Córdoba, jazz et confidences : l’album secret du Steinberg/Cobos Quartet

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Vous avez déjà entendu vibrer le jazz andalou à travers les cordes d’un Cordouan ? Découvrez le nouveau projet de Steinberg et Cobos, un voyage musical inédit où la tradition rencontre l’audace créative. Plongez dans les coulisses d’un disque né en terres cordouanes, et laissez-vous surprendre par l’alchimie entre deux générations de guitaristes.

Quand Córdoba inspire le jazz contemporain

Si vous aimez arpenter les rues historiques de Córdoba comme moi — oreilles attentives aux sons qui s’échappent des patios ou des tavernes — alors imaginez un instant : la ville berce non seulement le flamenco, mais aussi une scène jazz foisonnante, portée par des musiciens locaux au talent international.

Je vous parle aujourd’hui d’une aventure musicale née ici même, dans le cœur andalou : le tout nouveau disque du Steinberg/Cobos Quartet. Derrière ce nom se cachent deux guitaristes virtuoses que j’ai eu la chance d’écouter sur scène plus d’une fois : Alein Steinberg (alias Luis Casado), enfant du pays formé au Conservatoire de Córdoba, et Alex Cobos, jeune prodige madrilène dont la polyvalence n’a d’égal que la fraîcheur de son jeu.

Leur histoire est celle d’une rencontre entre deux générations unies par l’amour du jazz classique… mais pas seulement ! Leurs influences puisent autant chez Wes Montgomery que chez Pat Metheny ou George Benson. Ce mélange audacieux donne naissance à une couleur sonore unique — parfois méditative, parfois explosive — où chaque note respire l’âme andalouse.

Un album façonné entre tradition et modernité

Ce qui m’a frappée lors de ma première écoute (et je ne dis pas ça souvent !) c’est la façon dont ce quartet transforme ses racines en terrain d’expérimentation. Le disque — neuf compositions originales et un hommage vibrant à "Full House" de Wes Montgomery — a été enregistré fin 2024 dans les mythiques Trafalgar Estudios près de Vejer (vous sentez déjà le sel marin ?).

Ander García (contrebasse) et Nacho Megina (batterie) apportent une assise rythmique solide mais subtile ; on y retrouve cette élégance typique du jazz européen alliée à une énergie ibérique qui pulse sous chaque solo. L’interprétation laisse aussi place à l’improvisation pure, héritage direct des jam sessions animées entre Córdoba et Madrid.

À écouter absolument si vous cherchez un album où chaque morceau raconte sa propre histoire — parfois nostalgique comme un coucher de soleil sur la Mezquita, parfois vif comme une balade nocturne dans San Lorenzo.

Plongée dans l’univers créatif : confidences et influences

Ce projet est bien plus qu’une simple collaboration discographique. À force de discussions avec des musiciens locaux — j’en croise beaucoup lors des festivals comme JazzCórdoba ou aux jam sessions discrètes du centre-ville — il ressort toujours cette même envie : s’ancrer dans le patrimoine sans jamais tourner le dos à l’innovation.

Steinberg cite souvent sa passion pour Benson ou Catherine mais c’est surtout son vécu cordouan qui transparaît dans son phrasé sensible ; Cobos quant à lui s’enrichit auprès de maîtres internationaux (Peter Bernstein ou Jesse Van Ruller), jonglant entre exigence technique et émotion spontanée. Leur complicité se ressent jusque dans leurs arrangements sur mesure.

Impossible aussi de ne pas évoquer la dimension pédagogique : Alex Cobos transmet son savoir auprès des jeunes générations espagnoles. Ce travail discret irrigue tout le projet d’un supplément d’âme… On sent que cet album a été conçu comme une main tendue vers les passionnés aussi bien que les novices.

Pour prolonger cette exploration musicale locale (et soutenir la scène indépendante !), rendez-vous sur Gaztelupeko Hotsak pour découvrir d’autres productions originales.

Pourquoi cet album va surprendre même les habitués du jazz cordouan ?

Là où beaucoup se contentent d’aligner reprises ou formules classiques, ce quartet ose proposer une identité très marquée. L’arrangement exclusif autour de “Full House” est tout sauf un simple clin d’œil : c’est une véritable réappropriation stylistique où la virtuosité s’efface devant l’émotion brute.

Le plus fascinant reste peut-être ce fil invisible reliant Córdoba aux autres capitales européennes du jazz contemporain ; chaque note semble dialoguer avec Paris ou Lisbonne tout en restant fidèle aux racines andalouses. À mes yeux (et oreilles !), voilà ce qui fait toute la différence : on n’écoute pas seulement un disque espagnol… on voyage réellement depuis le patio fleuri jusqu’à Brooklyn en passant par Montmartre.

Et si vous voulez vivre cette expérience autrement qu’au casque : surveillez les prochaines dates en Andalousie ou à Madrid ; ces concerts sont souvent annoncés en dernière minute sur le site officiel du groupe.

Questions fréquentes

Où peut-on acheter ou écouter cet album ?

Vous pouvez trouver l’album « Steinberg/Cobos Quartet » sur toutes les plateformes numériques majeures ainsi que chez certains disquaires indépendants en Andalousie. Consultez également leur site officiel pour soutenir directement les artistes.

Ce disque plaira-t-il aux amateurs non-initiés ?

Absolument ! Le mélange entre mélodie accessible et improvisations raffinées permet à chacun(e) de s’y retrouver. C’est une belle porte d’entrée pour découvrir le jazz moderne inspiré par Córdoba.

Y a-t-il des projets live prévus prochainement ?

Oui ! Des concerts sont régulièrement programmés en Espagne notamment lors de festivals spécialisés ou dans quelques clubs intimistes à Madrid et Séville. Restez connectés via leurs réseaux sociaux pour ne rien manquer.

Photo by Caio Silva on Unsplash

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