Loisirs de la guitarraDani de Morón : choisir le côté doux de la guitare par Megan Gordon 1 février 2024 106 Dani de Morón : la "Empatía" au service de la guitare flamenca Le premier disque de Dani de Morón, intitulé "Cambio de sentido", a été bien accueilli par la critique en janvier 2013. Dix ans plus tard, le tocaor (guitariste flamenca), reconnu comme maître de son art, sort son nouvel album intitulé "Empatía". Ce titre n’a pas été choisi au hasard, comme nous l’explique le guitariste : "La réflexion est intéressante car ce nouvel album a plus de points communs avec le premier que j’ai sorti. Je m’en rends compte en faisant la promotion de cet album ces jours-ci". Dans ce nouvel opus, Dani de Morón a choisi de mettre en avant la "sérénité" au lieu du "vertige infernal des picados" comme il l’avait fait dans son premier album. Pour lui, il est évident que la technique doit aller de pair avec les émotions et que l’art doit avant tout communiquer. Une création profonde dans le chaos "Empatía" a été composé dans un contexte plutôt chaotique, selon le tocaor lui-même. "Ma maison était en travaux et je continuais à y vivre. Il y a des pistes enregistrées où l’on entend les marteaux, car, aussi bien insonorisé soit le studio, ces bruits passent quand même", explique-t-il en souriant. Avec cet album, Dani de Morón nous offre un voyage intime, accompagné seulement de sa guitare et de quelques invités spéciaux, comme les habitués Agustín Diassera et Los Mellis, qu’il appelle affectueusement "le commando Huelva", ainsi que Sergio Gómez El Colorao, interprète du titre "Nobleza", seule voix présente sur l’album. L’importance de la justesse des palos flamencos "Je ressens un vrai challenge à mettre un titre sur des morceaux instrumentaux. En général, je résume les émotions que j’ai éprouvées pendant la composition", explique le guitariste, qui a choisi de nommer ses titres en rapport avec une seguiriya comme "Gratitud" ou des fandangos avec "Nobleza". Toutefois, pour Dani de Morón, "Empatía" correspondait mieux à l’ensemble : "C’est ce qui est rare aujourd’hui malheureusement. On a l’impression que la polarisation décrit mieux l’époque dans laquelle nous vivons". La guitare flamenca, un art où la sensibilité compte Dans cet album, Dani de Morón a adapté son style flamenco à la précision de chaque palo (genre musical dans le flamenco). "La taranta garde sa structure de taranta, tout comme la bulería et la seguiriya", précise-t-il. Cependant, il avoue avoir parfois peur de monter sur scène et de ne pas réussir à contrôler ses émotions. "Je me retrouve souvent partagé entre la nécessité de garder le contrôle lors de mes concerts et la recherche des émotions", confie-t-il avec sincérité. La rencontre entre un grand maître et un nouveau talent Dani de Morón a quelques dates importantes d’ici quelques mois, notamment un concert à Barcelone les 15 et 16 février, ainsi qu’un projet en collaboration avec l’Accademia del Piacere et un autre avec la compagnie de Paco Peña. Il se rendra également à New York pour participer au Paco de Lucía Legacy Festival, un hommage au maître de l’Algeciras qui nous a quittés il y a dix ans. Pour Dani de Morón, Paco de Lucía "n’est pas seulement un virtuose de la guitare, c’est aussi une personne très sensible". La musique sans artifice, une émotion pure Le guitariste dénonce le fait que certains programmateurs ont tendance à se méfier de la programmation d’un concert avec seulement un guitariste. "En réalité, le public n’a pas besoin qu’il y ait un danseur pour acheter un ticket. J’aime beaucoup la danse flamenco, mais je n’aime pas les contraintes. J’aime dialoguer avec un artiste ou une artiste que j’admire", avoue-t-il. L’artiste, qui se sent à l’aise en duo, préfère partager la scène plutôt que de la monopoliser. Le mot de la fin revient à Dani de Morón, un interprète qui ne cherche pas à impressionner, mais qui veut partager une émotion pure avec son public : "La guitare, c’est bien plus qu’instruire et amuser. C’est aussi et surtout une manière de montrer de l’empathie envers les autres". 0 FacebookTwitterPinterestEmail Megan Gordon Megan, a globetrotter with a passion for wine and journalism, has traveled across the world, exploring vineyards and uncovering stories that connect people to their heritage. From the rolling hills of Tuscany to the sun-soaked vineyards of California, she has tasted wines from every corner of the globe, developing a keen palate and a deep appreciation for the art of winemaking. entrée prédédente Flamenco, Espagne : Leonor ou Guiomar, les muses d’Antonio Machado entrée suivante Un weekend animé à Cordoue avec le Festival de l’Huile, le théâtre amateur à Avanti et le carnaval des séniors A lire aussi Paco Morales : Récompensé parmi l’élite de la... 7 novembre 2024 Meilleurs plans week-end à Córdoba : 7-10 novembre 7 novembre 2024 Refuges d’automne à Córdoba : Évasion et détente 7 novembre 2024 Monuments d’Espagne classés au Patrimoine de l’Humanité 6 novembre 2024 Soles et Recommandations de la Guía Repsol à... 6 novembre 2024 Découvrez le quartier des chirimeros à Córdoba ! 6 novembre 2024 Persépolis : Concert de musique électronique au C3A... 5 novembre 2024 Córdoba : Gala des Soletes Repsol Automne-Hiver 2024 5 novembre 2024 Parcours hommage à Julio Romero de Torres pour... 5 novembre 2024 Défilé unique : 6 designers cordobais rendent hommage... 4 novembre 2024