12 Vous imaginez la guitare flamenca révélée par la danse ? Olga Pericet revisite à Córdoba l’âme de l’instrument avec une intensité rare. Découverte inédite !Plonger dans le bois vivant : la guitare flamenca sous un autre angle Je me souviens encore de ce jeudi soir où la ville vibrait différemment autour du Gran Teatro. L’air était chargé d’une attente fébrile — on venait assister non pas à un simple spectacle de danse, mais à une véritable exploration sensorielle menée par Olga Pericet et Daniel Abreu. Cette deuxième étape de sa trilogie sur la guitare m’a frappée par sa capacité à révéler l’instrument bien au-delà des cordes : il s’agissait d’entrer dans la matière même, dans ce bois noble qui fait résonner les émotions du flamenco. Au lieu de dérouler un récit linéaire, Pericet choisit le langage universel du corps et du son. Dès le premier martèlement de ses talons sur le plateau – évocation directe du travail du luthier Antonio de Torres – on devine qu’on va traverser toutes les étapes secrètes de fabrication et de transformation d’une guitare. J’ai été fascinée par la façon dont la danse devient ici charpentière, faisant vibrer la salle comme le bois cède sous le geste habile. L’alchimie entre tradition et transgression : quand deux mondes se rencontrent C’est sans doute ce qui rend cette proposition si forte : elle ne se contente pas d’honorer la tradition andalouse, elle ose dialoguer avec elle pour en tirer un jus totalement inédit. Les pas précis et terriens d’Olga se mêlent aux gestes aériens de Daniel Abreu — tous deux récompensés par un Premio Nacional de Danza — pour bâtir une sorte de pont entre le flamenco ancestral et une danse contemporaine pleine d’introspection. J’ai particulièrement ressenti leur complémentarité lors des séquences où leurs mouvements semblaient tailler ensemble une guitare imaginaire. Par moments, Olga incarne littéralement l’instrument : ses bras deviennent éclisses, sa colonne vibre comme une table d’harmonie… Ce choix métaphorique n’est pas gratuit ; il rappelle combien, ici à Córdoba, la guitare n’est pas seulement musique mais aussi corps et âme. L’expérience sensorielle totale : sons, lumières et textures en fusion Une autre clé du succès tient à l’atmosphère quasi hypnotique créée grâce à l’éclairage subtil signé Alfredo Díez. Les jeux d’ombre enveloppent les interprètes dans une semi-pénombre qui rappelle les ateliers secrets des artisans-luthiers ou ces tavernes où naît souvent le flamenco pur. Vous pourriez être interessé par Pedro Pascal à Córdoba : Quand Hollywood inspire nos rêves andalous 27 juin 2025 La Feria de Córdoba et le concert de Mario Díaz illuminent le week-end, accompagnés d’une agenda culturelle restreinte 16 mai 2024 Le choix musical achève cette immersion multisensorielle : José Manuel León (guitare), Juanfe Pérez (basse) et Javier Rabadán (percussion) enveloppent chaque tableau d’une trame sonore dense mais jamais envahissante. J’ai été saisie par certains passages où seule la respiration du bois semblait guider les artistes — rappel précieux que la musique flamenca est avant tout affaire d’écoute profonde. Pour aller plus loin sur cette fusion musicale contemporaine-flamenca, je vous invite à consulter cette analyse passionnante sur Flamenco World. Un hommage vibrant au patrimoine cordouan… Et au courage créatif Ce spectacle m’a touchée car il raconte aussi quelque chose de notre identité locale : cette capacité si cordouane à respecter nos racines tout en inventant sans cesse de nouveaux chemins artistiques. Olga Pericet offre ici bien plus qu’un hommage au génial Antonio de Torres – considéré comme le père fondateur de la guitare espagnole –, elle poursuit sa quête là où s’arrêtent souvent les mots. Si vous êtes curieux(se) des liens intimes entre art contemporain et mémoire andalouse, ou si vous cherchez une expérience immersive différente lors du Festival de la Guitarra, gardez l’œil sur les prochaines créations d’Olga (vous pouvez suivre le programme officiel du festival ici). Questions fréquentes Qui était Antonio de Torres et pourquoi inspire-t-il autant les artistes ? Considéré comme le « Stradivarius » de la guitare espagnole au XIXe siècle, Antonio de Torres a révolutionné la facture instrumentale. Son héritage fascine encore car il allie savoir-faire artisanal et innovation visionnaire — un modèle pour toute création contemporaine liée à la guitare. Ce type de spectacle est-il accessible aux non-initiés au flamenco ? Oui ! Même sans connaissance préalable du flamenco ou de la danse contemporaine, l’expérience est conçue pour toucher tous les publics grâce à son approche sensorielle et émotionnelle. Y a-t-il d’autres événements similaires lors du Festival de la Guitarra ? Absolument. Le festival propose chaque année des spectacles mêlant tradition et création moderne autour de la guitare. Consultez régulièrement le site officiel pour découvrir les prochains temps forts. Photo by JK Sloan on Unsplash baile flamencoFestival de la GuitareSpectacles 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Córdoba en été : San Basilio, secrets d’un quartier frais et festif à vivre comme un local entrée suivante Rabo de toro cordobés : secrets d’initié et saveurs incomparables à La Viuda et Bodegas Campos A lire aussi Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025 Inattendu à Córdoba: Manu Sánchez revient à Cabra,... 1 septembre 2025 À Córdoba, Benamejí en compás: ma nuit au... 31 août 2025 Córdoba flamenco: mes lieux vrais où sentir le... 31 août 2025 Córdoba, Filmoteca: mes secrets pour vivre la rentrée... 30 août 2025 Córdoba, et si une série galicienne réveillait nos... 29 août 2025 Córdoba en Lego: la rentrée comme un local…... 28 août 2025 Córdoba, chirigota del Canijo: la halte immanquable avant... 28 août 2025