Córdoba Live : Amaral et la Dolce Vita, un concert qui va bien au-delà de la nostalgie

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Envie de vibrer au rythme d’Amaral ? Ce live à Córdoba révèle comment le groupe insuffle authenticité et émotions nouvelles à chaque note. À découvrir !

Quand Amaral réinvente la scène cordouane : une nuit où le présent s’impose

Ce n’est pas tous les jours que l’on assiste à un concert qui dépasse le simple hommage à une carrière. Ce soir-là, sous le ciel chaud de ma chère Córdoba, j’ai ressenti ce frisson rare : celui d’un public totalement livré à l’instant, porté par la force magnétique d’Eva Amaral et Juan Aguirre. Leur passage au festival Córdoba Live n’a pas seulement revisité leur discographie ; il a affirmé une vision du temps présent – audacieuse et poignante.

Comme souvent dans notre ville, l’air vibrait déjà d’attente avant la première note. Mais dès que les premières mesures du nouvel album « Dolce vita » ont résonné, j’ai compris qu’il ne s’agirait pas d’un simple défilé de tubes ou d’un regard nostalgique vers hier. Non : c’est tout le contraire qui s’est imposé.

« La Dolce vita est devenue ici synonyme de courage et de sincérité… »

Un setlist construit comme un manifeste vivant

Ce qui m’a frappée en tant que Cordouane habituée des concerts dans nos lieux chargés d’histoire (du Théâtre de la Axerquía à Las Tendillas), c’est l’intelligence du parcours musical proposé par Amaral. Jouer intégralement leur dernier disque, sans se reposer sur leurs classiques ? C’est un pari risqué aujourd’hui où beaucoup surfent sur la vague du "revival".

Chaque morceau a pris sa place naturellement : les nouveaux titres comme « En el centro de un tornado » ou « Libre » ont envahi l’espace avec une intensité brute. Je garde encore en mémoire l’instant où Eva, littéralement portée dans les airs sous les projecteurs, incarnait ce vertige émotionnel collectif.

Là réside leur secret : oser briser le rythme attendu des souvenirs pour offrir quelque chose de neuf. Pourtant, loin de négliger leur histoire commune avec le public cordouan (et andalou), ils ont glissé habilement des pépites telles que « Toda la noche en la calle » ou « Moriría por vos », provoquant une vague immédiate d’émotions partagées.

Entre intimité et force scénique : un lien indéfectible avec Córdoba

En parcourant les allées du festival après le show – entourée de familles locales aussi bien que de visiteurs francophones venus spécialement pour découvrir cette facette vibrante de notre patrimoine musical –, j’ai mesuré combien ce concert était différent. Ici, l’équilibre entre tendresse intime (« Cómo hablar » susurrée au creux des oreilles) et envolées épiques (« Resurrección », galvanisante) a tissé un fil rouge puissant entre scène et gradins.

Cette capacité à réunir toutes les générations autour d’une même expérience vivante fait écho à notre culture andalouse où passé et présent dialoguent sans cesse. Comme me confiait une spectatrice croisée près des arches illuminées du site :

“Ce soir, on sentait vraiment qu’ils jouaient pour nous – pas juste devant nous.”

À mon sens, cela résume ce qui distingue Amaral aujourd’hui : une rare volonté de rester ancrés dans l’ici et maintenant tout en honorant ce qui fait battre le cœur collectif depuis vingt ans.

Le spectacle comme miroir social : pourquoi ça résonne en 2025

Au-delà du plaisir immédiat – évident quand on voit la foule danser sous les étoiles –, ce live laisse une impression plus durable. Alors que beaucoup redoutent l’accélération du temps ou fuient l’incertitude en se réfugiant dans les souvenirs glorieux, Amaral fait le choix inverse : affirmer sa place dans l’actualité musicale espagnole et européenne.

Cela répond aussi à un désir profond du public cordouan : voir nos événements culturels proposer autre chose qu’une répétition des succès passés. La programmation éclectique du Córdoba Live Festival va précisément dans ce sens (voir toute la programmation ici), misant sur des artistes capables d’innover sans renier leurs racines.

En tant que journaliste locale passionnée par ces croisements entre tradition et nouveauté, je suis convaincue qu’une telle démarche inspire aussi nos créateurs locaux – musiciens mais aussi artistes visuels ou artisans –, tout en stimulant la curiosité des voyageurs venus goûter cette énergie unique d’Andalousie contemporaine (en savoir plus sur la scène musicale actuelle).

Questions fréquentes

Quels morceaux phares ont marqué le concert d’Amaral à Córdoba ?

Le groupe a interprété tous les titres de "Dolce vita", ponctués par leurs grands classiques comme « Toda la noche en la calle », « Moriría por vos » ou encore « Cómo hablar ».

Comment se différencie ce concert Amaral des tournées précédentes ?

La part belle est donnée aux nouvelles créations plutôt qu’à un simple best-of nostalgique : c’est un manifeste pour vivre l’instant présent avec intensité.

L’ambiance était-elle accessible aux non-hispanophones ?

Absolument ! L’énergie scénique transcendait la langue. De nombreux francophones ont partagé leur enthousiasme face à cette communion artistique universelle.

Photo by Paulo J Cardoso on Unsplash

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