Córdoba, vins Montilla‑Moriles et cheesecakes: ma soirée la plus inattendue

baked breads

TL;DR

  • 🥂 Des vins Montilla-Moriles qui subliment… des cheesecakes, oui oui !
  • 🧀 Des accords surprenants: fino salin, amontillado noisette, PX velours
  • 🎟️ 10 places seulement, 35 €, une soirée à raconter pendant des mois

Et si Córdoba te faisait reconsidérer le dessert? Une cata ultra-limitée marie cheesecakes et vins Montilla-Moriles. Je t’explique pourquoi ça marche (vraiment), mes accords préférés et comment choper ta place avant que tout parte.

Tu pensais connaître Córdoba ? Attends de goûter ça

Est-ce que tu savais que les vins de Montilla‑Moriles peuvent faire danser un cheesecake mieux qu’un café serré ? À Córdoba, une cata très spéciale réunit quatre tartes au fromage, un croissant de beurre et cinq vins du terroir: l’idée est simple et culottée — chercher le point où le gras, le sel, l’acidité et le sucre s’embrassent. Ce n’est pas un gimmick. C’est une petite révolution de palais.

Je vis à Córdoba assez longtemps pour savoir que notre ville aime les dialogues: la Mezquita, le Puente Romano, les patios… Ici, les contrastes cohabitent. En bouche aussi. Quand j’ai découvert qu’on allait marier les tartes de Dulce Lokura avec des vins de Bodegas de référence (Pérez Barquero, Lagar de la Salud, El Pujío, Lagar Blanco, Toro Albalá), j’ai eu ce sourire de cordobés: «Claro que sí». Parce que Montilla‑Moriles sait jouer la finesse, la noix, l’olive verte, la figue sèche… des passerelles idéales vers le fromage. Et avec seulement 10 places, ça promet une soirée où chaque gorgée compte — pas d’effets de foule, juste un moment de précision gourmande.

Pourquoi les Montilla‑Moriles aiment le cheesecake (et réciproquement)

Les accords fonctionnent quand l’intensité et les textures s’équilibrent. Le cheesecake, c’est du gras (fromage), du sucre (selon la recette), parfois une touche salée (fromages plus typés), et une texture qui va du crémeux basque au fondant new-yorkais. Les vins de Montilla‑Moriles, eux, déclinent une palette unique autour de la Pedro Ximénez: fino sous voile (salin, amande), amontillado (noisette, caramel léger), oloroso (plus de volume, noix, épices), PX (raisins passerillés, figue, datte, velours), et des vins de tinaja jeunes et droits.

Ce qui fait “tilt”:

  • Ponts aromatiques: amande/noisette du fino et de l’amontillado avec la croûte caramélisée.
  • Contraste salin-sucre: un fino sec “coupe” la richesse du fromage et réveille le palais.
  • Écho de textures: un oloroso ample soutient un cheesecake plus dense, tandis qu’un PX glisse comme un coulis de figue sur une part légèrement salée.

Astuce service: 8–9°C pour le fino, 12–14°C pour l’amontillado, 14–16°C pour l’oloroso; 12–14°C pour un PX (légèrement frais pour éviter l’effet sirupeux). Verres tulipe et petites gorgées, sinon le vin écrase le dessert.

Mes accords rêvés pour la cata (et comment les reproduire chez toi)

Sans divulgâcher les créations de la soirée, voilà des duos qui fonctionnent à tous les coups:

  • Cheesecake “basque” brûlé + amontillado: la croûte caramélisée se love dans la noisette et la pointe d’oxydatif. Ajoute une pincée de fleur de sel sur la part: feu d’artifice.
  • Cheesecake citronné + fino: l’acidité du citron rebondit sur le côté salin et l’amande verte; sensation de fraîcheur quasi-méditerranéenne. Zeste fin juste avant de servir.
  • Cheesecake nature + oloroso: texture dense, biscuit beurré… l’oloroso apporte noix, tabac blond, volume. Un filet de miel de la Subbética renforce le pont aromatique.
  • Cheesecake au bleu doux + PX: alliance grandiose. L’umami du bleu appelle la douceur sombre du PX (figue, datte, cacao). Ajoute une miette de noix grillée.
  • Croissant de beurre + vin de tinaja: le croustillant beurre/levain s’accorde à la franchise fruitée d’un jeune blanc non élevé. Parfait en “reset” entre deux tartes.

Chez toi, privilégie des parts plus petites qu’à l’habitude. Laisse le vin parler en premier (petite gorgée), puis la bouchée, puis une micro‑gorgée pour voir si le mariage tient. C’est là que la magie opère.

Montilla‑Moriles en 5 repères pour briller à table

Tu veux placer deux-trois pépites culturelles pendant la cata? Voilà l’essentiel:

  • Cépage roi: Pedro Ximénez. À Montilla, il atteint des maturités qui permettent des finos sans fortification, grâce au degré naturel élevé. Une singularité face à d’autres vins andalous.
  • Sol et soleil: sols clairs et calcaires qui renvoient la lumière, chaleur sèche; des vins d’une droiture saline remarquable. On comprend vite le clin d’œil aux amandes des patios cordobeses.
  • Élevage: système de criaderas y solera pour les styles biologiques et oxydatifs, garantissant constance et profondeur. Le temps comme ingrédient principal.
  • Style maison: chaque lagar/bodega a sa main: plus de tension chez certains, plus de rondeur chez d’autres. D’où l’intérêt d’une cata comparative.
  • Service à la cordouane: verres fins, températures justes, et petites raciones. Ici, on dit souvent que “el vino se conversa”, on “parle” avec le vin — c’est pour ça que l’accord avec la pâtisserie devient une vraie discussion, pas un monologue sucré.

Infos pratiques: la nuit des cheesecakes et des vins

Le 18 septembre à 21h, une cata ultra-limitée (10 personnes) fête le premier anniversaire de Dulce Lokura, en complicité avec El Triunfo de Baco. Au programme: un croissant de beurre + quatre tartes au fromage créées pour l’événement, maridées avec cinq vins de maisons phares de la région: Pérez Barquero, Lagar de la Salud, El Pujío, Lagar Blanco, Toro Albalá. Ce n’est pas “juste” boire du vin: on apprend à écouter comment il dialogue avec les textures et le sucre — et on repart avec des repères que tu pourras réutiliser chez toi, du brunch au dessert de fêtes.

  • Places: 10 (vraiment limitées)
  • Prix: 35 €
  • Réservation: directement via le profil de Dulce Lokura

Si tu cherches une soirée différente à Córdoba, loin des clichés paella/sangria, c’est le moment. Et tu verras: après ça, difficile de regarder un cheesecake sans penser “fino? amontillado? PX?”.

Questions Fréquentes

Quel vin de Montilla‑Moriles avec une tarte au fromage au citron ?

Un fino bien tendu marche à merveille: sa salinité et sa pointe d’amande verte rafraîchissent le citron et nettoient le gras du fromage. Sers-le à 8–9°C dans un verre tulipe, pas trop rempli, pour garder l’aromatique vive.

Le Pedro Ximénez n’est-il pas trop sucré pour un dessert ?

Il peut l’être si le dessert est très sucré. L’astuce: choisir une tarte plus salée ou légèrement bleutée et servir le PX un peu frais (12–14°C). La noix grillée ou le cacao amer créent un pont qui équilibre la douceur.

Comment reproduire chez moi un accord “amontillado + basque brûlé” ?

Caramélise bien la surface (sans brûler), ajoute une pincée de fleur de sel et coupe des parts modestes. Sers l’amontillado à 12–14°C. Petite gorgée, bouchée, micro‑gorgée: si la noisette revient en finale, tu y es.

La soirée est-elle adaptée aux palais débutants ?

Oui. L’intérêt d’une cata guidée, c’est d’apprendre à nommer ce que tu sens et à reconnaître l’équilibre. Les animateurs décryptent les styles et donnent des repères simples. Tu repars avec une boussole sensorielle, pas un manuel indigeste.

Photo by Takafumi Yamashita on Unsplash

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