12 Saviez-vous que la Tsar Bomba n’était qu’un avant-goût ? Plongez dans l’histoire cachée des mégabombes, entre science, folie et éthique.Introduction : Quand la science flirte avec l’apocalypse En tant que Cordouane passionnée d’histoire universelle — et de ses résonances locales — j’aime rappeler à mes lecteurs combien le progrès peut parfois échapper à notre contrôle. Ici à Córdoba, on parle souvent des fastes du califat ou de l’ingéniosité des anciens bâtisseurs… Mais rarement du vertige technique du XXe siècle qui, dans un souffle glacé venu de l’Arctique, changea pour toujours notre perception du possible. Aujourd’hui je vous emmène loin des patios fleuris et des ruelles tièdes de la Judería : direction les laboratoires secrets où naquit le concept même d’annihilation totale. Tsar Bomba : Un monstre soviétique… mais pas le sommet ! La plupart d’entre nous associent « bombe nucléaire » à Hiroshima ou Nagasaki – voire à la fameuse Tsar Bomba soviétique. Détail frappant : cette dernière fut larguée en 1961 au-dessus de Novaya Zemlya, produisant une boule de feu de près de 10 km de diamètre et un champignon atomique grimpant à 65 km d’altitude. Avec ses 50 mégatonnes (3 300 fois Hiroshima), elle incarne pour beaucoup LA limite extrême. Pourtant, ce n’était qu’une étape ! Derrière son aspect apocalyptique se cache une compétition frénétique entre grandes puissances : chaque bombe plus puissante que la précédente. À Córdoba comme ailleurs dans le monde, peu savent que les Soviétiques visaient 100 mégatonnes… Et que les Américains avaient conçu un projet encore plus fou. Sundial et Gnomon : La mégabombe oubliée des États-Unis Voici ce que peu d’articles osent détailler : après Hiroshima (16 kilotonnes) et Nagasaki (21), on explora bien vite la fusion nucléaire (hydrogène). À partir de là naquirent non seulement les bombes H classiques mais aussi des monstres théoriques nommés Gnomon (1 000 MT) et surtout Sundial — conçue sur le papier pour atteindre 10 000 mégatonnes soit… 10 gigatonnes. Imaginez : une seule explosion aurait pu déclencher des incendies sur un territoire grand comme la France entière ! Les calculs habituels perdaient tout sens ; les rapports alertaient déjà sur une possible brèche atmosphérique ou une radioactivité planétaire. Vous pourriez être interessé par Villarrubia : Proteste des habitants pour un centre de santé 14 novembre 2024 Ciclo Escena Contemporánea à la Sala Orive de Córdoba en novembre 5 novembre 2024 Il ne s’agit pas ici d’une légende urbaine ou d’un délire isolé : Livermore Lab en Californie a réellement étudié ces concepts pendant plusieurs années au début des années 1950. Seule l’impraticabilité logistique — sans parler du réveil éthique — a empêché leur réalisation. Pourquoi Sundial n’a-t-elle jamais vu le jour ? Au fil de mes lectures archivistiques (et discussions avec quelques historiens espagnols férus de géopolitique), il apparaît évident que Sundial était trop grosse pour être utilisée stratégiquement. Trop lourde pour voler, trop voyante pour surprendre, trop dévastatrice pour justifier sa construction même lors d’un conflit total. Son intérêt était purement symbolique — brandir la menace ultime afin d’instaurer une peur panique chez l’adversaire. Mais ce jeu du chat et de la souris prenait alors une tournure absurde : à quoi bon pouvoir tout détruire si c’est aussi s’autodétruire ? Cette réflexion émergeait déjà dans certains milieux intellectuels cordouans très connectés aux débats internationaux. Leçons contemporaines : Qu’est-ce que cela nous apprend sur nous-mêmes ? En arpentant les rues paisibles de Córdoba ou en discutant avec nos amis artistes locaux, je me demande souvent pourquoi cette histoire est si peu connue chez nous — alors qu’elle est terriblement actuelle. Le progrès technique sans garde-fou peut conduire à l’abîme moral et écologique. L’esprit humain est capable non seulement d’inventer les merveilles architecturales qui font notre fierté locale (voir Patrimoine mondial UNESCO), mais aussi les instruments ultimes de destruction globale. La réflexion éthique collective doit accompagner toute avancée scientifique majeure… Comme le rappellent aujourd’hui chercheurs et ONG internationales (ICAN France). Il serait facile d’écarter Sundial comme une folie américaine enfouie sous clé ; mais ce serait ignorer les dynamiques toujours vivantes en 2025 autour des armes nouvelles (drones nucléaires marins, missiles hypersoniques…). Et oublier que l’anxiété face au pouvoir destructeur irrigue toujours notre imaginaire collectif – jusque dans les graffitis anti-guerre aperçus sur certains murs discrets du quartier San Basilio ! La part cordouane dans la réflexion mondiale Pourquoi aborder ce sujet depuis Córdoba ? Parce que toute cité consciente doit regarder plus loin que ses murs historiques. Notre ville autrefois phare intellectuel du monde islamique médiéval sait combien l’échange des idées façonne le destin collectif. J’ai rencontré plusieurs universitaires locaux travaillant sur la mémoire atomique ou les traces culturelles laissées par la guerre froide en Andalousie. Ils rappellent qu’en matière nucléaire rien n’est vraiment « lointain » : vents dominants, chaînes logistiques globalisées… Le sort de Novaya Zemlya concerne aussi bien Tokyo que Séville ! Par ailleurs nos jeunes Cordouans sont aujourd’hui invités via Erasmus ou autres bourses européennes à réfléchir à ces questions lors d’échanges universitaires internationaux. Une preuve supplémentaire que science et conscience doivent voyager main dans la main. Comment transmettre cette mémoire ? Ma recommandation personnelle — inspirée par ma double passion pour Córdoba et les récits humains — serait d’intégrer davantage ces questionnements dans nos parcours éducatifs locaux. Pourquoi ne pas proposer une visite guidée inédite reliant patrimoine historique (Alcazar, synagogue…) et mémoire scientifique récente ? Ou inviter au débat intergénérationnel autour du sens du progrès ? Les histoires comme celle du projet Sundial rappellent brutalement notre capacité à rêver grand… mais aussi à imaginer notre propre disparition si nos choix technologiques se passent de toute sagesse collective. « La vraie grandeur ne réside pas dans la force brute mais dans le courage éthique d’y renoncer » – entendu lors d’une rencontre citoyenne place Corredera en mai dernier. Questions fréquentes Quelle différence entre bombe A, H et gigatonne ? La bombe A repose sur la fission nucléaire (division), celle dite H fonctionne grâce à la fusion (union) pour libérer plus d’énergie encore. Les bombes gigatonnes restent théoriques ; aucune n’a été testée car elles dépasseraient toute logique physique connue. Existe-t-il un risque réel qu’une telle arme soit utilisée ? Aujourd’hui aucun État ne possède officiellement d’arme gigatonne opérationnelle car elles sont jugées inutilisables militairement et politiquement suicidaires. Mais le contexte géopolitique reste sous tension ; vigilance donc ! Où s’informer davantage sur ces sujets en français ? Je recommande vivement le Bulletin of the Atomic Scientists ou ICAN France qui offrent analyses accessibles aux non-spécialistes tout en restant fiables. Photo by Matt Artz on Unsplash film de science-fictionguerretechnologie 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Córdoba, innovation et batteries : Ce que l’énergie de demain m’inspire sur nos tables andalouses entrée suivante Córdoba sous la canicule : ces boissons locales à privilégier (et celles à éviter !) 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