vendredi 20 septembre 2024
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des personnesRayden et sa nouvelle, ‘Votos en contra’, qui met en lumière la mémoire des individus

par María Fernanda González

Rayden, l’artiste au passé musical engagé

Le nom de David Martínez peut ne pas vous dire grand-chose, mais sous le pseudonyme de Rayden, cet artiste espagnol s’est fait un nom dans le monde de la musique. Connu pour ses paroles chargées de revendications et de dénonciations sociales, Rayden a réussi à se faire un nom dans le paysage musical espagnol.

De la musique à la littérature, une continuité engagée

Si dans le passé, Rayden se démarquait par ses paroles engagées dans ses chansons, son présent littéraire ne pouvait pas être en reste. Son caractère rebelle et sa volonté de pointer du doigt les injustices se retrouvent également dans son nouveau roman, intitulé Votos en contra (traduit en français par « Votes contre »).

Ce nouveau roman, publié aux éditions Suma de Letras, est selon lui une véritable « protest-novel ». Il y aborde des thèmes sensibles tels que l’accès difficile des jeunes à un logement, la touristification de certains quartiers ou encore l’importance de la mémoire historique. Mais il ne se limite pas à ces sujets sociaux, puisqu’il aborde également des thématiques plus personnelles comme la difficulté de faire son deuil après une rupture amoureuse ou encore les doutes qui surgissent lorsqu’on souhaite devenir mère.

Une histoire engagée et touchante

Le roman débute avec l’expulsion de la protagoniste, Lea, de son appartement. En plein processus de guérison après sa rupture – symbolisée par ses entrainements de boxe sur les sous-vêtements de son ex – elle se retrouve à la recherche d’un nouveau logement dans la ville de Madrid, devenue aujourd’hui surpeuplée.

C’est ainsi qu’elle tombe sur une maison en viager à Valdezarza, occupée par deux personnes âgées, Estrella et Inocencio. Tous deux vivent dans une sorte de Good Bye, Lenin! à la sauce espagnole. Mais au lieu d’être coincés dans le Berlin communiste, ils sont pris au piège dans une réalité qui n’a duré que deux semaines. Dans les années 90, le quartier de Cerro Belmonte – aujourd’hui connu sous le nom de Valdezarza – s’est déclaré indépendant de Madrid suite à un projet d’expropriation lancé par le gouvernement. Certains habitants ont même demandé l’asile politique à l’ambassade de Cuba dans le contexte tendu entre Felipe González et Fidel Castro. Mais grâce à leur détermination et à leur hymne – dans lequel le premier article de la nouvelle Constitution espagnole est mis en avant, proclamant le droit au bonheur – ils ont réussi à faire annuler les projets et à rester dans leur quartier.

Une remise en question de l’histoire

Pour Rayden, ce roman met en lumière la mémoire historique oubliée, « comme un crabe qui vous dévore et efface tous les souvenirs qu’il faut défendre ». Il explique que cet épisode « est l’un des plus fous de l’histoire récente de la communauté de Madrid, et pourtant personne ne s’en souvient ». Selon lui, cela s’explique par un manque d’intérêt à rouvrir de vieilles blessures. « Tant que nous ne prendrons pas soin de notre mémoire historique, il est normal que certains s’approprient un drapeau tandis que d’autres ne veulent même pas le voir ».

Une rupture difficile et un choix de vie

Dès les premières pages, la protagoniste doit faire face à la dure réalité d’une rupture amoureuse. L’attente d’un appel téléphonique qui ne viendra jamais, le souvenir de l’autre qui continue de peser dans sa vie. Pour Rayden, cela représente l’espoir que la personne revienne et que tout redevienne comme avant. Il prend l’exemple de tâches aussi simples que faire une lessive et se retrouver encore avec des vêtements de son ex ou de partager un abonnement de streaming.

Mais au-delà de cette situation rocambolesque où elle doit cohabiter avec deux personnes âgées dans une réalité inexistante, Lea doit également faire face à une décision difficile : oui ou non, elle veut devenir mère ? Travaillant dans une clinique de fertilité, elle est bien placée pour savoir que ce n’est pas un choix facile pour tout le monde. « J’ai remarqué qu’aujourd’hui plus que jamais, il existe une génération de couples qui se séparent justement parce que l’un veut être parent, tandis que l’autre n’en a pas envie ». Mais il précise également qu’il s’agit là d’un luxe pour certains, alors que pour d’autres, cela représente une grande déception et un véritable défi.

En musique comme en littérature, un style engagé

Comme pour son précédent roman El acercamiento de la mujer cactus y el hombre globo, Rayden a choisi d’accompagner chacun de ses chapitres d’une bande-son minutieusement sélectionnée. De Dua Lipa à Arde Bogotá, en passant par Julio Iglesias ou C. Tangana, ces choix musicaux reflètent bien son style d’écriture engagé qui aime bousculer les idées reçues.

Pour lui, la « protest-novel » et la dénonciation des injustices font partie intégrante de son style littéraire : « Je m’intéresse à tout ce qui remue, c’est ce qui m’attire dans l’écriture. Si ce n’était pas le cas, je n’écrirais pas ».

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