Partager 0FacebookTwitterPinterestEmail 18 Découvre Doña Rama, ce hameau quasi abandonné du Guadiato : j’y ai déniché des secrets d’un passé fascinant entre moulins et légendes oubliées.Là où le silence parle : ma première rencontre avec Doña Rama On a beau arpenter l’Andalousie depuis toujours, certaines découvertes vous bousculent. Je me souviens encore de la route sinueuse bordée de chênes verts menant à Doña Rama, ce hameau perdu dans les collines du Guadiato. Peu de voyageurs connaissent cette bourgade oubliée du nord de Cordoue… Pourtant, chaque pierre y raconte une épopée rurale fascinante. Ce matin-là, alors que la brume caressait les toits blanchis à la chaux, j’ai ressenti comme une invitation au voyage dans le temps. Ici vivent moins de 30 habitants — ils gardent jalousement les secrets d’un village jadis bouillonnant. Qu’est-ce qui a pu faire tomber Doña Rama dans l’oubli ? Un nom chargé de mystère et de mémoire Impossible de dissocier Doña Rama de ses légendes orales. Selon certains anciens, ces terres auraient appartenu à un certain Don Ramón ; d’autres évoquent plutôt une « rama » (branche) symbolisant les ramifications familiales ou agricoles du coin. Le vrai mystère est ailleurs : jadis plus à l’ouest, près des terres actuelles de Santa Inés, le cœur du village aurait migré pour s’établir ici. Cette mobilité n’est pas anodine ; elle révèle l’adaptabilité farouche des gens du Guadiato. Un indice m’a frappée lors d’une promenade derrière la calle Velázquez : quelques maisons centenaires résistent aux assauts du temps — témoins muets d’un âge d’or révolu. Du pain chaud au cliquetis des forges : l’âge d’or industriel oublié Imaginez Doña Rama il y a un siècle… Presque mille âmes s’y affairaient ! On y trouvait tout ce qu’il fallait pour vivre en quasi-autarcie : Vous pourriez être interessé par Vía Verde de la Maquinilla : secrets d’un voyage dans l’Andalousie industrielle à vélo ou à pied 14 juin 2025 Burgos et la biomasse : l’alternative locale qui réchauffe l’Europe sans gaz russe 15 juin 2025 Almazaras (moulins à huile), dont certains vestiges subsistent encore, Fours à pain odorants, Osada (atelier de salaison), Carnicería (boucherie), Petites échoppes diverses (épiceries, merceries), Fragua et herrería (forge et atelier du maréchal-ferrant), Bodega et même une fabrique locale de boissons gazeuses ! J’ai eu la chance d’explorer l’ancien moulin à huile guidée par Manolo, doyen du hameau. Il m’a montré la meule usée où sa grand-mère écrasait les olives au lever du jour – une scène qu’on croirait tirée d’un roman andalou. En arpentant les ruines poussiéreuses de la fabrique de farine à Los Patillos — repaire aujourd’hui des chouettes effraies — je me suis demandée comment un tel microcosme pouvait sombrer dans l’oubli aussi vite… L’exode rural lié à la mécanisation et l’attractivité des grandes villes ont eu raison de ce petit monde. Des pierres qui murmurent : traces archéologiques méconnues La terre autour du cimetière récent cache bien des trésors ignorés même des locaux. Un vieux berger m’a montré deux pierres rectangulaires creusées — probablement des vestiges de lagares (pressoirs à vin) antiques. Plus loin, parmi les herbes folles jonchant les abords d’un ancien chemin muletier, on retrouve fragments de poteries ibériques. Ces indices attestent que le terroir était prospère bien avant l’arrivée des moulins modernes ; il devait déjà produire vin et huile dès l’époque romaine ou wisigothe. Une richesse culturelle trop souvent passée sous silence dans les guides classiques ! Pour ceux qui souhaitent approfondir ces aspects historiques locaux, je recommande vivement la lecture de cet article universitaire sur le patrimoine rural cordouan. Vivre aujourd’hui à Doña Rama : entre résistance et nostalgie Rencontrer les derniers habitants relève presque d’une expérience ethnographique. Beaucoup sont âgés ; tous partagent cette chaleur humaine typique du nord cordouan. Ici, l’entraide demeure vitale — on cultive encore quelques oliviers centenaires et on fête San Bartolomé comme autrefois avec une procession intimiste. Pourtant Doña Rama ne sombre pas dans la mélancolie : le retour progressif aux valeurs rurales attire parfois jeunes familles ou néo-ruraux en quête d’authenticité — même si cela reste marginal en 2025 face aux défis démographiques. Des initiatives existent pour valoriser ce patrimoine fragile grâce au tourisme rural respectueux ou aux ateliers artisanaux ponctuels. Plusieurs associations locales documentent désormais ces mémoires vivantes ; voir par exemple la fédération cordobesa des petits villages. Conseils pratiques pour voyageurs curieux… mais discrets ! Je ne peux que conseiller aux amoureux d’histoire discrète ou aux photographes en quête d’ambiance hors du temps : Privilégier une visite matinale ou automnale pour profiter des lumières dorées, Respecter l’intimité évidente des lieux (ne pas entrer sans permission), Emporter votre pique-nique car aucun commerce permanent n’existe plus, Demander gentiment si vous souhaitez photographier un habitant ou sa maison – la politesse ouvre toujours les portes ici ! Renseignez-vous sur les fêtes locales qui restent parfois confidentielles mais authentiques. Enfin, soyez prêts à ralentir… À Doña Rama, c’est le cœur qui donne le tempo ! Questions fréquentes Peut-on dormir à Doña Rama ? Non, il n’y a actuellement ni hôtel ni hébergement officiel dans le village. Les options se trouvent dans Belmez ou Peñarroya-Pueblonuevo voisins. Que voir absolument lors d’une visite ? Ne manquez pas les anciens moulins à huile encore debout, la calle Velázquez avec ses maisons originelles et les vestiges derrière le cimetière moderne – demandez conseil aux habitants si vous souhaitez explorer plus loin ! Quelle est la meilleure saison pour découvrir Doña Rama ? Le printemps offre un spectacle unique avec ses champs fleuris et températures douces ; mais personnellement j’adore aussi l’automne quand tout semble figé hors du temps. Photo by S. Kim on Unsplash Histoirevillage Partager 0 FacebookTwitterPinterestEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Pourquoi voit-on des boules rouges sur les câbles ? Mon enquête au cœur d’un mystère andalou entrée suivante Vivre à Cordoue comme Hugues Aufray : ma quête du paradis local, entre traditions et liberté A lire aussi Pourquoi tout le monde s’arrête ici: le Marathon... 8 octobre 2025 Vu de l’intérieur : Jardín Alhambra a fait... 6 octobre 2025 Vu de l’intérieur: comment un soir à La... 5 octobre 2025 Tu ne l’avais jamais entendu ainsi: El Kanka... 4 octobre 2025 Vu de l’intérieur: comment El Kanka et Beret... 4 octobre 2025 Le détail oublié qui change tout: les ‘Noches... 4 octobre 2025 Tu ne l’avais jamais remarqué : ce week‑end,... 3 octobre 2025 Tu ne l’avais jamais remarqué: 12 bourses de... 29 septembre 2025 Bad Bunny au Super Bowl 2026 : voilà... 29 septembre 2025 Vu de l’intérieur: Ana Belén fait bouillir l’asphalte... 28 septembre 2025