Cordoue et ses routes : faut-il payer pour rouler comme ailleurs ?

an aerial view of a busy city street at night

Savez-vous pourquoi Cordoue, joyau andalou, pourrait bientôt faire payer ses routes ? Un débat épicé mêlant économie, équité et vie locale !

Quand la route devient payante : le cas espagnol vu de Cordoue

Ah, Cordoue… Vous me connaissez, toujours curieux de ce qui se mijote derrière les saveurs locales. Or, cette fois-ci, c’est une question bien concrète (et piquante !) qui occupe toutes les conversations au comptoir : faudra-t-il bientôt sortir la carte bancaire chaque fois qu’on file sur l’autovía andalouse ?

Récemment, la SEOPAN (la puissante association espagnole des grands du BTP) a relancé le débat avec une proposition aussi simple que controversée : faire payer 3 centimes d’euro par kilomètre parcouru sur nos autoroutes habituellement gratuites. Pour nous à Cordoue – où la route vers la Sierra ou Séville rime autant avec marchés gourmands qu’avec escapades familiales – la question n’est pas anodine.

Pourquoi maintenant ce projet ?

L’Espagne détient un record peu connu : près de 70% des autoroutes sans péage d’Europe serpentent chez nous ! Imaginez : alors que nos voisins français ou italiens paient déjà pour chaque trajet interurbain, ici on roule librement… et souvent sans se demander qui entretient vraiment ce réseau tentaculaire. La SEOPAN avance qu’il manque plus de 11 milliards d’euros pour moderniser ou réparer ces infrastructures vieillissantes.

L’idée ? Plutôt que puiser dans le pot commun (celui qui finance aussi notre santé ou nos pensions), chaque usager contribuerait selon son usage réel. Un argument "à l’allemande", mais est-ce aussi juste et viable sous le soleil andalou ?

Quel impact pour nous à Cordoue ?

À première vue, payer quelques euros lors d’un week-end à Zuheros semble bénin. Mais si vous habitez à Montilla et travaillez en ville – ou que vous rêvez d’une virée tapas improvisée à Séville – la facture grimpe vite ! En moyenne, un automobiliste léger paierait autour de 0,03 €/km ; pour les professionnels et camions (très présents autour de notre marché central), c’est presque cinq fois plus.

Je me souviens d’une discussion récente chez Rafa à San Basilio : entre deux assiettes de salmorejo, une amie restauratrice craignait déjà l’effet boule de neige : "Moins de passage = moins de clients pour nous tous !" Côté visiteurs étrangers ? Ils participeraient enfin aux frais… mais Cordoue perdrait-elle un peu de son hospitalité spontanée qui fait tout son charme ?

Et les alternatives déjà en place ?

Le gouvernement a temporisé face au tollé social. Résultat : pas (encore) de péages universels mais des Zones à Faibles Émissions (ZBE) dans nos centres-villes depuis début 2023 (détail ici). Objectif : moins polluer sans trop freiner l’activité locale. Un compromis typique… qui ne règle pas la question du financement routier sur le long terme.

Le débat vu d’Andalousie : entre justice et tradition

C’est là toute la subtilité du sujet : faut-il s’aligner sur le modèle européen et faire payer TOUS les usagers (locaux comme touristes) ? Ou défendre ce bout d’exception ibérique où partager une table ou une route reste accessible au plus grand nombre ?

D’un point de vue gastronomique comme citoyen, j’y vois plusieurs angles :

  • L’équité : impossible de nier que ceux qui roulent beaucoup profitent plus du réseau… mais attention aux ménages ruraux ou modestes souvent dépendants de leur voiture.
  • Le tourisme gourmand : un péage pourrait décourager certains visiteurs avides d’escapades culinaires hors des sentiers battus.
  • La convivialité cordouane : ici plus qu’ailleurs, on valorise l’ouverture – ce serait dommage que l’accès devienne un luxe réservé.

Pour explorer davantage ces enjeux européens : Le débat paneuropéen sur les péages routiers.

Mon conseil pratique aux voyageurs francophones

Si demain cette tarification voit le jour, adaptez simplement votre itinéraire – évitez parfois les grandes voies au profit des routes secondaires (souvent pleines de surprises gastronomiques et villages authentiques !). Privilégiez aussi le covoiturage local ou profitez-en pour redécouvrir Cordoue à vélo ou à pied quand c’est possible.

En résumé ? Suivons ce débat avec attention mais n’oublions jamais l’essentiel : la vraie richesse cordouane reste sa capacité à accueillir généreusement tous ceux qui viennent goûter ses saveurs… en voiture ou non !

Questions fréquentes

Est-ce que tous les axes autour de Cordoue deviendraient payants ?

Non. Seules les grandes autovías interurbaines seraient concernées selon la proposition SEOPAN. Les petites routes locales resteraient gratuites.

Qu’en est-il pour les habitants ruraux dépendants de leur voiture ?

La question est centrale dans le débat actuel. Plusieurs associations demandent des tarifs réduits voire des exemptions pour ces foyers afin d’éviter une pénalisation injuste.

Les touristes étrangers paieraient-ils eux aussi ces futurs péages ?

Oui. Contrairement à aujourd’hui où ils roulent gratuitement sur nos réseaux gratuits, ils contribueraient selon leur usage grâce à une facturation automatique basée sur la plaque du véhicule.

Photo by Ka Long Li on Unsplash

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