12 Découvre avec moi “Les Voyageurs”, un documentaire brut sur la migration africaine, projeté à Cordoue. Es-tu prêt à voir l’envers du décor ?Quand le cinéma devient mémoire vivante : la projection de "Les Voyageurs" à Cordoue Je dois t’avouer quelque chose : il y a des soirs où Cordoue se transforme en carrefour de mondes insoupçonnés. Ce fut le cas lors de la projection andalouse de "Les Voyageurs" à la Filmoteca de Andalucía. Impossible d’en sortir indemne : ce documentaire n’est ni un simple film ni une fiction bien ficelée. C’est un cri, une trace brute et essentielle de ce que signifie migrer aujourd’hui depuis l’Afrique vers l’Europe. David Bingong, réalisateur camerounais installé en Espagne depuis dix ans, offre ici une perspective rare : celle de ceux qui vivent le passage clandestin, caméra au poing et cœur battant. Il n’y a pas d’acteurs, pas de scénarios cousus main—juste la réalité nue, parfois trop lourde pour nos cœurs habitués au confort. "Si nous voyageons ainsi, c’est parce qu’on ne nous laisse pas le faire légalement." Cette phrase du réalisateur résonne longtemps après les lumières rallumées dans la salle cordouane. Une immersion sans filtre dans les routes migratoires Ce qui distingue "Les Voyageurs" des documentaires classiques ? Son absence totale de mise en scène. Les images proviennent directement des années passées par Bingong et ses compagnons entre le Maroc et Melilla—les visages fatigués par l’attente, les forêts devenues abris précaires, et cette frontière grillagée qui sépare deux mondes avec une cruauté implacable. En tant que Cordouane ayant grandi dans une ville-carrefour où se croisent mille histoires venues d’ailleurs, j’ai ressenti une proximité bouleversante avec ces récits. Cordoue n’est-elle pas elle-même forgée par le passage des peuples ? De la Judería médiévale aux quartiers modernes accueillant de nouveaux arrivants chaque année, l’écho des migrations irrigue notre quotidien. Vous pourriez être interessé par Dama de noche : mon coup de cœur à Cordoue 24 avril 2025 « El casting para la película ‘El Pele, Leyenda Viva’ de Trafalgar Cinema en colaboración con el Ayuntamiento de Córdoba » 18 octobre 2023 J’ai discuté après la projection avec plusieurs spectateurs : tous s’accordaient sur la nécessité d’entendre enfin ces voix étouffées par les débats politiques ou les chiffres froids des actualités. En 2025 encore, il faut du courage pour filmer la vérité sans filtres ni détours. Mémoire collective et hospitalité cordouane : pourquoi cela nous concerne-t-il tous ? À mon sens, "Les Voyageurs" pose une question centrale à notre époque : que faisons-nous face à cette réalité partagée ? La tradition andalouse est profondément marquée par l’accueil et le métissage—il suffit d’arpenter les ruelles blanches de San Basilio ou de discuter avec les commerçants du Mercado Victoria pour sentir cette chaleur humaine. Pourtant, il y a aussi des barrières invisibles… Le documentaire met en lumière non seulement la violence physique des frontières mais aussi les murs mentaux qui persistent ici comme ailleurs. La salle entière semblait retenir son souffle devant certains témoignages poignants. Ma recommandation si tu passes par Cordoue ? Profite d’une soirée ciné à la Filmoteca (leur programmation est souvent engagée !), puis va boire un verre près du Guadalquivir pour discuter avec tes voisins sur ce que tu viens de voir. C’est là que naît la vraie hospitalité : dans l’écoute et le partage d’histoires réelles. L’art comme pont entre continents – Et après ? La réception enthousiaste du film lors du Festival de Cinéma Africain de Tarifa-Tanger prouve bien qu’il existe un public avide d’expériences authentiques et non édulcorées (voir leur sélection 2024). Mais comment aller plus loin qu’une simple prise de conscience ponctuelle ? Des associations locales telles que Córdoba Acoge organisent régulièrement des débats et rencontres pour prolonger ces échanges. De mon côté, je continuerai à t’informer sur les événements culturels qui donnent voix aux invisibles et enrichissent notre compréhension du monde. Sais-tu qu’il existe aussi des ateliers artistiques animés par des migrants au centre social Rey Heredia ? On y découvre souvent des talents insoupçonnés—et surtout beaucoup d’humanité. Questions fréquentes Qui est David Bingong et pourquoi son regard est-il unique ? David Bingong est un réalisateur camerounais vivant en Espagne depuis plus de dix ans ; il a lui-même vécu le parcours migratoire qu’il documente dans "Les Voyageurs", offrant ainsi une authenticité inégalée aux images présentées. Peut-on voir "Les Voyageurs" ailleurs qu’à Cordoue ? Oui ! Après son passage remarqué au Festival FCAT à Tarifa-Tanger et sa projection à Cordoue, le documentaire continue sa tournée dans diverses salles espagnoles. Consulte régulièrement les programmations culturelles locales ou nationales pour ne pas rater une projection près de chez toi. Pourquoi ce film touche-t-il autant le public cordouan ? Parce que Cordoue porte en elle l’héritage des migrations successives et reste aujourd’hui un territoire d’accueil ; ce film fait écho à notre histoire collective tout en interrogeant nos propres pratiques d’hospitalité. Photo by Mitchell Leach on Unsplash DocumentaireImmigration 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Festival flamenco à Cordoue : pourquoi El Pele a raison d’y croire entrée suivante Art à Cordoue : Ana Infante, l’âme dévoilée derrière l’aquarelle A lire aussi Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025 Inattendu à Córdoba: Manu Sánchez revient à Cabra,... 1 septembre 2025 À Córdoba, Benamejí en compás: ma nuit au... 31 août 2025 Córdoba flamenco: mes lieux vrais où sentir le... 31 août 2025 Córdoba, Filmoteca: mes secrets pour vivre la rentrée... 30 août 2025 Córdoba, et si une série galicienne réveillait nos... 29 août 2025 Córdoba en Lego: la rentrée comme un local…... 28 août 2025 Córdoba, chirigota del Canijo: la halte immanquable avant... 28 août 2025