Prime Video : Pourquoi Asesinos de élite avec Statham et De Niro a-t-il échoué malgré son casting 5 étoiles ?

Woman sits in a cave, looking at a phone.

Jason Statham et Robert De Niro réunis dans un thriller d’action sur Prime Video… mais pourquoi ce film tant attendu n’a-t-il jamais décollé ? Mon analyse exclusive.

L’étrange destin d’"Asesinos de élite" : l’action au service d’un rêve inabouti

En tant que passionnée de cinéma et férue de découvertes insolites à Cordoue (et ailleurs !), je ne peux m’empêcher d’être intriguée par les trajectoires inattendues des films qui marquent une époque… ou qui la manquent de peu. "Asesinos de élite", sorti en 2011, fait partie de ces œuvres à la fois ambitieuses et paradoxales. Quand on rassemble Jason Statham, Robert De Niro et Clive Owen dans un même générique, on s’attend forcément à un feu d’artifice. Pourtant, ce thriller musclé est longtemps resté dans l’ombre — jusqu’à son arrivée récente sur Prime Video.

Alors que je découvrais pour la première fois le film lors d’un visionnage presse à Madrid (un souvenir encore vif !), j’ai senti tout le potentiel du projet… sans jamais voir la magie opérer complètement. Retour sur une énigme cinématographique qui mérite qu’on s’y attarde avec un œil neuf.

Un casting trois étoiles… pour quel résultat ?

Difficile de faire mieux côté casting en matière de films d’action contemporains : Statham incarne le mercenaire taciturne comme personne, De Niro apporte sa gravité légendaire, Clive Owen joue l’antagoniste tourmenté avec un flegme redoutable. On retrouve là toute la saveur des grands polars anglo-saxons — mais aussi une promesse sous-jacente : celle d’une rencontre entre générations et styles du cinéma d’action.

Pourtant, dès les premières scènes, une sensation étrange s’installe. Le scénario adapte l’histoire vraie racontée par Ranulph Fiennes dans "The Feather Men", mais il peine à tisser des liens profonds entre ses personnages hors-norme. J’ai souvent croisé ce type de décalage lors de mes explorations urbaines : parfois, la façade attire tous les regards… mais le cœur du lieu ne révèle pas ses secrets. Ici, même recette !

Les dessous d’un échec commercial annoncé

Avec 70 millions de dollars de budget et seulement 56 millions récoltés au box-office mondial, "Asesinos de élite" est considéré comme un semi-échec. Mais pourquoi un tel désamour du public ? Je me suis plongée dans les critiques anglo-saxonnes et espagnoles récentes pour mieux comprendre cette déception collective.

  • Le rythme : Malgré des scènes d’action efficaces (bagarres chorégraphiées façon Statham), l’intrigue avance par à-coups ; on sent que le réalisateur Gary McKendry – dont c’était le premier long métrage – cherche sa voie entre réalisme militaire et pur divertissement.
  • La narration : Trop classique pour certains spectateurs modernes avides d’originalité ; trop complexe pour ceux qui attendent une ligne claire.
  • L’accessibilité : Le film est longtemps resté introuvable en streaming ou en édition physique en Espagne, accentuant son statut culte… ou maudit ?

Pour aller plus loin sur la relation du public au cinéma d’action contemporain, je recommande ce regard croisé sur l’évolution des thrillers proposé par France Culture.

Mon expérience personnelle : Entre frustration et plaisir coupable

Vous savez ce sentiment qu’on éprouve parfois devant un monument cordouan méconnu ? On imagine tout ce qu’il pourrait raconter… puis on se heurte à une porte fermée ou à une visite expéditive. C’est exactement mon ressenti après "Asesinos de élite" !

Je retiens avant tout quelques séquences vraiment mémorables — une poursuite étouffante dans les ruelles européennes (clin d’œil aux labyrinthes de la Judería…), l’ambiguïté morale distillée par De Niro dans ses rares apparitions –, mais l’ensemble manque cruellement de souffle épique ou émotionnel.

C’est peut-être justement cette inconstance qui me pousse aujourd’hui à défendre le film auprès des curieux lassés des blockbusters formatés : "Asesinos de élite" n’est ni totalement raté ni vraiment abouti — c’est un objet hybride où perce parfois l’envie sincère de bousculer les codes du genre.

Ce que vous ne lirez pas ailleurs : Le fantôme du "film perdu"

Il existe autour d’"Asesinos de élite" une atmosphère étrange digne des lieux oubliés que j’adore explorer à Cordoue. L’indisponibilité chronique du film pendant des années (en blu-ray comme en streaming) a créé une petite communauté fidèle prête à défendre ses qualités cachées. Un phénomène rare pour ce type de production internationale !

Si vous cherchez un thriller calibré uniquement pour l’efficacité narrative, passez votre chemin… Mais si vous êtes prêt·e·s à savourer les aspérités et imperfections propres aux œuvres ambitieuses mais inabouties, donnez-lui sa chance lors d’une soirée caniculaire où seule la climatisation vous retient chez vous.

Et n’oubliez pas que regarder un tel film avec quelques tapas cordouans (salmorejo bien frais !) change radicalement l’expérience…

Pour ceux qui veulent aller plus loin dans la réflexion sur le mythe du flop hollywoodien devenu culte grâce au streaming, je conseille aussi cet article éclairant du Monde : Quand l’échec devient succès sur plateformes.

Questions fréquentes

Pourquoi "Asesinos de élite" a-t-il échoué au cinéma ?

Le film a souffert d’un scénario trop classique face aux attentes modernes et d’un rythme parfois bancal ; malgré son casting prestigieux, il n’a pas su trouver son public en salles.

Est-ce que cela vaut le coup aujourd’hui sur Prime Video ?

Oui si vous aimez découvrir des films atypiques ou méconnus ; non si vous cherchez uniquement un thriller parfaitement ficelé façon Hollywood.

Quelle différence avec les autres films Jason Statham ?

Moins linéaire que ses blockbusters récents ; ici on explore davantage la psychologie des personnages mais au détriment parfois du spectacle pur.

Photo by Odile on Unsplash

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