16 La Feria de Córdoba, c’est mille surprises ! Découvre comment Chely Capitán réinvente ce rendez-vous incontournable avec humour et esprit eurovision.Le joyeux bazar de la Feria de Córdoba revisité par Chely Capitán Si vous croyez tout savoir sur la Feria de Córdoba, attendez d’écouter le dernier coup d’éclat de Chely Capitán ! L’humoriste andalouse s’empare du rythme déjanté d’« Espresso Macchiato » (l’hymne estonien d’Eurovision signé Tommy Cash) pour livrer une satire affectueuse des petits et grands travers de notre chère fête populaire. Son clip tourné devant la majestueuse Portada n’a pas tardé à faire le tour des réseaux sociaux. Il faut dire que Chely sait viser juste : entre allusions aux « follones » sous l’arche, galères matinales réservées aux plus anciens fêtards et promesses – jamais tenues – de ne « plus jamais revenir », tout y passe… Mais là où sa vidéo se distingue franchement des simples parodies habituelles, c’est par sa capacité à capturer l’âme fluctuante et bigarrée de la Feria : les amitiés qui se font et se défont au gré des heures tardives, les retrouvailles manquées (« on se retrouve devant la caseta ? »), les mythiques burgers dégustés sur le pouce entre deux sevillanas… On sent ici une vraie expérience vécue, teintée d’ironie tendre mais jamais moqueuse. Voir le reel original Entre tradition vivante et autodérision cordouane La force du sketch musical signé Chely Capitán tient aussi dans sa manière d’inscrire la Feria dans un dialogue perpétuel entre passé et présent. Qui n’a pas entendu le fameux cri « Me ha tocado el perrito piloto ! » dans une tombola bondée ? Ou ressenti cette allergie traîtresse déclenchée par l’albero en suspension ? L’artiste réussit à faire rire sans caricaturer, en rappelant qu’ici l’auto-dérision fait partie intégrante du patrimoine local. Depuis toujours, la Feria est autant affaire de convivialité que d’imprévus cocasses : chaussures ruinées par la poussière dorée, plans avortés parce que « le réseau ne passe pas à El Arenal », ou encore rencontres improbables à l’heure où seuls les plus âgés sont déjà debout. Vous pourriez être interessé par Les tabernas traditionnelles de Cordoue à ne pas manquer selon ‘Viajes National Geographic’ 19 mai 2024 Malú dit ‘oui’ à tout à Córdoba 6 mai 2024 Au fond, c’est cette faculté bien cordouane à transformer chaque petite galère collective en souvenir mémorable qui ressort… Et qu’on retrouve rarement évoquée ailleurs avec tant de justesse ! La musique comme miroir social : l’effet Eurovision sur les fêtes locales Ce qui m’a particulièrement frappé dans cette initiative – et qui mérite réflexion – c’est ce pont jeté entre deux univers musicaux apparemment éloignés : la pop excentrique européenne et le folklore traditionnel andalou. Adapter un tube d’Eurovision pour raconter la Feria pourrait sembler improbable… mais cela fonctionne justement grâce au regard acéré de Chely Capitán sur les codes implicites du festival. La chanson devient alors prétexte pour dresser un portrait vivant (et franchement universel) des émotions contradictoires vécues durant ces jours exceptionnels : excitation enfantine face aux lumières clignotantes, lassitude des lendemains difficiles ou fous rires incontrôlables devant des situations absurdes. Il y a là matière à réfléchir sur l’évolution des traditions populaires et leur perméabilité aux influences extérieures. La Feria reste fidèle à elle-même tout en acceptant joyeusement ces détournements modernes ! Pour creuser cette réflexion socioculturelle sur l’humour populaire en Espagne, je vous invite à lire cet article éclairant du journal El País. Anecdotes personnelles : Ma première nuit… et mes promesses non tenues ! Impossible pour moi de ne pas sourire en visionnant ce sketch musical ; j’y ai retrouvé mille souvenirs personnels. Ma toute première nuit blanche à la Feria fut un véritable marathon d’émotions : fous rires devant un tirage au sort où j’ai (presque) gagné un poisson rouge ; défi réussi (ou presque…) pour trouver mes amis perdus dans la foule ; défilé impromptu sous une pluie de confettis jaunes… Et chaque année depuis – fidèlement –, je promets solennellement que « c’était ma dernière fois ! ». Naturellement, je reviens toujours. C’est justement ce jeu entre lassitude feinte et plaisir renouvelé qui fait tout le charme singulier de nos fêtes populaires. Ce genre d’autodérision collective forge une identité culturelle vivace et chaleureuse. Quelques conseils pratiques pour savourer pleinement l’expérience : Gardez toujours votre sens de l’humour… surtout lorsque votre chaussure préférée finit couverte d’albero ! Osez participer aux jeux forains — même si vous n’y comprenez rien… Prévoyez un plan B pour retrouver vos proches (et soyez patients !) ; Testez absolument les spécialités culinaires ambulantes. Apprenez quelques refrains humoristiques locaux ; cela brise vite la glace ! L’art du détournement comique au service du patrimoine local En conclusion, il serait trop facile de réduire ce type d’initiative humoristique à une simple blague virale ou imitation passagère. Ce que Chely Capitán réalise ici participe véritablement au renouveau du patrimoine festif local : elle fait vivre la tradition en s’autorisant fantaisie et critique douce-amère. Ce regard intérieur porté sur nos propres rites cultive une mémoire partagée — un héritage vivant dont on est collectivement complices. La musique devient alors langage universel où chaque génération trouve matière à s’exprimer… même (et surtout !) sur Instagram. Pour prolonger ce voyage au cœur des grandes fêtes andalouses revisitées avec humour contemporain, je recommande également cet excellent dossier sur le patrimoine immatériel espagnol. Questions fréquentes Pourquoi tant d’autodérision autour de la Feria ? Parce qu’elle fait partie intégrante du caractère andalou ! Rire ensemble des imprévus crée une ambiance unique et renforce les liens sociaux lors du festival. Les chansons parodiques sont-elles courantes pendant les fêtes ? Oui — elles rythment souvent soirées et réseaux sociaux. Elles offrent une nouvelle lecture pleine d’esprit des coutumes ancestrales. Est-ce adapté aux enfants ou personnes âgées ? Absolument ! Chacun y trouve son compte selon ses envies ; certains préfèrent danser jusqu’au matin quand d’autres profitent tranquillement des premières heures calmes. Festivalhumour 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Musique et tradition : Pourquoi soutenir nos bandes locales change tout à Cordoue ? entrée suivante Cinéma, flamenco et absence : pourquoi l’expo d’Ana Segovia au C3A bouscule la mémoire de Lola Flores A lire aussi Velá de la Fuensanta à Cordoue: de l’intérieur... 5 septembre 2025 Velá de la Fuensanta à Córdoba: mon week‑end... 4 septembre 2025 Córdoba, Velá de la Fuensanta: mon guide perso... 31 août 2025 Córdoba Mostofiesta : le mosto comme un local... 31 août 2025 Córdoba, 30 bandas pour un Via Crucis XXL:... 26 août 2025 Córdoba, Los calaíta reviennent pour San Rafael: prêts... 25 août 2025 Córdoba : les ferias des villages, un secret... 22 août 2025 Córdoba, Montoro et la Diablilla : une tradition... 21 août 2025 Córdoba : les Noches de la Dehesa à... 20 août 2025 Córdoba : festival Sonraíz, secrets d’une expérience musicale... 17 août 2025