Córdoba : l’exposition de José María Baez à la Sala Vimcorsa, un voyage sensoriel inattendu

black wooden chalkboard

Et si l’art contemporain à Córdoba vous surprenait ? Découvrez la fascinante exposition de José María Baez, entre géométrie et poésie chaotique.

Quand Córdoba s’ouvre à la transversalité : une immersion dans l’univers de José María Baez

En tant que journaliste et amoureuse de ma ville, il m’est rare d’être véritablement surprise lors d’une exposition. Pourtant, entrer dans la Sala Vimcorsa pour découvrir « Un toque de transversalidad » de José María Baez a réveillé en moi ce frisson qui naît quand l’art bouscule nos certitudes. Loin du simple accrochage chronologique, cette exposition est un parcours sensoriel où chaque œuvre résonne avec sa voisine – et avec chacun de nous.

La Sala Vimcorsa : écrin vivant de la création contemporaine cordouane

Avant même d’aborder les œuvres, un mot sur le lieu : la Sala Vimcorsa fait partie de ces espaces culturels qui n’hésitent pas à sortir des sentiers battus. Installée au cœur de Córdoba, elle s’est forgée depuis quelques années une réputation pour ses choix curatoriaux audacieux et son accueil chaleureux. Ici, tout est fait pour que le visiteur – qu’il soit local ou voyageur curieux – se sente légitime à explorer l’art contemporain. En poussant ses portes cette saison, c’est toute une expérience multisensorielle qui vous attend.

« Chez Baez, l’œuvre n’est jamais figée ; elle dialogue sans cesse avec l’espace et le regard du spectateur. »

Trois sections pour mieux se perdre… et se retrouver

L’exposition se déploie autour de trois axes scénographiques qui rompent avec les habitudes :

  • La idée de orden. Geometrical Dominator : Ici s’imposent rectangles et carrés enchevêtrés, véritables architectures colorées composées entre 2018 et 2024. Mais oubliez la froideur du calcul ! Baez joue sur les accumulations et les superpositions comme un musicien sur sa partition : chaque forme semble hésiter entre ordre rigoureux et chaos fertile. Observer ces œuvres m’a rappelé certaines mosaïques andalouses… mais revisitées par une main contemporaine qui invite le désordre joyeux.
  • Lo confuso y traumático. El extrañamiento : Cette section frappe plus fort encore. Entre 1995 et 2024, Baez explore ici les blessures intimes et collectives par des formes organiques sinueuses évoquant tantôt des racines déracinées, tantôt des veines palpitantes. C’est là que j’ai ressenti le plus fortement la capacité de l’artiste à matérialiser le conflit intérieur ; chaque toile devient alors miroir d’une identité en construction perpétuelle.
  • Paradojas. Goodbye to all that : Enfin, cette troisième section (1981–2024) ose l’humour subtil et la complicité cinéphile – clin d’œil malicieux aux initiés ! On sent ici un artiste plus joueur mais tout aussi profond ; certains détails rappellent mon enfance passée devant les vieux cinémas de Córdoba…

Un accrochage qui défie la linéarité : accumulation créative ou chaos maîtrisé ?

Ce qui distingue vraiment cette exposition (et dont je me dois de témoigner), c’est son refus obstiné du linéaire. Les œuvres s’entremêlent sur les murs comme autant de voix dans une conversation animée où chaque parole compte autant que celle d’avant ou d’après. Ce choix scénographique fait écho à notre époque fragmentée mais connectée ; on ressort alors convaincu que le vrai sens réside moins dans la destination que dans le cheminement – comme lors d’une promenade nocturne dans les ruelles sinueuses de la Judería !

José María Baez : entre Jerez et Córdoba, une signature andalouse moderne

Né à Jerez mais installé à Córdoba depuis les années 60, Baez incarne cette Andalousie vivante où tradition picturale rime avec modernité assumée. Sa carrière traverse les décennies sans jamais se reposer sur ses acquis : interventions monumentales (comme au Centre del Carme à Valence), expositions majeures partout en Espagne… Il puise aussi bien dans le langage plastique international que dans notre lumière locale si particulière.

Ce qui m’a frappée lors d’un échange avec lui – dans cet accent typiquement andalou teinté d’ironie tendre –, c’est sa volonté farouche d’aller « contre » : contre l’académisme figé, contre les stéréotypes régionaux faciles. Ses œuvres s’adressent aux esprits ouverts prêts à questionner leur propre rapport au monde.

Pourquoi cette exposition parle-t-elle aussi fort aux Cordouans… et aux voyageurs ?

Au fil des rencontres que j’ai eues avec des visiteurs (habitués ou touristes intrigués), un constat revient sans cesse : il y a chez Baez quelque chose d’universel mais aussi profondément enraciné ici. Ses superpositions colorées rappellent nos patios fleuris au printemps ; ses formes disloquées résonnent avec notre histoire parfois tourmentée mais toujours résiliente.

Pour celles et ceux qui découvriraient Córdoba par cette exposition avant même d’explorer ses monuments incontournables (comme la Mezquita-Catedral), je recommande vivement ce détour artistique. Vous saisirez une facette sensible et contemporaine souvent occultée par les clichés touristiques classiques.

Conseils pratiques & expérience immersive

  • Horaires : Du mardi au samedi de 10h30 à 13h30 puis 18h00–21h00 ; dimanches/fériés 10h00–14h00.
  • Public : Accueil accessible pour tous publics ; même les enfants semblent captivés par ces jeux graphiques inattendus !
  • Durée idéale : Prévoyez au moins une heure pour savourer pleinement chaque espace – prenez le temps de contempler plusieurs angles.
  • Astuce locale : Profitez-en pour flâner ensuite dans le quartier autour de Vimcorsa où petites galeries alternatives côtoient cafés animés fréquentés par artistes locaux.
  • Période : Jusqu’au 21 septembre 2024 seulement !

Une nouvelle lecture du patrimoine artistique cordouan ?

Visiter « Un toque de transversalidad », c’est accepter d’être déstabilisé… mais aussi enrichi ! Dans une ville où passé rime souvent avec monumentalité figée, voilà enfin un dialogue rafraîchissant entre héritage et création vivante. Pour moi – Cordouane fière et curieuse –, c’est peut-être là que réside notre plus beau trésor culturel aujourd’hui.

Questions fréquentes

L’exposition convient-elle aux personnes peu habituées à l’art contemporain ?

Oui ! L’accrochage immersif favorise l’intuition plutôt que l’analyse savante — laissez-vous porter par vos propres sensations sans pression ni jugement.

Peut-on photographier les œuvres durant la visite ?

En général oui (sans flash), mais renseignez-vous auprès du personnel dès votre arrivée pour respecter certaines pièces sensibles ou demandes spécifiques des artistes.

Y a-t-il une médiation sur place ?

Des visites guidées ponctuelles sont organisées (surtout le week-end). Demandez conseil en entrant ou consultez le site officiel pour réserver votre place si vous souhaitez approfondir !

Photo by Viktor Talashuk on Unsplash

A lire aussi