Feria de Córdoba 2025 : Plongée dans les ombres et lumières d’une fête populaire

15

La Feria de Córdoba 2025 dévoile ses dessous : incidents, solidarité, vigilance... Que révèle cette édition sur notre vivre-ensemble ?

Ambiance festive, réalités contrastées : mon regard de voyageuse cordouane

Chaque année à la fin mai, la Feria de Córdoba métamorphose El Arenal en un kaléidoscope vivant de traditions, de lumières et d’émotions. Cette édition 2025 n’a pas dérogé à la règle : j’ai retrouvé cette foule bigarrée où se mêlent familles, groupes d’amis en habits flamencos et touristes ébahis. Pourtant, derrière l’allégresse affichée dans les casetas et le tintement des verres de fino, des faits moins reluisants rappellent que la fête n’est jamais hors du monde.

Cette année, pour la première fois dès le troisième jour, un cas de violence de genre a entaché la célébration. Ce n’est pas simple pour moi d’en parler ; mais partager ces réalités fait aussi partie de mon engagement en tant que journaliste locale. Car derrière les rubans colorés et les sevillanas entraînantes se jouent aussi nos défis sociétaux.

La Feria sous surveillance : chiffres et interventions

Le dimanche fut marqué par 56 interventions policières — presque autant que le samedi inaugural (59). Au fil des années, j’ai appris à lire ces chiffres au-delà du sensationnel. Ils traduisent une vigilance accrue mais aussi la complexité grandissante de gérer une affluence massive (on estime plus de 400 000 visiteurs sur toute la semaine selon l’Office du tourisme).

Quelques faits marquants ce week-end :

• Arrestation pour violence conjugale — un geste inacceptable qui rappelle l’importance cruciale du soutien aux victimes.
• Interpellation suite à une agression à l’arme blanche lors d’une rixe nocturne.
• Interventions diverses : mineur égaré retrouvé grâce à l’efficacité policière, prise en charge d’un enfant autiste après une chute légère depuis une attraction (la Pantera Rosa), gestion exemplaire d’une panne technique avec remboursement immédiat…
• Cas isolés mais symptomatiques d’intoxications liées à l’alcool ou aux drogues.

En discutant avec des vigiles chevronnés, j’ai saisi combien leur rôle dépasse désormais la simple sécurité physique : médiation, prévention des débordements… Leur sensibilité humaine est souvent décisive dans les moments critiques.

L’autre visage de la Feria : entraide et résilience collective

Ce qui me frappe toujours durant la Feria — et qui s’est confirmé cette année — c’est la capacité spontanée des Cordouans à faire front ensemble face aux imprévus. Qu’il s’agisse d’accompagner un enfant perdu jusqu’au point info enfants disparus ou d’aider discrètement une personne victime d’agression à obtenir rapidement soutien médical et juridique, le tissu social montre sa force.

Les associations locales ont renforcé leurs dispositifs pour accompagner victimes potentielles ou personnes vulnérables : points violets animés par des bénévoles formés contre le harcèlement sexiste ; distribution massive de flyers informatifs ; campagnes sur les réseaux sociaux pour repérer comportements suspects ou machistes…

Mais il faut reconnaître qu’il reste beaucoup à faire pour éradiquer totalement ces violences invisibles ou silencieuses — car elles ne sont pas propres à Cordoue ni même à l’Andalousie. La Feria agit ici comme loupe grossissante sur nos paradoxes culturels : célébrer ensemble tout en protégeant chacun.

Entre tradition vivante et défis modernes : regards croisés sur la Feria

Je me souviens encore de ma première Feria vécue petite fille avec ma famille… Le sentiment d’appartenance était total ! Mais aujourd’hui, alors que je parcours El Arenal carnet en main, je croise aussi bien jeunes engagés dans des collectifs féministes que retraités nostalgiques du "tout public" d’autrefois. Chacun a son anecdote sur ce que signifie « être en sécurité » pendant la fête.

L’intégration progressive de nouvelles technologies – caméras intelligentes, QR codes pour retrouver un proche – montre comment tradition et modernité dialoguent parfois sans friction. Les autorités comme les organisateurs comprennent mieux qu’avant l’importance d’informer sans alarmer.

Certains habitués regrettent cependant une certaine "policiarisation" du terrain festif. Je partage parfois ce sentiment mitigé… Mais impossible d’ignorer que vigilance rime aujourd’hui avec responsabilité partagée.

Conseils pratiques pour profiter sereinement de la Feria 2025

Pour celles et ceux qui souhaitent vivre intensément cette expérience unique – que vous soyez locaux ou voyageurs curieux – voici mes recommandations sincères :

• Identifiez dès votre arrivée les points secours/enfants perdus (signalés par des drapeaux violets).
• Gardez toujours un œil sur vos proches lors des pics d’affluence nocturnes (surtout le week-end).
• Téléchargez l’application officielle permettant géolocalisation temporaire entre amis/famille (mise à jour chaque année).
• N’hésitez pas à solliciter bénévoles ou policiers municipaux : leur formation intègre désormais écoute active et premiers secours psychologiques.
• Signalez tout comportement anormal sans hésitation – c’est ainsi qu’on protège toutes et tous !

Pour aller plus loin sur les initiatives locales contre les violences sexistes : Voir le site officiel du Ministère espagnol de l’Égalité

Questions fréquentes

### La Feria est-elle dangereuse pour les femmes voyageuses seules ?
La grande majorité vit la fête sans incident grâce aux mesures récentes et à une forte solidarité locale. Cependant, comme partout lors d’événements majeurs, rester attentive(s) aux signaux d’alerte reste indispensable.

### Que faire si je suis témoin ou victime d’une agression ?
Prévenez immédiatement le personnel dédié (points violets) ou appelez le 112. Vous serez soutenu·e sans jugement ni délai inutile.

### Les enfants sont-ils bien encadrés pendant la Feria ?
Oui ! Points info enfants perdus bien signalés ; animateurs spécialisés présents ; application mobile dédiée… Les familles profitent sereinement.

Photo by Mika Baumeister on Unsplash