Synopsis : ‘Le royaume animal’. Science fiction, France, 2023, 130 min. Réalisateur : Thomas Cailley. Scénario : Thomas Cailley, Pauline Munier. Photographie : David Cailley. Avec : Romain Duris, Paul Kircher, Adèle Exarchopoulos, Nathalie Richard, Nicolas Avinée, Jean Boronat.
Apres son impressionnant premier film, Les combattants (2014), Thomas Cailley revient au cinéma avec Le royaume animal. Durant ces dix dernières années, il a travaillé sur des courts métrages, des vidéoclips, des scénarios et la passionante mini-série Ad vitam (2018). Dans la même lignée que Ad vitam, où un detective accompagné par une jeune femme enquête sur les suicides des jeunes dans un futur où l’immortalité est presque atteinte, cette action se déroule également dans un futur incertain où les mutations humaines en animaux sont monnaie courante. Un père et son fils se lancent à la recherche de l’épouse et mère mutante, après avoir tenté en vain d’arrêter le processus de la maladie. Personne ne sait d’où vient ce mal. Rien ne peut être fait. Les humains ont peur et cela les pousse à être cruellement défensifs. Les mutants sont des créatures malheureuses qui perdent leur humanité sans être complètement des animaux, rejetés par les humains qu’ils étaient autrefois et utilisés comme objets d’étude et de recherche par une science qui les traite comme des non-humains.
Une fable politique sur la coexistence avec les différents dans une société pluriculturelle et multiraciale suite aux grandes vagues d’immigration légale ou clandestine ? Ou sur la dissolution progressive des frontières entre l’humain, l’animal, le mécanique et l’artificiel ? Peut-être les deux. Peut-être plus. Ce film ne se réduit pas à une seule interprétation en raison de la richesse de ses suggestions. Contrairement aux autres films de science fiction dystopique qui, en exploitant une menace pour une famille, tendent vers un pessimisme amer (comme l’excellent La route) ou vers un subtil sentiment de terreur (tout aussi excellent Silence). Ce film va au-delà en nous offrant une expérience unique. Une tendresse essentielle émane de ce film. Non seulement dans les liens entre le père et le fils ainsi qu’entre eux et leur mère disparue, mais également dans leur manière délicate de traiter l’adolescent. La tendresse est également présente dans la relation entre les personnages et les créatures. Le tragique se mélange au tendre tout en offrant des touches d’humour et des surprises spectaculaires dès le début. Leur proposition argumentative, quelle brillante idée de Cette idée ingénieuse de Pauline Mounier et quel scénario extraordinaire écrit par elle et Thomas Cailley ! à la fois intellectuellement et émotionnellement fascinante par son intelligence et son originalité, attire également notre attention de par sa définition visuelle, par son intelligence et son originalité aussi. Alors que tout semble déjà avoir été vu et fait auparavant en matière d’effets spéciaux, le superbe travail de production de Julia Lemaire (nous la connaissons pour ses travaux remarquables dans La vie d’Adèle ou Deux jours, une nuit) ainsi que les effets spéciaux tout aussi incroyables utilisés par Cailley, qui préfère l’utilisation du maquillage par rapport aux effets spéciaux, nous transportent dans une dimension plus physique tout en étant profondeme
source : El Día de Córdoba
