Premios Ser Quien Soy : Et si Cordoue célébrait l’authenticité différemment ?

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Découvre comment les Premios Ser Quien Soy redéfinissent l’orgueil LGBTI à Cordoue, et pourquoi ces lauréats marquent bien plus qu’un palmarès local.

Pourquoi ces Premios Ser Quien Soy changent vraiment la donne à Cordoue

C’est une question que j’entends souvent en flânant sous les arches de la Mezquita ou lors d’une pause café sur une placette baignée de soleil : “Maria, est-ce que ces prix font vraiment bouger les choses ici ?” Eh bien… Oui. Mais pas pour les raisons que l’on imagine en lisant juste la liste des lauréats.

La cérémonie des Premios Ser Quien Soy – impulsée par la Diputación de Córdoba autour du 28 juin, Journée internationale de l’Orgullo LGBTI – n’est pas un simple tableau d’honneur. Ce qui frappe, c’est cette volonté de créer des ponts entre générations et univers différents : artistes, sportifs, enseignants, institutions publiques… tous réunis autour d’une même idée : être soi-même n’a rien d’anodin à Cordoue.

Ce qui me touche particulièrement (en tant que Cordouane et journaliste engagée), c’est l’attention portée à la diversité des parcours. En valorisant autant le styliste belmezano José Tabas que l’acteur mondialement reconnu Fernando Tejero ou encore La Carvento, chorégraphe drag queen et militante culturelle, le message est clair : chaque forme d’expression compte ici. Pas question de faire du ‘pinkwashing’, mais bien de reconnaître ce qui fait vibrer notre tissu social.

Les Lauréats 2025 : Des visages familiers derrière chaque victoire

Prenons l’exemple de Fernando Tejero, dont je me souviens adolescent dans les ruelles animées du centre historique – déjà, il avait ce rire communicatif et cette authenticité désarmante. Aujourd’hui, son engagement contre l’homophobie sur scène comme à l’écran fait écho aux réalités quotidiennes vécues par beaucoup ici. Ce prix n’est pas seulement un trophée sur une étagère ; c’est un clin d’œil complice à ceux qui n’osent pas encore afficher leur vraie nature.

De même pour José Tabas, créateur au doigté sûr mais aussi figure discrète d’émancipation dans le milieu rural andalou. Son influence dépasse largement Belmez ; il prouve qu’on peut rêver grand tout en restant fidèle à ses racines. C’est le genre de rôle modèle dont on parle trop peu lorsque l’on évoque la mode espagnole contemporaine.

Et puis il y a ces initiatives collectives qui font toute la différence sur le terrain :

  • Le lycée Grupo Cántico, pionnier d’un projet inclusif mené avec ASPA (‘Rompiendo cadenas’), démontrant que changer les mentalités commence dès le plus jeune âge.
  • Les municipalités d’Aguilar de la Frontera et El Carpio qui investissent concrètement dans des politiques locales en faveur des droits LGTBI… loin des discours creux !
  • Sans oublier Belén Recio, première championne nationale venue de notre province – une prouesse dans un monde sportif souvent peu ouvert à la diversité féminine.
  • Et surtout La Carvento avec son projet ‘Maricón de España’, audacieux clin d’œil à toute une histoire de résistance queer andalouse.

Un souffle nouveau pour le patrimoine culturel cordouan ?

J’ai assisté à plusieurs éditions et ce qui saute aux yeux (et au cœur !), c’est cette ambiance résolument inclusive mais jamais superficielle. On se retrouve entre voisins venus écouter les discours officiels ET profiter des performances artistiques improvisées – flamenco revisité version drag ou défilés hauts en couleur signés Tabas.

Ce mélange unique reflète parfaitement ce qu’est vraiment Cordoue aujourd’hui : une ville où traditions séculaires et innovations sociales se nourrissent mutuellement plutôt qu’elles ne s’opposent. Cela explique sans doute pourquoi nos monuments sont inscrits au patrimoine mondial… mais aussi pourquoi ils servent désormais de toile vivante pour raconter toutes nos histoires.

Cette dynamique s’inscrit dans un mouvement plus large observé partout en Espagne depuis quelques années (cf Observatorio Español del Racismo y la Xenofobia), mais ici elle prend une couleur locale très particulière : celle du dialogue constant entre héritage et modernité. On ne gomme pas le passé ; on lui donne simplement voix au chapitre présent !

Conseils pratiques pour voyageurs curieux ou engagés

Si tu prévois un séjour fin juin à Cordoue (je t’y encourage vivement !), guette les affiches colorées annonçant rencontres et événements autour du 28 juin :

  • Assiste aux performances publiques organisées place Tendillas ou sur le boulevard Gran Capitán – ambiance garantie !
  • Découvre l’expo itinérante retraçant le parcours des anciens lauréats (souvent hébergée dans un espace patrimonial).
  • N’hésite pas à échanger avec les locaux présents : ici on adore partager anecdotes et points de vue autour d’un verre ou d’un café glacé.
  • Pour aller plus loin sur la culture queer locale : visite le site web officiel Córdoba Inclusiva, véritable mine d’infos pratiques et actualisées.

Tu verras rapidement que loin des clichés touristiques habituels, Cordoue offre un visage engagé sans jamais sacrifier sa convivialité légendaire.

Ce que cela change vraiment… vu depuis ici

Je dois avouer avoir été parfois sceptique face aux initiatives institutionnelles “inclusives”. Mais après avoir rencontré certains acteurs clés (enseignants du Grupo Cántico, bénévoles associatifs…), mon point de vue a changé : derrière chaque diplôme remis ou chaque discours prononcé se cachent souvent des histoires intimes, courageuses et parfois douloureuses.

Ces Prix sont donc beaucoup plus qu’un symbole : ils ouvrent littéralement des portes — professionnelles comme personnelles — pour nombre d’artistes locaux. Ils poussent aussi les établissements scolaires à mettre en place (enfin !) des actions concrètes contre le harcèlement anti-LGBTQI+ dès le collège. Et ils rappellent que même dans un village blanc accroché à sa Sierra Morena natal, chacun doit pouvoir marcher tête haute sans craindre le regard des autres.

Un engagement durable ?

La question reste ouverte : comment inscrire cet élan dans le quotidien hors saison festive ? Je vois deux pistes principales émerger :

  1. Renforcer les synergies entre associations locales et instances publiques — afin que visibilité ne rime pas seulement avec festivité annuelle mais soit relayée tout au long de l’année.
  2. Impliquer davantage écoles primaires/secondaires dans des ateliers créatifs portés par les artistes récompensés eux-mêmes : transmission directe garantie !
  3. Soutenir activement commerces ‘LGBTQI+ friendly’ apparus récemment dans notre centre-ville historique — preuve vivante que changement sociétal rime aussi avec dynamisme économique local.
    Le pari est lancé… Et toi, seras-tu spectateur ou acteur lors de ton prochain passage chez nous ?

Questions fréquentes

Qui peut assister aux événements liés aux Premios Ser Quien Soy ?

Tous les habitants et visiteurs sont invités aux manifestations publiques liées aux prix – concerts, expositions ou tables rondes – souvent gratuites et accessibles sans inscription préalable.

Comment rencontrer certains lauréats pendant mon séjour ?

Il arrive fréquemment que les artistes ou intervenants participent à des échanges ouverts après leurs prestations lors du mois de juin ; consulte le programme officiel sur Córdoba Inclusiva pour repérer ces moments privilégiés.

Ces initiatives bénéficient-elles réellement aux jeunes LGBT+ cordouans ?

Oui : programmes scolaires inclusifs, ateliers encadrés par des bénévoles formés et présence accrue sur les réseaux sociaux facilitent progressivement leur quotidien tout au long de l’année scolaire.

Photo by Ryno Marais on Unsplash

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