17 Vu l'expo photo *Antagonía* de Rego à la Cajasol. Sa vision nature/urbain résonne fort ici à Cordoue. Une belle surprise à voir absolument !Pourquoi cette exposition m’a interpellé à Cordoue En tant que Française tombée amoureuse de Cordoue, chaque événement culturel est une nouvelle occasion de redécouvrir cette ville aux mille facettes. L’exposition Antagonía de Javier Rego, présentée à la Fondation Cajasol dans le cadre de la 19ème Bienal de Photographie, a immédiatement capté mon attention. Pourquoi ? Parce qu’elle touche à une tension qui est palpable ici même, dans les rues de Cordoue : celle entre la nature et l’environnement urbain. Nous vivons dans une ville où les patios fleuris sont inscrits au patrimoine mondial, où le parfum du jasmin se mêle aux bruits de la circulation. Rego, à travers sa photographie, explore précisément ce dialogue parfois houleux, parfois inexistant, entre le béton et le végétal. Le lieu même, la Fondation Cajasol, située dans un bel édifice du centre, ancre parfaitement cette réflexion dans le tissu urbain historique de la cité. C’est une expérience visuelle et intellectuelle qui résonne d’une manière unique quand on a les pieds ancrés dans la réalité cordouane de 2025. La technique de Rego : un regard fragmenté sur notre monde Ce qui frappe d’abord chez Rego, c’est sa méthode. Oubliez le grand tirage unique. Ici, chaque œuvre de grande taille est en réalité une mosaïque minutieuse, composée de quelque 3 800 petites photographies de 9×12 cm. Imaginez l’effort, mais surtout, imaginez l’effet ! En s’approchant, on distingue des détails fragmentés de nature ou d’architecture urbaine ; en s’éloignant, ces milliers de pixels photographiques se fondent pour former une image globale, souvent une scène de tension ou de contraste. C’est une métaphore puissante de notre perception du monde moderne : fragmentée par les écrans, les informations éparses, tout en cherchant une vue d’ensemble qui échappe souvent. Cette technique n’est pas juste un gimmick ; elle renforce le propos de l’exposition, montrant comment notre relation à la nature en ville est elle-même souvent morcelée, réduite à des aperçus rapides plutôt qu’à une immersion totale. Voir ces œuvres, c’est être invité à changer d’échelle, à passer du détail insignifiant à la fresque d’une humanité qui lutte pour trouver sa place dans un environnement qu’elle a elle-même transformé radicalement. Nature étouffée, nature réinventée : le message de Rego Le cœur du message de Antagonía est un cri d’alarme et une invitation à la réflexion. Rego dénonce la manière dont la croissance urbaine, souvent débridée, étouffe littéralement la nature, la réduisant à des espaces verts confinés ou à des tentatives d’intégration souvent superficielles. Ses images montrent des arbres prisonniers du béton, des parcs entourés de tours, des paysages naturels défigurés par des constructions. Mais l’exposition n’est pas que pessimiste. Elle explore aussi les possibilités de réintégrer la nature, de lui redonner la place centrale qu’elle mérite non seulement pour des raisons esthétiques, mais pour notre bien-être physique et mental. En tant que citadine à Cordoue, je vois cette lutte au quotidien : l’importance vitale des jardins de l’Alcázar, des bords aménagés du Guadalquivir, et bien sûr, des fameux patios. Rego nous rappelle que cette réintégration n’est pas un luxe, mais une nécessité pour l’équilibre de nos vies urbaines. C’est un sujet d’une actualité brûlante, d’autant plus pertinent dans le contexte des défis environnementaux auxquels nous faisons face. La Bienal de Photographie : plus qu’une exposition L’exposition Antagonía s’inscrit dans un événement majeur pour Cordoue et pour la photographie en Espagne : la Bienal de Photographie. Arrivée à sa 19ème édition, cette biennale a su s’imposer comme un rendez-vous incontournable, attirant des artistes de renom et offrant une plateforme essentielle aux talents émergents. Elle transforme la ville en une galerie à ciel ouvert et en salles d’exposition, dispersant la photographie dans divers lieux emblématiques. Participer à la Bienal, c’est découvrir la diversité des approches photographiques contemporaines, mais aussi redécouvrir Cordoue à travers le regard d’artistes qui posent un œil aiguisé sur le monde qui nous entoure. C’est une fierté pour la ville et une richesse incroyable pour ses habitants et visiteurs. Si vous êtes de passage, n’hésitez pas à explorer les autres lieux et expositions proposés par la Bienal ; c’est une plongée fascinante dans la création actuelle. Vous pourriez être surpris par la manière dont les artistes interprètent la lumière si particulière de l’Andalousie. Mon ressenti personnel et pourquoi y aller Visiter Antagonía a été une expérience qui m’a marquée. Au-delà de l’aspect technique fascinant, c’est le message qui résonne longtemps après avoir quitté la Fondation Cajasol. Rego nous force à regarder notre environnement urbain avec une nouvelle conscience, à voir la nature non pas comme un simple décor, mais comme un élément essentiel de notre existence, souvent maltraité. Pour moi, qui vis à Cordoue, cette exposition a renforcé mon appréciation des efforts faits ici pour préserver et intégrer la nature, tout en soulignant le chemin qu’il reste à parcourir. Si vous êtes sensible aux questions environnementales, à l’urbanisme, ou simplement à la beauté complexe de notre monde, allez-y sans hésiter. C’est une exposition qui invite à la contemplation et au débat. Elle est visible jusqu’au 25 mai 2025, du lundi au samedi, aux heures indiquées (11h-14h et 18h-21h). C’est l’occasion parfaite d’allier découverte artistique et promenade dans le centre historique. Vous pourriez être interessé par para representar la espera en tono de comediaLa comique attente : 11 nominations aux Prix Carmen 21 décembre 2023 Célébration flamenco à Córdoba avec Julián Estrada à Puente Genil 7 novembre 2023 FAQ sur l’exposition Antagonía Où se trouve exactement la Fondation Cajasol ? La Fondation Cajasol se situe en plein centre de Cordoue, sur la Plaza Antonio Gala, très facile d’accès à pied depuis les principaux points d’intérêt. C’est un lieu culturel bien connu ici. Combien de temps faut-il prévoir pour visiter l’exposition ? L’exposition comprend 16 œuvres de grand format. Bien qu’on puisse faire le tour rapidement, la technique de Rego (les milliers de petites photos) invite à s’approcher et à s’éloigner, à observer les détails et l’ensemble. Comptez au moins 30 à 45 minutes pour apprécier pleinement. Est-ce la seule exposition de la Bienal de Photographie ? Absolument pas ! La Bienal de Photographie de Cordoue est un événement majeur qui propose des expositions dans plusieurs lieux de la ville. Antagonía est l’une des expositions phares à la Fondation Cajasol, mais il y a tout un parcours photographique à découvrir dans toute la ville. Renseignez-vous sur le programme complet ! L’entrée est-elle payante ? L’article source mentionne l’inauguration et les horaires, mais ne précise pas le prix. Généralement, les expositions à la Fondation Cajasol ont un accès libre ou un coût très symbolique, mais il est préférable de vérifier sur place ou sur leur site officiel. Plus d’informations sur la Fondation Cajasol Media: Diario Córdoba – Inauguración de ‘Antagonía’, la exposición de Javier Rego en la sede de la Fundación Cajasol. / Córdoba PhotographieUrbanisme 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Cruces de Mayo à Cordoue : un équilibre inédit entre fête et tranquillité entrée suivante Le Gran Capitán à Montilla : ma visite surprise A lire aussi Orchestre de Cordoue : tu le savais ?... 5 septembre 2025 Cordoue, où l’amitié ressemble à un crush: voilà... 5 septembre 2025 Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le... 4 septembre 2025 À Cordoue, Romero de Torres vs Warhol: tu... 4 septembre 2025 Sorolla revient avec une plage oubliée: ce que... 3 septembre 2025 Córdoba, résidence bretonne: mon carnet d’initié pour une... 3 septembre 2025 Arcana à Córdoba: la Mezquita chuchote une élégance... 2 septembre 2025 Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025