Loisirs des personnesRayden et sa nouvelle, ‘Votos en contra’, qui met en lumière la mémoire des individus par María Fernanda González 20 février 2024 103 Rayden, l’artiste au passé musical engagé Le nom de David Martínez peut ne pas vous dire grand-chose, mais sous le pseudonyme de Rayden, cet artiste espagnol s’est fait un nom dans le monde de la musique. Connu pour ses paroles chargées de revendications et de dénonciations sociales, Rayden a réussi à se faire un nom dans le paysage musical espagnol. De la musique à la littérature, une continuité engagée Si dans le passé, Rayden se démarquait par ses paroles engagées dans ses chansons, son présent littéraire ne pouvait pas être en reste. Son caractère rebelle et sa volonté de pointer du doigt les injustices se retrouvent également dans son nouveau roman, intitulé Votos en contra (traduit en français par « Votes contre »). Ce nouveau roman, publié aux éditions Suma de Letras, est selon lui une véritable « protest-novel ». Il y aborde des thèmes sensibles tels que l’accès difficile des jeunes à un logement, la touristification de certains quartiers ou encore l’importance de la mémoire historique. Mais il ne se limite pas à ces sujets sociaux, puisqu’il aborde également des thématiques plus personnelles comme la difficulté de faire son deuil après une rupture amoureuse ou encore les doutes qui surgissent lorsqu’on souhaite devenir mère. Une histoire engagée et touchante Le roman débute avec l’expulsion de la protagoniste, Lea, de son appartement. En plein processus de guérison après sa rupture – symbolisée par ses entrainements de boxe sur les sous-vêtements de son ex – elle se retrouve à la recherche d’un nouveau logement dans la ville de Madrid, devenue aujourd’hui surpeuplée. C’est ainsi qu’elle tombe sur une maison en viager à Valdezarza, occupée par deux personnes âgées, Estrella et Inocencio. Tous deux vivent dans une sorte de Good Bye, Lenin! à la sauce espagnole. Mais au lieu d’être coincés dans le Berlin communiste, ils sont pris au piège dans une réalité qui n’a duré que deux semaines. Dans les années 90, le quartier de Cerro Belmonte – aujourd’hui connu sous le nom de Valdezarza – s’est déclaré indépendant de Madrid suite à un projet d’expropriation lancé par le gouvernement. Certains habitants ont même demandé l’asile politique à l’ambassade de Cuba dans le contexte tendu entre Felipe González et Fidel Castro. Mais grâce à leur détermination et à leur hymne – dans lequel le premier article de la nouvelle Constitution espagnole est mis en avant, proclamant le droit au bonheur – ils ont réussi à faire annuler les projets et à rester dans leur quartier. Une remise en question de l’histoire Pour Rayden, ce roman met en lumière la mémoire historique oubliée, « comme un crabe qui vous dévore et efface tous les souvenirs qu’il faut défendre ». Il explique que cet épisode « est l’un des plus fous de l’histoire récente de la communauté de Madrid, et pourtant personne ne s’en souvient ». Selon lui, cela s’explique par un manque d’intérêt à rouvrir de vieilles blessures. « Tant que nous ne prendrons pas soin de notre mémoire historique, il est normal que certains s’approprient un drapeau tandis que d’autres ne veulent même pas le voir ». Une rupture difficile et un choix de vie Dès les premières pages, la protagoniste doit faire face à la dure réalité d’une rupture amoureuse. L’attente d’un appel téléphonique qui ne viendra jamais, le souvenir de l’autre qui continue de peser dans sa vie. Pour Rayden, cela représente l’espoir que la personne revienne et que tout redevienne comme avant. Il prend l’exemple de tâches aussi simples que faire une lessive et se retrouver encore avec des vêtements de son ex ou de partager un abonnement de streaming. Mais au-delà de cette situation rocambolesque où elle doit cohabiter avec deux personnes âgées dans une réalité inexistante, Lea doit également faire face à une décision difficile : oui ou non, elle veut devenir mère ? Travaillant dans une clinique de fertilité, elle est bien placée pour savoir que ce n’est pas un choix facile pour tout le monde. « J’ai remarqué qu’aujourd’hui plus que jamais, il existe une génération de couples qui se séparent justement parce que l’un veut être parent, tandis que l’autre n’en a pas envie ». Mais il précise également qu’il s’agit là d’un luxe pour certains, alors que pour d’autres, cela représente une grande déception et un véritable défi. En musique comme en littérature, un style engagé Comme pour son précédent roman El acercamiento de la mujer cactus y el hombre globo, Rayden a choisi d’accompagner chacun de ses chapitres d’une bande-son minutieusement sélectionnée. De Dua Lipa à Arde Bogotá, en passant par Julio Iglesias ou C. Tangana, ces choix musicaux reflètent bien son style d’écriture engagé qui aime bousculer les idées reçues. Pour lui, la « protest-novel » et la dénonciation des injustices font partie intégrante de son style littéraire : « Je m’intéresse à tout ce qui remue, c’est ce qui m’attire dans l’écriture. Si ce n’était pas le cas, je n’écrirais pas ». 0 FacebookTwitterPinterestEmail María Fernanda González María, globe-trotteuse passionnée de Córdoba et de journalisme, a parcouru le monde entier, explorant Córdoba et dévoilant des histoires qui relient les gens à leur patrimoine. Des rues historiques de l'Andalousie aux villes dynamiques du monde entier, elle s'est immergée dans diverses cultures, développant une profonde compréhension de la région et de ses habitants. Maîtrisant le français, Megan allie ses compétences linguistiques et son expertise journalistique pour raconter des histoires captivantes et mettre en lumière l'essence unique de chaque lieu qu'elle visite. Son dévouement à la narration garantit que la riche culture et les traditions de Córdoba et au-delà sont partagées avec un public mondial. entrée prédédente J’adore la fraîcheur, la luminosité et la vivacité de Doña Francisquita entrée suivante Itziar Miranda : Le final de ‘Amar es para siempre’ ne décevra personne A lire aussi Paco Morales : Récompensé parmi l’élite de la... 7 novembre 2024 Meilleurs plans week-end à Córdoba : 7-10 novembre 7 novembre 2024 Refuges d’automne à Córdoba : Évasion et détente 7 novembre 2024 Monuments d’Espagne classés au Patrimoine de l’Humanité 6 novembre 2024 Soles et Recommandations de la Guía Repsol à... 6 novembre 2024 Découvrez le quartier des chirimeros à Córdoba ! 6 novembre 2024 Persépolis : Concert de musique électronique au C3A... 5 novembre 2024 Córdoba : Gala des Soletes Repsol Automne-Hiver 2024 5 novembre 2024 Parcours hommage à Julio Romero de Torres pour... 5 novembre 2024 Défilé unique : 6 designers cordobais rendent hommage... 4 novembre 2024