12 Savez-vous comment le Festival de la Guitarra de Córdoba sublime le flamenco moderne ? Plongez dans l’énergie unique des Migas et de Jesús Guerrero.Quand le flamenco se conjugue au féminin : Las Migas envoûtent Córdoba Ah, le Festival de la Guitarra de Córdoba… Pour moi, c’est chaque année une fenêtre ouverte sur l’âme vivante de notre ville. Mais cette édition a eu une saveur toute particulière avec l’arrivée sur scène de Las Migas. Imaginez quatre femmes – Marta Robles, Alicia Grillo, Paula Ramírez et Laura Pacios – qui fusionnent guitare, voix puissante et violon pour réveiller le flamenco comme rarement entendu. Leur album « Flamencas » est un manifeste : retour aux racines, certes, mais sans jamais s’enfermer dans les codes. J’ai été frappée par leur audace à aborder des thèmes actuels comme le machisme dans « Celos », une chanson où elles chantent « Je t’aime libre » sous forme de tangos féministes – une rareté dans ce répertoire traditionnel. Ce que j’adore chez Las Migas, c’est ce mélange d’hommage aux icônes (Lola Flores revisité dans « Pena, penita, pena ») et d’arrangements modernes portés par leur fougue collective. Lorsqu’elles invitent sur scène des talents locaux comme Yolanda Mozos ou Rocío Luna, la sororité prend tout son sens : « Somos muchas y estamos cerca ». Et voir la salle se lever au final pour danser la rumba – quelle énergie ! Jesús Guerrero : un voyage sensoriel entre tradition et imagination Pendant que Las Migas embrasaient le Gran Teatro, j’ai eu la chance d’assister aussi à la prestation raffinée de Jesús Guerrero au Teatro Góngora. Ce jeune maestro gaditano m’a transportée bien au-delà du répertoire classique grâce à son spectacle « Viaje Imaginario ». Entouré de complices comme Paquito González (percussion) et Los Makarines (palmas), il tisse un pont subtil entre racines profondes et explorations sonores. Ce que je retiens surtout ? L’émotion quand Alba Carmona – ex-voix emblématique des Migas – l’a rejoint pour quelques morceaux complices. On sent chez eux cette générosité rare où chaque note évoque un paysage andalou ou une mémoire intime. Sa rondeña dédiée à Rafaela ou sa guajira pour Diego sont autant d’escales poétiques qui témoignent du pouvoir universel du flamenco quand il s’ouvre à l’imaginaire sans jamais oublier d’où il vient. Le Festival vu de Córdoba : transmission et renouveau Au fil des éditions (et je vous parle ici en témoin fidèle depuis mon adolescence !), ce festival n’est pas seulement une vitrine ; il agit comme catalyseur pour toute la scène locale. Voir des artistes venues d’ailleurs collaborer avec nos talents cordouans favorise ces rencontres imprévues où les frontières musicales s’effacent. Vous pourriez être interessé par Rosalía, entre tradition flamenco et danse contemporaine 12 décembre 2024 : una historia de superación En quête de lumière : l’inspirante histoire de Maria Tena 7 novembre 2023 J’ai remarqué cette année une forte volonté d’inclure davantage les femmes instrumentistes et créatrices sur scène – reflet aussi des mouvements sociétaux actuels en Andalousie. Cela permet non seulement au patrimoine flamenco d’évoluer mais aussi à notre jeunesse locale de se projeter autrement dans cet art longtemps perçu comme masculin. Pour approfondir ce sujet passionnant autour du rôle croissant des femmes dans le flamenco contemporain, je recommande vivement cet article du journal El País. Quelques conseils pratiques pour profiter du Festival comme un(e) local(e) Privilégiez les petites salles annexes pour découvrir des pépites moins médiatisées. Engagez-vous lors des concerts : palmas (claquement de mains) ou petits jaleos sont toujours bienvenus ! Restez attentifs aux collaborations surprise ; elles donnent souvent lieu aux moments les plus authentiques. Retrouvez la programmation complète sur le site officiel du Festival de la Guitarra. À Cordoue, le flamenco n’est jamais figé : il respire au rythme des femmes et hommes qui osent lui insuffler leur présent. Venez vibrer avec nous ! Le coin des questions Le Festival accueille-t-il d’autres styles que le flamenco ? Oui ! Bien que le flamenco soit central à Cordoue, le Festival propose aussi jazz, musique classique ou rock liés à l’univers de la guitare. Peut-on assister à des répétitions ou ateliers ? Certaines activités pédagogiques (masterclasses ou ateliers) sont ouvertes au public ; renseignez-vous sur la billetterie officielle pour réserver votre place. Y a-t-il des concerts accessibles gratuitement ? Absolument ! Plusieurs scènes extérieures accueillent chaque année des spectacles gratuits afin que tous puissent goûter à cette fête musicale unique. Photo by Gunnar Ridderström on Unsplash baile flamencoFestivalfête de la musique 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Córdoba à Torrox : mon chiringuito coup de cœur sur la plage entrée suivante Mad Cool Madrid : quand Gracie Abrams transforme une panne en moment magique A lire aussi Orchestre de Cordoue : tu le savais ?... 5 septembre 2025 Cordoue, où l’amitié ressemble à un crush: voilà... 5 septembre 2025 Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le... 4 septembre 2025 À Cordoue, Romero de Torres vs Warhol: tu... 4 septembre 2025 Sorolla revient avec une plage oubliée: ce que... 3 septembre 2025 Córdoba, résidence bretonne: mon carnet d’initié pour une... 3 septembre 2025 Arcana à Córdoba: la Mezquita chuchote une élégance... 2 septembre 2025 Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025