Córdoba et les secrets des ancêtres de la guitare : immersion à la Casa Góngora

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Saviez-vous que la guitare cache des ancêtres mystérieux à Córdoba ? Plongez avec moi dans l'expo vivante de la Casa Góngora, une expérience unique !

Une rencontre vivante avec l’histoire musicale andalouse

Ah, Córdoba… Quand on pense à son patrimoine musical, difficile d’imaginer que derrière le son familier de la guitare espagnole se cachent tant de secrets enfouis sous des siècles d’évolution. La nouvelle exposition "Las edades de la música" à la Casa Góngora m’a littéralement transportée — et croyez-moi, même en tant que Cordouane habituée aux joyaux culturels de ma ville, j’ai été surprise par ce voyage sensoriel !

Pourquoi cette exposition est différente : un musée vivant

Dès mon arrivée rue Cabezas 3, j’ai senti l’ambiance vibrer différemment. Ici, pas de vitrines poussiéreuses ou d’instruments muets. Les 25 instruments exposés — guiterna, cítola, vihuela ou encore le fameux laúd d’Al Andalus — sont tous joués par leurs créateurs-musiciens Emilio Villalba et Sara Marina. On découvre non seulement leur silhouette rare mais surtout leur voix oubliée, grâce à des démonstrations magiques organisées les 5, 8 et 9 juillet.

Ce qui frappe immédiatement ? Le contraste sonore ! Entre une guitare morisca monoxyle au timbre feutré et nos guitares contemporaines plus cristallines, il y a tout un monde façonné par l’artisanat ancien — bois massif taillé dans la masse ou peau animale tendue pour les plus archaïques. Ce dialogue entre passé et présent donne un supplément d’âme à cette expérience.

“Les instruments ne dorment pas ici ; ils racontent leur histoire en musique.”

Des trésors inattendus : bestiaires sonores et curiosités littéraires

Je dois avouer avoir eu un coup de cœur pour les reconstitutions inspirées des bestiaires médiévaux : certains instruments du Ve au VIIIe siècle semblent sortis d’un conte fantastique ! Peaux tendues sur cadre en bois, cordes de boyau… Ces artefacts préparent nos oreilles à comprendre comment la musique médiévale pouvait être rituelle, mystique ou festive selon le contexte.

Autre trouvaille fascinante : les pliegos de cordel. Imaginez ces feuillets suspendus comme du linge au soleil andalou : il s’agissait autrefois des journaux populaires diffusant nouvelles et chansons en vers dans toute l’Espagne du XVe siècle. En les découvrant ici — parfois illustrés ou annotés — on mesure combien musique et récit oral étaient intimement liés dans notre culture locale.

Pour ceux qui souhaitent explorer ce sujet plus loin (en espagnol mais très visuel) : La tradition des pliegos de cordel propose une superbe collection en ligne.

Le rôle central du laúd dans Al Andalus : bien plus qu’un instrument

Ce que peu de guides mentionnent — et qui m’a particulièrement touchée lors des explications données par Emilio Villalba — c’est le statut quasi mystique du laúd au sein d’Al Andalus. Utilisé aussi bien lors des fêtes que dans le domaine médical au Moyen-Âge (oui, vous avez bien lu !), on attribuait à ses cordes des vertus thérapeutiques pour rééquilibrer le corps et l’esprit.

Chaque corde portait même un nom associé aux fluides corporels essentiels selon la médecine arabo-andalouse (Dil, Hosain, Maia et Ramel) — autant dire que jouer du laúd était alors synonyme de quête spirituelle autant qu’artistique.

Dans un monde où tout va vite, prendre le temps d’écouter ces sonorités venues d’ailleurs m’a rappelé combien notre héritage commun se tisse dans mille petits détails invisibles aux visiteurs pressés.

Ateliers ludiques et concerts : une expérience familiale accessible à tous

L’exposition n’est pas réservée aux spécialistes ! Au contraire : enfants comme adultes sont invités à toucher certains instruments (sous supervision), lire les cartels didactiques riches en anecdotes locales et participer à une jincana musicale organisée le 8 juillet. J’ai vu des familles captivées devant une zanfoña ou une trompeta marina – preuve qu’ici le dialogue intergénérationnel passe vraiment par l’écoute active.

La municipalité encourage d’ailleurs fortement cette dimension pédagogique ; cela s’inscrit dans une politique culturelle ambitieuse menée depuis plusieurs années pour rapprocher Cordouans et visiteurs curieux autour d’un même patrimoine vivant (programme complet du Festival de la Guitarra).

“On repart avec l’envie irrésistible de raconter ce que l’on a entendu… Et peut-être même d’apprendre quelques accords sur un instrument oublié.”

L’importance contemporaine : transmission et artisanat local en 2025

Ce retour vers les racines n’est pas qu’un hommage nostalgique. De jeunes artisans luthiers trouvent aujourd’hui une inspiration nouvelle dans ces modèles anciens pour renouveler leur savoir-faire localement ; c’est aussi un enjeu économique pour Córdoba où le tourisme culturel représente près de 15% du PIB local en 2025.

En discutant sur place avec Sara Marina, j’ai compris combien transmettre cette mémoire vivante est essentiel pour que notre ville reste pionnière en innovation artistique ET garante de ses traditions.

Quelques conseils pratiques pour profiter pleinement de votre visite

• Privilégiez les journées où musiciens sont présents (voir agenda officiel).
• Arrivez tôt : le flux est limité pour préserver l’intimité acoustique.
• N’hésitez pas à poser vos questions aux artistes ; leur passion est contagieuse !
• Pour approfondir après votre visite, explorez le quartier Judería juste à côté — vous sentirez encore résonner ces mélodies anciennes entre les murs blancs…
• Accessible gratuitement ; certaines activités nécessitent inscription préalable via la billetterie officielle.
• Pensez appareil photo mais privilégiez surtout vos oreilles !

Questions fréquentes

Peut-on écouter tous les instruments durant l’exposition ?

Non, seuls certains jours précisés au programme permettent d’assister à des démonstrations vivantes par les musiciens Emilio Villalba et Sara Marina. Les autres jours restent riches grâce aux supports audio-visuels fournis sur place.

L’exposition convient-elle aux enfants ?

Absolument ! Des ateliers pédagogiques adaptés ainsi qu’une approche interactive rendent la visite passionnante même pour les plus jeunes curieux.

Faut-il réserver sa place ?

Pour certaines animations (concerts intimes ou jincanas), il est recommandé voire indispensable de réserver via le site officiel du festival afin de garantir sa participation.

Photo by Maksym Pozniak-Haraburda on Unsplash