Cordoue et Maria Leitner : Sur les traces d’une pionnière du reportage immersif

white and black electronic device

Connaissez-vous Maria Leitner ? À Cordoue, son héritage du journalisme immersif renaît – découvrez pourquoi elle fascine autant aujourd’hui.

Une pionnière oubliée redécouverte à Cordoue

Parfois, l’histoire réserve de beaux retours. Imaginez mon étonnement lorsque j’ai découvert que l’une des plus grandes figures méconnues du reportage immersif—Maria Leitner—fait aujourd’hui son retour littéraire… ici même à Cordoue ! Depuis quelques mois, la maison d’édition locale El Desvelo (groupe Almuzara) remet sur le devant de la scène espagnole trois de ses ouvrages. Mais qui était donc cette journaliste autrichienne dont le nom n’évoque hélas rien pour la plupart ?

C’est dans les méandres de l’entre-deux-guerres que Leitner forge sa légende : infiltrations, récits en immersion totale, hybridation entre fiction et réalité… Trente ans avant Wallraff ou Tom Wolfe ! Ce sens de l’aventure journalistique résonne fort avec la tradition cordouane de questionner le monde et raconter l’humain.

L’art du reportage immersif selon Maria Leitner

Maria Leitner n’a pas attendu que les anglo-saxons inventent le « new journalism » pour plonger au cœur des faits. Dans les années 1920 et 1930 déjà, elle se déguise en ouvrière ou serveuse afin de témoigner des réalités sociales avec une intensité rare. Cette approche précurseure fascine encore aujourd’hui : elle rend visible l’invisible. Son regard sur la condition féminine ou la précarité urbaine est empreint d’une modernité saisissante.

Ce que j’admire particulièrement chez Leitner, c’est son refus de la distance confortable du chroniqueur classique. Elle partageait la table des oubliés pour mieux donner voix aux sans-voix—audace rare à son époque. Cela me rappelle les parcours sinueux de la Judería où chaque détour dévoile une facette insoupçonnée de notre ville…

Pourquoi ce renouveau ici et maintenant ?

À Cordoue, ville qui chérit ses passerelles entre traditions et modernité, ce retour de Maria Leitner n’est pas un hasard. La région bouillonne d’événements culturels dédiés à la mémoire des femmes pionnières. Sa redécouverte en Espagne traduit un vrai désir actuel : celui de lire autrement l’histoire du journalisme européen—et féminin ! J’ai assisté moi-même à une présentation organisée par Almuzara où universitaires et jeunes reporters dialoguaient autour de son héritage.

Pour ceux qui aiment creuser plus loin que les clichés andalous habituels (olé, patios fleuris…), c’est une occasion rare : explorer comment Cordoue participe activement à ce mouvement culturel qui met en lumière les voix occultées par le XXe siècle.

Conseils pratiques : lectures et lieux pour s’imprégner

Envie d’aller plus loin ? Je vous recommande chaudement ces trois titres récemment réédités par El Desvelo: ils plongent dans l’Europe interlope d’avant-guerre tout en offrant un style romanesque captivant.

Et si comme moi vous aimez flâner avec un livre à la main, quoi de mieux qu’une lecture sous les orangers paisibles des jardins du Palais de Viana ? Ou dans le patio ombragé d’un café littéraire près de la Plaza Corredera ? Cordoue se prête merveilleusement à cet hommage discret mais fervent aux femmes qui ont osé écrire autrement.

Pour compléter votre exploration sur le sujet du journalisme hybride et engagé en Espagne, je vous recommande aussi ce dossier récent du site eldiario.es.

« Le journalisme doit être vécu avec tout son corps » disait-elle — voilà une maxime intemporelle que j’essaie humblement d’appliquer à mes propres explorations cordouanes.

Questions fréquentes

Qui était exactement Maria Leitner ?

Maria Leitner était une journaliste et écrivaine autrichienne née en 1892, pionnière du reportage immersif bien avant ses homologues plus célèbres.

Où peut-on trouver ses livres à Cordoue ?

Ses ouvrages sont désormais disponibles dans certaines librairies indépendantes affiliées au groupe Almuzara ou en ligne via El Desvelo.

Qu’est-ce qui distingue son travail des autres journalistes ?

Elle pratiquait le journalisme infiltré dès les années 1920 et mêlait narration romancée et enquête sociale—audace inédite à l’époque.

Photo by lilartsy on Unsplash

A lire aussi