie ou le tannage. De plus, le développement de cette activité au fil des ans a permis la création d’un vocabulaire spécifique, véhicule de communication et reflet de la particularité des éléments qui composent cette tradition. Des biens mobiliers précieux liés à cette activité La protection de cette activité inclut également une série de biens mobiliers qui lui sont associés, comme la collection appartenant à l’Association des Confréries exposée au Centre d’Interprétation de la Semaine Sainte et du Tambour de Baena. Cette collection est composée de deux uniformes de Juifs, un colinegro et un coliblanco, ainsi que de cinq tambours fabriqués avec des matériaux traditionnels (peau, chanvre, etc.). Un patrimoine culturel reconnu à l’échelle internationale L’importance culturelle et symbolique du Toque del Tambor del Judío de Baena est également mise en avant à l’international, avec son inscription, aux côtés d’autres tambouradas espagnoles, sur la Liste Représentative du Patrimoine Culturel Immatériel de l’UNESCO en 2018. Cela témoigne de la valeur de cette tradition qui est non seulement un élément identitaire de la ville de Baena, mais aussi une expression de la culture andalouse dans toute sa diversité. Lorsque cet instrument résonne dans les rues de Baena, c’est toute l’histoire et la richesse culturelle de la région qui se manifestent. Vous pourriez être interessé par Célébrez la fête de carnaval pour enfants samedi à La Corredera 13 février 2024 La gauche et l’extrême droite : qui propage le plus de fake news ? 11 décembre 2024 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Agenda des concerts à Cordoue : du 4 au 10 mars entrée suivante Le 25e anniversaire de la revue ‘Periférica’ de l’Université de Cádiz avec la participation de l’ancien ministre Joan Subirats A lire aussi Orchestre de Cordoue : tu le savais ?... 5 septembre 2025 Cordoue, où l’amitié ressemble à un crush: voilà... 5 septembre 2025 Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le... 4 septembre 2025 À Cordoue, Romero de Torres vs Warhol: tu... 4 septembre 2025 Sorolla revient avec une plage oubliée: ce que... 3 septembre 2025 Córdoba, résidence bretonne: mon carnet d’initié pour une... 3 septembre 2025 Arcana à Córdoba: la Mezquita chuchote une élégance... 2 septembre 2025 Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025