Córdoba et ses pharmacies magiques : secrets d’une botica du XVIe siècle à deux pas de la Mezquita

a large library filled with lots of books

TL;DR

  • 🐍 On vendait vraiment huile de vipère et chair de momie à Córdoba !
  • 🧙‍♂️ Les boticas mélangeaient médecine, alchimie… et un brin de magie.
  • 🎩 Ces lieux étaient aussi des salons où se réunissaient savants et voyageurs curieux.

Pharmacie, magie ou alchimie ? Découvre l’incroyable inventaire d’une botica cordouane où on vendait huile de vipère et chair de momie. Plonge dans un passé bien plus fascinant qu’on ne l’imagine !

Est-ce que tu savais qu’à deux pas de la Mezquita-Catedral de Córdoba, on pouvait acheter au XVIe siècle… de la chair de momie égyptienne ou du baume à base d’huile de vipère ?! Rien que ça !

Mystères d’une pharmacie du Siècle d’Or : entre science et sorcellerie

On pense souvent que les pharmacies anciennes n’étaient que des herboristeries poussiéreuses. Mais imagine un lieu où les pots en argile s’alignent comme dans « Le Parfum » ou une scène d’« Harry Potter », chaque étiquette peinte à la main révélant des trésors bizarres : poudre de momie, sang de taureau, graisse de serpent… En fouillant récemment dans les archives provinciales (vive les archivistes passionnés !), j’ai découvert l’inventaire complet d’une botica cordouane datant précisément de 1564. Située face à la Puerta del Perdón, cette officine fourmillait autant d’histoire que d’élixirs mystérieux.

Parmi les 89 grands bocaux et 59 moyens, on trouvait des « simples » classiques – camomille, menthe, cannabis médicinal – mais aussi tout un arsenal chimérique : huiles animales (scorpion !), mixtures composées (onguent de lombrics…), balances étincelantes et même un retable doré aux Rois Mages pour rassurer la clientèle. Ce n’était pas juste une échoppe : c’était un cabinet de curiosités digne d’un roman gothique espagnol.

Remèdes étonnants : quand la chair de momie valait son pesant d’or

Attends-toi à être surpris : oui, ils utilisaient véritablement des ingrédients venus d’un autre âge. La chair dite "de momie" – aujourd’hui inimaginable – était alors réputée pour soigner tout ce que la vie cordouane pouvait infliger ! D’où venait-elle ? À l’origine un malentendu entre le mumiya persan (un genre de bitume médicinal) et le mot latin « mumia ». Résultat ? On importait parfois carrément des morceaux authentiques… avant que la mode ne dégénère en cadavres locaux habilement déguisés en reliques pharaoniques.

La grâce animale régnait aussi sur ces rayons insolites. L’huile extraite du serpent apaisait les muscles endoloris ; le sang frais du taureau entrait dans la composition des potions les plus demandées ; même le fumier séché avait droit à sa place sur l’étagère — qui oserait dire que c’était moins efficace qu’un Doliprane ?

Au-delà des remèdes : salons littéraires cachés derrière le comptoir

Ce qui me fascine encore plus ? Les boticas étaient bien plus que des laboratoires obscurs : ce sont devenus de véritables cafés intellectuels avant l’heure ! Dans ce coin bouillonnant du centre historique – surtout près de la Judería –, médecins érudits croisaient religieux férus d’alchimie ou voyageurs en quête du dernier secret oriental. On raconte même qu’un certain Christophe Colomb y aurait tenu salon lors de ses années andalouses… Qui sait si le Nouveau Monde n’a pas été pensé autour d’un bocal étrange plutôt qu’au fond d’une taverne ?

L’ambiance devait ressembler à celle décrite par Cervantes dans ses œuvres : un bric-à-brac bigarré où cohabitent savoir traditionnel arabo-andalou, superstitions héritées du Moyen Âge et prémices des Lumières. C’est pour cela qu’explorer ces archives nous plonge dans une vraie capsule temporelle — chaque recette témoigne du génie (et parfois du culot !) cordouan.

Héritage oublié ou source d’inspiration moderne ?

La prochaine fois que tu flânes devant la Mezquita-Catedral ou te perds dans les ruelles parfumées aux fleurs d’oranger, imagine ces pharmaciens-mages préparant leurs potions devant une clientèle ébahie. Cette tradition mêlant science balbutiante et magie populaire façonne encore aujourd’hui l’esprit créatif qui fait battre le cœur culturel andalou.

Envie d’en savoir plus ? Plonge-toi dans les fonds digitaux du Archivo Histórico Provincial : tu découvriras quantité d’inventaires fascinants qui font passer nos pharmacies actuelles pour… eh bien, franchement fades !

Questions Fréquentes

Quels étaient les ingrédients les plus insolites utilisés dans ces anciennes boticas ?

Sans hésiter : chair ou poudre dite « de momie », huile extraite du serpent, sang frais animal ou encore fumier séché ! Mais il y avait aussi beaucoup d’herbes locales plus classiques.

Pourquoi utilisait-on ces remèdes aujourd’hui jugés étranges voire dangereux ?

À l’époque, médecine savante et traditions populaires se mélangeaient : tout ce qui pouvait inspirer confiance ou guérir selon les croyances valait le coup — quitte à s’aventurer loin côté hygiène…

Où se trouvait cette fameuse pharmacie magique à Córdoba ?

Juste en face de la Puerta del Perdón — une zone très fréquentée alors comme aujourd’hui ! Sa présence est documentée sans interruption pendant au moins deux siècles.

Peut-on encore visiter cet endroit ou découvrir son histoire autrement ?

Le local précis n’existe plus comme pharmacie, mais tu peux retrouver son inventaire complet aux Archives Provinciales — une lecture captivante garantie si tu t’intéresses à l’histoire locale.

Photo by Bree Anne on Unsplash

A lire aussi