Córdoba et les secrets des salaires à la Tagesschau : ce que l’Allemagne ne dit pas

person using camera

Saviez-vous que les stars de la Tagesschau ne roulent pas sur l’or ? Découvrez ici pourquoi leur salaire étonne, et ce que cela révèle du journalisme allemand.

Derrière le micro : le quotidien méconnu d’un(e) présentateur(trice) de la Tagesschau

Si je vous dis « Susanne Daubner » ou « Judith Rakers », peut-être visualisez-vous immédiatement ces visages familiers du journal télévisé allemand. À Córdoba, nous avons aussi nos figures locales du petit écran, mais rien n’égale en Allemagne la notoriété des présentateurs et présentatrices de la célèbre Tagesschau. Pourtant, derrière ce prestige national se cache une réalité bien moins dorée qu’on pourrait croire…

Une institution respectée, mais un salaire qui surprend

Avec plus de 10 millions de téléspectateurs chaque jour depuis plus de 70 ans, la Tagesschau est une institution. On pourrait imaginer que ses présentateurs sont rémunérés à la hauteur de cette audience record — c’est d’ailleurs une question que je me suis souvent posée lors de mes échanges avec mes amis journalistes allemands ! Mais en grattant un peu le vernis, on découvre une tout autre histoire : ces icônes ne sont pas salariées du NDR (la chaîne régionale responsable), mais travaillent en freelance.

Leur salaire ? En 2019, Kai Gniffke, alors rédacteur en chef, avait révélé qu’ils touchaient exactement 259,89 € par intervention sur l’édition principale — un chiffre probablement révisé à la hausse en 2025. Surprenant non ? C’est bien moins élevé que ce qu’on imagine pour des visages aussi médiatisés.

« Même au cœur d’une émission mythique comme la Tagesschau, le glamour laisse parfois place à la réalité pragmatique du métier. »

Un fonctionnement atypique : entre flexibilité et incertitude

Ce mode de paiement à la prestation leur offre une certaine flexibilité : ils peuvent présenter plusieurs éditions par jour (trois à quatre fois couramment), augmentant ainsi leurs revenus mensuels. Ce système comporte néanmoins son lot d’incertitudes — il n’existe pas de salaire fixe ni d’assurance d’être programmé tous les jours.

Beaucoup utilisent donc leur notoriété comme tremplin pour développer d’autres activités : modération d’événements prestigieux, animation de podcasts ou écriture. Je pense notamment à Judith Rakers, qui a su parfaitement négocier son après-Tagesschau avec brio !

Si ce modèle intrigue autant qu’il interroge chez nous en Espagne — où les contrats fixes restent encore fréquents dans les médias publics — il révèle surtout une tendance européenne plus large : celle du journalisme indépendant et multi-casquettes.

En quoi cela éclaire-t-il notre perception du métier ?

Pour moi qui arpente régulièrement les studios audiovisuels entre Córdoba et Séville pour mes reportages culturels (et qui côtoie souvent des collègues allemands lors de festivals européens), cet écart entre visibilité et rémunération soulève deux questions essentielles :

  • Quelle valeur donne-t-on à la parole publique dans nos sociétés modernes ?
  • Comment concilier reconnaissance professionnelle et précarité croissante dans les métiers des médias ?

J’admire personnellement cette capacité qu’ont les journalistes allemands à jongler entre plusieurs activités sans perdre en crédibilité. Cette pluralité est parfois synonyme d’une grande richesse créative… même si elle demande un sens aigu de l’organisation !

Pour aller plus loin sur l’univers des médias allemands et découvrir comment ils inspirent certains changements en Espagne ou en France, je vous conseille vivement cet article approfondi sur le fonctionnement de la presse outre-Rhin ainsi que cette analyse récente sur l’évolution du journalisme européen.

Questions fréquentes

Les présentateurs/trices gagnent-ils vraiment "peu" par rapport à leur notoriété ?

Oui, comparé à leur exposition médiatique quotidienne et au prestige de la Tagesschau, leur rémunération par intervention reste modeste selon les standards européens.

Peuvent-ils exercer d’autres activités parallèlement ?

Absolument ! Beaucoup cumulent modération d’événements, écriture ou podcasts grâce à leur statut d’indépendant(e)s.

Le modèle allemand inspire-t-il d’autres pays européens ?

Il attire curiosité et débat. Si certains y voient une flexibilité bienvenue pour les journalistes stars, d’autres s’inquiètent des risques accrus liés au manque de stabilité contractuelle.

Photo by Jakob Owens on Unsplash

A lire aussi