12 Saviez-vous que la telenovela “Senhora do Destino” a bouleversé le Brésil comme les histoires séculaires de Cordoue touchent l’Andalousie ? Découvrons ensemble le secret de ces destins.Quand Cordoue s’invite au salon : la force des récits populaires Parfois, un simple feuilleton télévisé parvient à rassembler toute une nation autour du petit écran. C’est exactement ce qu’a réalisé "Senhora do Destino", cette novela brésilienne aux records d’audience. Mais pourquoi vous parler ici, depuis Cordoue, de cette saga qui se déroule à des milliers de kilomètres ? Parce que les histoires qui marquent profondément leurs peuples, qu’elles soient andalouses ou brésiliennes, partagent un ADN : elles parlent d’identité, de lutte et d’émotions collectives. Dans nos patios cordouans baignés de jasmin ou devant la Mezquita immuable, j’ai souvent entendu des familles évoquer les drames familiaux transmis de génération en génération. Comme Maria do Carmo cherchant sa fille dans "Senhora do Destino", combien de mères andalouses ont-elles attendu le retour d’un enfant parti loin ? Les liens sont évidents – les émotions universelles traversent les océans. Le succès populaire : pourquoi Cordoue aime aussi ces histoires Si je vous raconte tout cela, c’est que j’ai moi-même grandi dans une maison où les télénovelas avaient leur heure sacrée. Même ici à Cordoue ! Les voisins se réunissaient parfois pour commenter la dernière trahison du soir ou pleurer avec la protagoniste. Cette ferveur n’est pas qu’anecdotique : elle témoigne d’une capacité collective à vivre intensément les récits des autres et à y voir son propre reflet. En Andalousie, où chaque pierre semble porter une histoire millénaire — des Almoravides aux chrétiens en passant par les juifs séfarades — le goût du récit tragique ou romanesque est profondément ancré. Ce n’est donc pas un hasard si le succès retentissant de "Senhora do Destino" a aussi trouvé écho chez certains Cordouans francophones (et hispanophones !), avides de découvrir d’autres destins croisés. Nazaré Tedesco et nos propres figures légendaires Impossible d’évoquer cette série sans parler de Nazaré Tedesco — LA grande méchante inoubliable du XXIe siècle télévisuel. Son personnage complexe me fait penser à certaines figures controversées de notre folklore local : femmes fortes, redoutables mais passionnément humaines. Vous pourriez être interessé par Découvrez les peintures splendides de Cordobèse Auxi Moreno à la Casa de la Concha 2 novembre 2023 Deux documentaires sur la danse favorisant l’intégration de personnes en situation de handicap projetés à la Filmoteca 25 avril 2024 Dans nos quartiers populaires — San Basilio ou San Agustín — il n’est pas rare d’entendre encore raconter l’histoire de Carmen la Cigarrera ou de la rebelle María Andrea. Ces femmes incarnent, comme Nazaré, une ambivalence fascinante entre justice populaire et transgression morale. C’est là toute la beauté des récits vivants : ils ne jugent pas seulement, ils questionnent nos limites collectives. Des destins brisés… et reconstruits : un miroir entre fiction et réalité andalouse L’intrigue centrale — une mère séparée de son enfant par le destin puis lancée dans une quête éperdue — rappelle beaucoup certaines pages douloureuses de l’histoire espagnole contemporaine (guerre civile, migrations forcées). À Cordoue en particulier, bien des familles gardent encore le souvenir de cousins partis pour l’Amérique latine pendant les grandes vagues migratoires. Ceci explique sans doute pourquoi tant d’Andalous sont sensibles à ce genre d’histoires puissantes et universelles. La ville toute entière résonne parfois au rythme des retrouvailles improbables ou des secrets révélés lors des fêtes familiales… Peut-être que c’est là notre grande force locale : transformer la tragédie en rite collectif et en espoir renouvelé. Les ingrédients cachés du succès mondial selon mon regard cordouan Je crois profondément que si "Senhora do Destino" a conquis autant de cœurs (plus de 50 points d’audience moyenne au Brésil !) c’est parce qu’elle réunit tous ces éléments chers aux Andalous : Des personnages archétypaux mais nuancés (la mère courageuse, la méchante flamboyante) Un attachement viscéral à la terre natale et au passé familial Un mélange subtil entre souffrance intime et comédie populaire — cette capacité à rire malgré tout ! Une manière unique d’ancrer les dialogues dans le quotidien (les fameux "Felomenal" ou surnoms mordants) D’ailleurs cela me rappelle nos propres expressions colorées entendues dans la Judería ou sur les terrasses fleuries du quartier San Pedro… N’hésitez pas lors de votre passage à tendre l’oreille ! Pour mieux comprendre l’impact international des novelas et leur place dans la société brésilienne moderne je vous recommande cet article très complet : La telenovela comme phénomène social Patios ouverts sur le monde : quand l’ailleurs éclaire notre quotidien cordouan Ce qui me touche particulièrement dans ces parallèles inattendus entre fiction sud-américaine et réalité andalouse, c’est combien ils montrent que notre curiosité pour l’autre nous enrichit toujours davantage. Ici même à Cordoue, je croise chaque semaine des visiteurs venus du monde entier avec leurs propres histoires marquées par le déracinement ou la recherche identitaire. Nos patios ne sont-ils pas eux aussi symboles d’un espace intime ouvert sur le monde ? On y célèbre chaque année en mai le miracle du partage et du dialogue interculturel… Tout comme Maria do Carmo finit par retrouver sa fille grâce à l’aide inattendue d’étrangers devenus proches. Si vous souhaitez approfondir ce lien entre patrimoine andalou et mondes imaginaires contemporains découvrez également les racines partagées entre littérature espagnole classique et séries modernes. Questions fréquentes Pourquoi évoquer une telenovela brésilienne quand on visite Cordoue ? Parce que certaines œuvres révèlent mieux que tout notre humanité commune ! Les destins contrariés fascinent autant ici qu’au Brésil — explorer ces parallèles enrichit vraiment votre découverte culturelle. Existe-t-il des visites guidées à Cordoue sur le thème des grandes héroïnes ? Oui ! Plusieurs guides passionnés proposent aujourd’hui des parcours consacrés aux femmes emblématiques ayant marqué la ville (dans l’Histoire ou les légendes locales). Renseignez-vous auprès de l’office du tourisme pour trouver celui qui correspond à vos envies. Où rencontrer ce “goût du récit” lors d’un séjour ? Au-delà des musées classiques pensez aux peñas flamencas locales ou aux petits cafés littéraires du centre historique. Rien ne vaut une soirée racontée autour d’un verre pour sentir battre le cœur narratif cordouan ! Photo by Giancarlo Duarte on Unsplash acteurdramesérie télévisée 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Córdoba, Ana Belén et l’écho du féminisme : une soirée à ne pas manquer entrée suivante Córdoba, brócolis et repollo : secrets andalous pour les savourer sans gaz A lire aussi Orchestre de Cordoue : tu le savais ?... 5 septembre 2025 Cordoue, où l’amitié ressemble à un crush: voilà... 5 septembre 2025 Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le... 4 septembre 2025 À Cordoue, Romero de Torres vs Warhol: tu... 4 septembre 2025 Sorolla revient avec une plage oubliée: ce que... 3 septembre 2025 Córdoba, résidence bretonne: mon carnet d’initié pour une... 3 septembre 2025 Arcana à Córdoba: la Mezquita chuchote une élégance... 2 septembre 2025 Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025