Loisirs Découverte d’un rare astrolabe andalou du XIe siècle avec la mention Córdoba dans un musée italien par María Fernanda González 4 mars 2024 par María Fernanda González 4 mars 2024 104 Un astrolabio rare et fascinant : témoin des échanges entre les cultures en Espagne au 11ème siècle Le monde du Moyen Âge est empli d’objets fascinants, témoins du savoir et des échanges entre les différentes cultures. C’est le cas d’un astrolabio conservé aujourd’hui dans un musée en Italie et identifié par la chercheuse Federica Gigante comme étant un instrument rare de la civilisation andalusí en Espagne. Un "ordinateur portable" du passé L’astrolabio, connu comme un instrument astronomique, était utilisé dans l’antiquité pour calculer le temps, les distances et même pour tracer la position des étoiles. Selon l’Université de Cambridge où la chercheuse Gigante mène ses recherches, il était considéré comme un "ordinateur portable" de l’époque. Un objet rare et précieux Ce spécimen, décrit comme "incroyablement rare" par Gigante, a été identifié comme un objet andalusí du style de gravure, de calligraphie et de disposition des échelles sur son envers. Il aurait été fabriqué en al-Ándalus, zone gouvernée par les musulmans en Espagne, au 11ème siècle. Mais ce n’est pas tout, car cet astrolabio a connu de nombreuses modifications et adaptations par ses utilisateurs musulmans, juifs et chrétiens en Espagne, en Afrique du Nord et enfin en Italie. Plusieurs traductions et corrections, en hébreu et en langues occidentales, ont été ajoutées par ses différents propriétaires au fil du temps. Les contacts et échanges entre les cultures Cet astrolabio est un véritable témoignage des échanges et des contacts entre les cultures au Moyen Âge. Il atteste de la rencontre entre les cultures arabe, juive et européenne, qui cohabitaient dans la région de Cordoue au 11ème siècle. Son étude, publiée dans la revue Nuncius, a permis de découvrir qu’il s’agit d’un des plus vieux spécimens connus et l’un des rares encore existants aujourd’hui. Un astrolabio exotique en Italie C’est dans la Fondation Musée Minisclachi-Erizzo de Verone (Italie) que le spécimen a été découvert par Federica Gigante. Jusqu’à son identification, grâce aux recherches de cette dernière, cet objet était considéré comme anodin. Son propriétaire actuel, Ludovico Moscardo, l’aurait récupéré après un mariage avant de le léguer à sa famille et de créer la fondation pour le conserver. Une pièce précieuse pour les musulmans, les Juifs et les chrétiens Durant son parcours, cet objet a subi des traductions et corrections en hébreu qui prouvent que l’astrolabio a circulé parmi la communauté juive à Verone. On peut aussi noter quelques ornements, gravés en lettres arabes, pour le calcul des heures de prière musulmane, qui rappellent la tolérance religieuse de l’époque. L’objet comporte également des inscriptions en lettres hébraïques et chiffres occidentaux, traduisant et corrigeant les valeurs de la latitude et prouvant par la même occasion qu’il était utilisé dans les villes où le latin et l’italien étaient parlés. L’astrolabio a été enfin identifié grâce à la plaque qui le composait. Sur l’une des faces, on peut y lire "pour la latitude de Cordoue, 38°30’", et sur une autre "pour la latitude de Tolède, 40°". Ces indications laissent supposer que l’instrument a pu être réalisé à Tolède, ville connue à l’époque pour ses échanges culturels entre les différentes communautés religieuses. De nouvelles découvertes contre toute attente Une nouvelle analyse de l’astrolabio a révélé des similitudes avec les spécimens fabriqués par un célèbre créateur de la ville de Tolède, Ibrāhīm ibn Saʿīd al-Sahlī. Une de ces similitudes est notamment le placement spécifique des étoiles sur le disque perforé symbolisant le ciel, ce qui établit la date de fabrication au 11ème siècle. Cet astrolabio est un témoin précieux de la coexistence des cultures en Espagne au Moyen Âge et de leurs échanges fructueux. Bien plus qu’un simple objet, il nous raconte une histoire à travers les siècles et témoigne de la richesse de l’histoire et de la tolérance entre les cultures. Aujourd’hui, c’est grâce à la précieuse enquête de la chercheuse Federica Gigante que nous pouvons apprécier et comprendre toute la valeur de cet astrolabio révélateur de notre passé commun. 0 FacebookTwitterPinterestEmail María Fernanda González Maria Gonzalez, originaire de Cordoue, est une ambassadrice passionnée de sa ville natale. Guide touristique, elle partage l'histoire riche de Cordoue et enseigne le flamenco, représentant l'âme de l'Andalousie. Sa maîtrise du français, acquis lors de ses études en France, enrichit l'expérience des visiteurs francophones. Maria incarne l'esprit de Cordoue avec sa connaissance approfondie de l'histoire, ses talents de danseuse de flamenco, et sa capacité à communiquer en français, témoignant de la beauté et de la diversité de cette ville andalouse magnifique. entrée prédédente J’aime le film imaginaire que je me suis créé dans ma tête. entrée suivante Lucía Sánchez remporte la victoire de ‘GH Dúo’ suite à une finale avortée le jeudi A lire aussi Flamenco et gastronomie : la voie gastronomique de... 15 octobre 2024 Deux marques de mode cordobaises à suivre de... 15 octobre 2024 Découvrez le umami, le cinquième goût, à Córdoba 15 octobre 2024 Flora 2024 : Déconnexion totale à Córdoba 14 octobre 2024 Eva Longoria visite la Mezquita-Catedral de Córdoba 14 octobre 2024 Les quatre villages de Córdoba en lice pour... 13 octobre 2024 4 Expositions incontournables à Córdoba avant fin 2024 13 octobre 2024 Les 10 plats incontournables de la cuisine cordobaise... 12 octobre 2024 Don Juan Tenorio ressuscite au Palais de Viana 12 octobre 2024 Meilleurs plans pour le week-end du 11 au... 11 octobre 2024