14 Pourquoi les nouveaux films d'exorcisme comme 'The Ritual' n'effraient plus ? María dévoile l’envers du décor du genre… et ses vrais secrets.Retour sur une fascination : le mythe de l’exorcisme au cinéma J’avoue, j’ai un faible pour les films qui nous promettent des nuits blanches. Mais avec la sortie de ‘The Ritual’, je me suis retrouvée face à une réalité qui m’a surprise : pourquoi ce nouveau film ne suscite-t-il plus ni frisson ni questionnement ? Plus d’un demi-siècle après "L’Exorciste" de Friedkin (qui a véritablement traumatisé une génération), on sent bien que la formule tourne en rond. Je vous emmène dans les coulisses de cette désaffection… et pourquoi elle est symptomatique d’une crise plus profonde du cinéma de possession. Le duo vieux-jeune prêtre : quand le cliché tourne à vide Ce qui frappe d’emblée dans ‘The Ritual’, c’est la reprise presque mécanique du fameux binôme : l’exorciste chevronné (Al Pacino) et son alter ego novice (Dan Stevens). Cette fois-ci, leurs remords sont partagés – un effort pour moderniser le propos ? Peut-être. Mais après avoir arpenté tant de festivals de cinéma à travers l’Europe (oui, même à Sitges ou Gérardmer !), je constate que ce schéma lasse autant les passionnés que les curieux. Les scénaristes semblent oublier que ce qui faisait la force de "L’Exorciste" n’était pas seulement la peur, mais surtout le choc spirituel et culturel qu’il provoquait à son époque. « La peur naît moins des effets spéciaux que des silences pleins de doute » — souvenir d’une projection nocturne dans une ruelle andalouse. Réalisme revendiqué… mais où est passé le vertige ? ‘Basé sur des faits réels.’ C’est ainsi que Midell tente d’ancrer son récit. Pourtant, si l’on creuse un peu (et croyez-moi, j’ai rencontré ici à Cordoue des historiens passionnés par ces mythes !), on réalise vite qu’un bon ancrage dans le réel n’est pas suffisant pour créer l’épouvante. Le spectateur moderne veut être dérouté – intellectuellement et émotionnellement. Or, ‘The Ritual’ rate justement sa cible : il effleure les questions théologiques sans jamais oser y plonger franchement. Où sont passés ces moments où la frontière entre croyance populaire et dogme religieux se brouille dangereusement ? Pour aller plus loin sur la place du fantastique dans le patrimoine espagnol : Le Museo Nacional del Romanticismo. Cordoue et ses légendes oubliées : mieux qu’un film d’horreur ? En Andalousie, chaque patio semble abriter son propre mystère – fantômes mauresques, sortilèges chuchotés derrière les persiennes… Bien avant que Hollywood ne s’en empare, nos histoires locales savaient faire frissonner petits et grands autour du feu. Quand je guide des visiteurs francophones dans la Judería au crépuscule, beaucoup me confient ressentir cette tension entre tradition catholique et superstitions populaires – un cocktail infiniment plus savoureux que nombre de blockbusters américains ! Vous pourriez être interessé par Antoñito Molina à Murcia : Mon rêve, créer de belles chansons 7 novembre 2024 , tinc ganes de fer cançonsÀ 80 ans, Serrat renoue avec sa passion pour les chansons 27 décembre 2023 La Casa del Duende (la maison hantée près de San Basilio) Les processions nocturnes pendant la Semaine Sainte (et leurs récits d’apparitions) Les contes transmis lors des veillées rurales près d’Hornachuelos Voilà sans doute pourquoi je reste convaincue qu’il faut retourner aux sources pour être vraiment secoué. Pourquoi Hollywood stagne-t-il sur le genre ? Mon analyse personnelle Derrière la lassitude du public se cache une industrialisation trop rigide du récit : mêmes archétypes, même rythme prévisible. Les réalisateurs oublient parfois ce qui fait vibrer nos peurs ancestrales… ce sentiment d’inconnu total propre à chaque culture locale. À Cordoue comme ailleurs, la diversité des croyances façonne l’imaginaire collectif ; or cette complexité disparaît sous le poids du scénario formaté hollywoodien. Je vous invite à explorer ces nuances en découvrant comment différentes civilisations méditerranéennes abordent la possession ou l’exorcisme – pour comprendre ce qui manque cruellement à certains films actuels ! Un excellent point de départ ? Ce dossier universitaire très riche sur les croyances populaires en Espagne. Conseils cinéphiles pour renouer avec l’étrange authentique… Redécouvrir ‘El espinazo del diablo’ ou ‘Verónica’, qui puisent dans le terreau local hispanique. Privilégier les projections intimistes – certains cafés culturels cordouans proposent régulièrement des cycles thématiques où discuter après coup fait partie intégrante de l’expérience. Oser sortir des sentiers battus en visitant nos lieux hantés au coucher du soleil ; rien ne vaut un vrai frisson partagé hors écran ! Pourquoi continuer à regarder ces films malgré tout ? Parce qu’ils révèlent ce dont nous avons encore peur aujourd’hui – non plus tant du démon… que du vide laissé par l’absence de mystère. « Tant qu’il existera des ruelles sombres à Cordoue et des conteurs passionnés, aucun film n’arrivera vraiment à rivaliser avec nos propres cauchemars collectifs ! » Questions fréquentes Est-ce que ‘The Ritual’ apporte quelque chose de neuf au genre ? Non vraiment ; malgré quelques ambitions réalistes affichées, il recycle trop mécaniquement les codes classiques sans jamais bousculer le spectateur averti. Où vivre une expérience paranormale authentique près de Cordoue ? Les quartiers historiques comme San Basilio ou certaines maisons rurales ouvrent parfois leurs portes lors de visites nocturnes contées ; demandez aux habitants — ils ont toujours une anecdote mystérieuse à partager ! Quels films espagnols conseilles-tu pour retrouver le frisson original ? je recommande vivement ‘Verónica’ (2017) ou ‘La comunidad’ (2000), bien ancrés dans notre patrimoine culturel. Photo by Sergey Sechko on Unsplash Filmhorreur 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Atún en Córdoba : Ma découverte d’une route secrète et gourmande entrée suivante Javier Castillo sur Netflix : Quand le thriller andalou conquiert le monde A lire aussi Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025 Inattendu à Córdoba: Manu Sánchez revient à Cabra,... 1 septembre 2025 À Córdoba, Benamejí en compás: ma nuit au... 31 août 2025 Córdoba flamenco: mes lieux vrais où sentir le... 31 août 2025 Córdoba, Filmoteca: mes secrets pour vivre la rentrée... 30 août 2025 Córdoba, et si une série galicienne réveillait nos... 29 août 2025 Córdoba en Lego: la rentrée comme un local…... 28 août 2025 Córdoba, chirigota del Canijo: la halte immanquable avant... 28 août 2025