samedi 21 septembre 2024
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‘Des défis photographiques face à l’équilibre entre l’homme et la nature dans les marécages’

par María Fernanda González

‘Arenas movedizas’ : le défi photographique de maintenir l’équilibre entre l’homme et la nature.

La préservation de l’équilibre entre l’homme et la nature est un défi de taille dans le monde contemporain, et cela s’applique également au monde arabe. C’est ce que met en lumière l’exposition ‘Arenas movedizas’, présentée à la Casa Árabe de Cordoue. Commissariée par David Drake, cette exposition est le projet lauréat de la dernière édition de Nur, qui a également fait partie du Festival PhotoEspaña 2023. Elle met en avant le travail de cinq photographes originaires d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.

Au sein du monde arabe, ce défi s’est intensifié avec l’instabilité politique, l’agriculture trop intensive, la construction, la déforestation, le détournement des cours d’eau et, plus récemment, l’urgence climatique mondiale, comme l’explique à l’Agence France-Presse le coordinateur de la Casa Árabe de Cordoue, Javier Rosón.

Les multiples impacts sur les ressources naturelles et la population

La situation des ressources naturelles est un sujet "brûlant", selon Javier Rosón, car elle affecte sans aucun doute l’ensemble de la population. Cela se reflète dans l’exposition avec des images de paysages, de récoltes détruites, de désertification croissante et de villages en ruines. Selon lui, de nombreuses "couches" d’histoire et de mémoire, personnelles et collectives, sont inscrites dans les paysages que nous habitons, aussi bien dans leur état naturel que dans ceux qui ont été modifiés par l’homme. La croissance rapide de la population et l’urbanisation ont entraîné des changements drastiques dans une variété d’environnements et d’habitats d’origine.

Ces transformations ont un impact sur les communautés ancestrales et des conséquences importantes sur le plan social, géopolitique et environnemental. Tout cela affecte de manière radicale les personnes qui vivent dans ces régions, que ce soit en Afrique du Nord ou au Moyen-Orient.

Les cinq artistes unis pour un même message

Les cinq artistes participant à l’exposition ont abordé la problématique du changement climatique sous différents angles et concepts. Chacun des cinq projets présentés contient un appel à l’action : comment utiliser la terre de manière durable, préserver la biodiversité et l’approvisionnement en eau propre, respecter les modes de vie traditionnels tout en progressant et en embrassant la modernité, maintenant ainsi notre lien sacré avec la nature.

Les œuvres entremêlent la photographie, la poésie, la broderie, la calligraphie, le son, les objets trouvés et les archives, ainsi que des processus analogiques et digitaux. L’exposition présentée à la Casa Árabe, visible jusqu’au 9 février prochain, est "visuellement riche et convaincante, tout en véhiculant de puissants messages écologiques".

L’exposition en détails

‘Arenas movedizas’ est divisée en cinq parties, une pour chacun des artistes participants. Bien que "chacun ait sa propre narration", ils ne font finalement qu’un dans leur réflexion sur le même concept.

La première série est celle du photographe égyptien Amina Kadous, qui traite visuellement dans sa série ‘Oro blanco’ des thématiques telles que l’origine, la mémoire, l’histoire abandonnée, l’utilisation et la conservation de la terre, ainsi que des "traumas personnels et des batailles intérieures que nous menons lorsque nous tentons de nous situer dans un monde en constante évolution". Cette série fait référence à la culture du coton et plonge dans l’évolution de cette industrie, si importante pour l’économie égyptienne.

Réflexions sur le côté artistique de la photographie

Ensuite, dans ‘Waha’, qui signifie oasis, Seif Kousmate réfléchit sur son pays natal, le Maroc, et remet en question sa propre pratique pour réfléchir sur l’aspect artistique de la photographie. La série de Kousmate se concentre sur les oasis marocains qui ont perdu les deux tiers de leur habitat au cours du dernier siècle.

En changeant de salle, nous arrivons à ‘El anhelo del forastero cuyo camino se ha roto’. Il s’agit d’une série de la photographe égyptienne Rehab Eldalil qui revendique son appartenance à la communauté bédouine de Sainte-Catherine, dans le sud du Sinaï. L’artiste utilise la broderie, la poésie, le son et la narration pour lier son travail photographique à l’injustice sociale et à la lutte de la communauté pour protéger sa terre menacée.

L’importance de la ville durable

L’architecte Wafaa Samir analyse dans son projet intitulé ‘Lo que queda’ la ville durable de New Gourna, construite en 1946 par Hassan Fathy, pionnier de l’architecture durable. Cette ville devait abriter les habitants de Gourna, dans la région de Louxor en Égypte, qui avaient été déplacés pour empêcher qu’ils ne nuisent à une tombe de l’ancienne Égypte située sous le village.

Finalement, ‘Arenas movedizas’ dresse un portrait des lauréats de Nur, avec pour conclusion la série photographique ‘Creciente infértil’ de la photographe jordanienne Nadia Bseiso. Cette dernière met en avant l’évolution de sa "terre fertile", autrefois berceau de la civilisation et paradis de la biodiversité, qui est aujourd’hui "sèche, brûlée et plongée dans le chaos".

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