11 Saviez-vous que le Festival de Cante Grande rend cette année un vibrant hommage à Juan Ortega Chacón, figure majeure du flamenco cordouan ? Découvrez pourquoi cet événement 2024 s’annonce inoubliable.Un rendez-vous incontournable au cœur de l’Andalousie Chaque été, lorsque la chaleur enveloppe la campagne cordouane et que les ruelles de Puente Genil s’illuminent doucement à la tombée du jour, un frisson parcourt les amateurs de musique andalouse : le Festival de Cante Grande Fosforito approche. Mais en 2024, c’est une édition pas comme les autres qui s’annonce… Cette année, la scène mythique du festival sera le théâtre d’un hommage émouvant au professeur Juan Ortega Chacón – et pour moi, Cordouane passionnée par ces héritages vivants, impossible de ne pas ressentir une fierté contagieuse. Si vous ne connaissez pas encore ce personnage discret mais essentiel du patrimoine flamenco local, il est temps d’ouvrir grand vos oreilles… Qui est Juan Ortega Chacón ? Un passeur entre générations Natif de Puente Genil en 1948, Juan Ortega Chacón incarne bien plus qu’un simple aficionado : il est l’une des voix les plus respectées du flamenco pontanés. Dès son enfance, son cœur a battu au rythme des cantes profonds et des processions colorées de sa ville natale. Historien reconnu, conférencier passionné mais aussi cofrade engagé lors des célébrations de la Semaine Sainte – où il fut même pregonero en 1994 –, il incarne ce lien subtil entre histoire locale et mémoire vivante du "cante jondo". Ce n’est donc pas un hasard si le conseil municipal a voté à l’unanimité pour lui rendre hommage cette année. « Il n’y avait personne d’aussi légitime pour recevoir cet honneur », a affirmé María Delgado lors du conseil municipal – résumant ainsi un sentiment partagé par tous ceux qui aiment cette terre. Pourquoi cet hommage est-il si symbolique ? Ce que beaucoup ignorent hors d’Andalousie (et même parfois à Córdoba !), c’est combien des figures comme Juan Ortega sont cruciales pour faire rayonner l’âme flamenca au-delà des scènes prestigieuses. Sa retraite discrète en 2023 avait laissé comme un vide ; aujourd’hui la ville souhaite "rendre justice culturelle" selon Eva Torres (PSOE). Vous pourriez être interessé par Cordoue : le patio secret d’un imagier de la Semana Santa 31 mars 2025 Maribot : le robot qui fournit des informations sur le Concours de Patios de Córdoba à Alcázar Viejo 29 avril 2024 Juan n’a jamais cherché les projecteurs mais plutôt tissé patiemment des liens : avec les artistes nationaux qu’il présentait sur scène tout autant qu’avec les aficionados anonymes dans les bars à tapas ou pendant les veillées estivales. C’est cela qui fait la force du flamenco local : cette capacité à rassembler toutes les générations autour d’une émotion brute partagée. Le Festival de Cante Grande Fosforito : plus qu’un concert, une expérience collective J’ai assisté plusieurs fois à ce festival sous la voûte étoilée – et croyez-moi, il y a quelque chose d’intense à voir toute une ville vibrer dès le premier accord de guitare. Les artistes invités y offrent bien plus que leur technique : ils partagent une part d’eux-mêmes. En 2024, attendez-vous à ressentir cet élan collectif décuplé par l’hommage rendu à Juan Ortega : discours émouvants ; moments suspendus où résonneront sûrement quelques-unes des coplas favorites du maestro ; regards complices échangés entre anciens et jeunes promesses. Pour ceux qui rêvent d’approcher l’essence vraie du flamenco loin des circuits touristiques trop formatés, c’est ici – dans cette communion populaire – que bat le vrai cœur musical de notre région. Le rôle discret mais décisif d’un "flamencólogo" Le mot paraît technique mais il reflète bien la réalité : Juan Ortega Chacón n’était pas simplement spectateur ou commentateur. Il fut pendant près d’un demi-siècle "flamencólogo" engagé : collectant anecdotes oubliées auprès des anciens ; expliquant avec pédagogie l’histoire cachée derrière chaque palo ; transmettant sa passion aux scolaires ou aux touristes curieux. Cette posture humble a contribué à préserver nombre de traditions locales menacées par l’évolution rapide du secteur musical. Son travail rejoint celui d’autres grandes figures régionales comme Fosforito ou Antonio Fernández Díaz dont vous pouvez découvrir le parcours ici. Aujourd’hui encore on mesure mal l’influence profonde exercée par ces médiateurs culturels sur la notoriété croissante du flamenco dans toute l’Espagne… À quoi ressemble une soirée typique lors du festival ? Conseils d’une locale ! Vous hésitez à franchir le pas ? Voici quelques conseils issus de mes propres escapades nocturnes à Puente Genil : Arrivez tôt (vers 20h30) afin de profiter pleinement de l’ambiance qui monte progressivement sur la Plaza Nacional. Privilégiez une table près des familles locales : elles sauront vous entraîner dans leurs palmas et leurs chants spontanés ! Goûtez absolument aux spécialités culinaires servies sur place (salmorejo revisité façon pontana, vin doux artisanal…). N’hésitez pas à discuter avec vos voisins : on échange volontiers anecdotes et souvenirs autour du spectacle ! Emportez une petite veste légère : même en août le vent peut surprendre après minuit… Et surtout : laissez-vous emporter par cette énergie collective unique où chaque geste – chaque cri rauque lancé sur scène – raconte bien plus qu’une simple partition musicale. Lien entre patrimoine local et rayonnement international : vers un nouvel avenir ? L’hommage rendu à Juan Ortega rappelle aussi combien nos fêtes populaires ont su gagner en prestige sans jamais perdre leur authenticité. Grâce au travail patient mené depuis cinquante ans par ces “artisans du lien social”, Puente Genil attire désormais curieux francophones comme Japonais férus d’art jondo ! À mon sens, c’est là la grande réussite du festival : conserver ce caractère ouvert tout en préservant ses racines. Cela passe aussi par une transmission intelligente auprès des plus jeunes – car oui, on voit souvent sur scène adolescents virtuoses jouant aux côtés de maîtres reconnus… Pour aller plus loin sur ce sujet brûlant d’actualité culturelle espagnole jetez un œil ici. Questions fréquentes Faut-il réserver ses places pour assister au Festival de Cante Grande ? Oui ! Même si certains tickets sont disponibles sur place le soir-même (selon affluence), je recommande vivement la réservation en ligne ou auprès des offices locaux plusieurs semaines avant la date clé (14 août). L’événement attire désormais public régional ET national. Peut-on emmener ses enfants au festival ? Absolument – c’est même une belle occasion pour initier petits et grands aux musiques andalouses authentiques. L’ambiance reste familiale et festive jusque tard dans la nuit. Que porter pour se fondre dans l’ambiance locale ? Les habitants optent souvent pour une tenue chic-décontractée (robes légères colorées chez les femmes ; chemises claires chez les hommes). Pensez pratique mais élégant : ici on fête avec style sans ostentation ! Photo by Sonika Agarwal on Unsplash baile flamencoFestivalPatrimoine 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Córdoba et le pouvoir des liens familiaux : Ce que les histoires d’Helena Noguerra nous révèlent sur l’art de tisser sa propre tribu entrée suivante Córdoba et l’art d’aider au restaurant : ce petit geste qui en dit long A lire aussi Córdoba, Velá de la Fuensanta: mon guide perso... 31 août 2025 Córdoba Mostofiesta : le mosto comme un local... 31 août 2025 Córdoba, 30 bandas pour un Via Crucis XXL:... 26 août 2025 Córdoba, Los calaíta reviennent pour San Rafael: prêts... 25 août 2025 Córdoba : les ferias des villages, un secret... 22 août 2025 Córdoba, Montoro et la Diablilla : une tradition... 21 août 2025 Córdoba : les Noches de la Dehesa à... 20 août 2025 Córdoba : festival Sonraíz, secrets d’une expérience musicale... 17 août 2025 Sanguijuelas del Guadiana à Córdoba : secrets d’un... 12 août 2025 La Rambla, envie de Feria ? 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