10 Saviez-vous que le prix Juan Valera relie la littérature moderne à l’âme de Córdoba ? Découvrez pourquoi ce prix fait vibrer la ville chaque année.Un prix littéraire au cœur de l’Andalousie : traditions et nouveautés Chaque année à Cabra, petite cité voisine de Córdoba mais si chère à notre patrimoine commun, le Prix Juan Valera vient rappeler combien la littérature irrigue la vie andalouse. Cette année 2025, c’est Francisco Javier Rodríguez Barranco, originaire d’Algeciras, qui a remporté le prestigieux prix dans la catégorie roman pour son œuvre "La generación sospechosa". Mais au-delà du nom du lauréat ou des 600 euros de récompense, ce rendez-vous est un subtil révélateur de l’esprit andalou contemporain – entre respect des racines et ouverture aux voix d’aujourd’hui. J’ai eu la chance d’assister à cette cérémonie dans le parc Alcántara Romero. Impossible de ne pas ressentir la solennité mêlée à la chaleur humaine typique des fêtes andalouses ! Les enfants couraient autour du kiosque à musique où résonnaient les cuivres sous la baguette experte de Miguel López León, tandis que les discours alternaient anecdotes historiques et clins d’œil aux jeunes générations. Juan Valera : plus qu’un nom, une boussole culturelle Si vous demandez aux habitants pourquoi ce prix porte le nom de Juan Valera (1824-1905), ils vous parleront d’un "egabrense universal" – un homme dont l’œuvre littéraire et diplomatique rayonne bien au-delà des frontières de Cabra. Valera n’a pas seulement marqué le XIXe siècle espagnol par ses romans psychologiques ou ses récits politiques ; il a donné à Córdoba et à toute l’Andalousie un exemple éclatant d’ouverture intellectuelle et d’amour du dialogue. Lorsqu’on évoque son héritage aujourd’hui, on sent combien il inspire encore les débats sur l’identité espagnole moderne. Tristán Pertíñez Blasco (directeur de la Fondation Publique des Centres d’Études Andalouses) a parfaitement résumé lors de sa conférence : « Comprendre Valera, c’est saisir les racines de notre pluralité ». Si cela vous intrigue autant que moi, je recommande vivement une promenade jusqu’au monument érigé en son honneur dans le parc — c’est un lieu chargé d’histoire(s), idéal pour méditer sur ce que veut dire être andalou… ou simplement humain. Un rituel entre littérature et fête populaire : immersion sensorielle Ce qui rend cette remise de prix unique dans le paysage littéraire espagnol ? L’ancrage profond dans les rituels festifs locaux. On n’y vient pas seulement pour écouter des discours ou recevoir un trophée – tout le programme accompagne les visiteurs sur plusieurs jours avec concerts, expositions temporaires et même l’allumage traditionnel du feu de San Juan. Vous pourriez être interessé par Becaire mexicaine suspendue après son témoignage contre Nacho Cano 3 octobre 2024 La ‘regueparty’ de Barbass Sound fête ses 20 ans avec une tournée à Cordoba 18 janvier 2024 Cette nuit-là, alors que les étincelles illuminaient le ciel de La Subbética et que la Feria battait son plein au parc La Tejera (premier grand rassemblement estival local), j’ai ressenti cette magie propre aux villes andalouses : ici, culture savante et culture populaire se confondent. Chacun peut s’approprier l’événement ; lecteurs passionnés comme promeneurs venus pour profiter des sons et lumières. Voilà peut-être pourquoi tant d’œuvres venues de toute l’Espagne candidatent chaque année pour décrocher ce prix — il porte en lui une promesse d’accueil universel. Rencontre avec Francisco Javier Rodríguez Barranco : regards croisés sur une génération "sospechosa" J’ai pu échanger quelques mots avec Rodríguez Barranco après sa victoire – instant suspendu où se mêlent fierté personnelle et conscience collective. Pour lui, être édité grâce à ce prix représente bien plus qu’une reconnaissance individuelle : « Recevoir le Prix Juan Valera ici signifie écrire avec tout un territoire derrière soi » Son roman "La generación sospechosa" scrute nos paradoxes contemporains — suspicions croisées entre générations marquées par crises économiques ou politiques. Le choix du jury montre aussi comment Cabra (et par extension Córdoba) sait donner voix aux préoccupations actuelles sans jamais renier son passé littéraire. Voilà tout l’intérêt de ces concours régionaux souvent méconnus : ils révèlent autant qu’ils célèbrent. Pourquoi cet événement parle-t-il tant aux Cordouans (et aux voyageurs curieux) ? Ce qui m’émerveille chaque année dans cette célébration, c’est son ouverture envers ceux qui ne sont ni écrivains ni initiés. Dans une Andalousie parfois caricaturée comme tournée vers le folklore seul, ce type d’événement rappelle combien nos villes savent conjuguer mémoire locale et ambitions cosmopolites. Pour les voyageurs francophones désireux d’aller au-delà des sites touristiques classiques — Mezquita ou Alcázar — assister à une telle cérémonie permet de plonger dans l’intimité culturelle cordouane. Vous y croiserez étudiants passionnés par leurs auteurs régionaux comme retraités partageant souvenirs familiaux liés à Valera ou à la Feria de San Juan. C’est là que naît une rencontre vraie entre habitants et visiteurs ! Pour prolonger votre immersion littéraire lors d’un séjour ici, je conseille aussi le site officiel du tourisme culturel en Andalousie qui propose régulièrement des itinéraires thématiques autour des grands écrivains régionaux. Conseils pratiques : comment participer ou assister ? Le calendrier : La remise a lieu chaque fin juin lors des festivités locales liées à San Juan — parfait pour profiter aussi des premières soirées estivales animées. Où aller ? Parc Alcántara Romero pour la cérémonie officielle ; parc La Tejera pour les concerts et feux populaires. Astuce locale : Arrivez tôt car beaucoup d’habitants tiennent à ce rendez-vous annuel ! Pour échanger avec auteurs ou membres du jury (souvent disponibles après l’événement), privilégiez les cafés alentours en fin de matinée. Pour candidater : Les inscriptions sont ouvertes chaque printemps via le portail culturel municipal. Bonus : Ne manquez pas l’offrande florale devant la statue de Valera – moment hautement symbolique qui clôture dignement ces journées très spéciales. Vers une littérature cordouane renouvelée ? Quelques pistes personnelles… En tant que journaliste enracinée ici mais ouverte sur le monde, je suis frappée par la vitalité créative actuelle autour de Córdoba — notamment chez les jeunes auteurs qui revendiquent leur attachement au terroir tout en dialoguant avec leurs homologues européens ou latino-américains. Le Prix Juan Valera joue sans conteste un rôle catalyseur pour ces vocations nouvelles. Si vous êtes amateur(trice) de littérature hispanique ou simple curieux(se) soucieux(se) d’approfondir votre découverte andalouse… Je vous invite vraiment à venir vivre cet événement au moins une fois ! Vous repartirez avec bien plus qu’un souvenir touristique : une compréhension intime du lien indéfectible qui unit patrimoine local, création artistique contemporaine… Et hospitalité cordouane ! Pour approfondir encore vos découvertes littéraires régionales (en français), consultez également la médiathèque numérique Andalousie-Livres riche en recommandations croisées entre classiques hispaniques et nouveaux talents traduits. Questions fréquentes Peut-on assister librement à la cérémonie du Prix Juan Valera ? Oui ! L’accès est ouvert au public sans réservation préalable. L’ambiance conviviale permet vraiment à tous les curieux de partager cet instant clé du calendrier culturel local. Est-il possible d’échanger avec les auteurs présents ? Absolument – beaucoup apprécient ces moments informels après la cérémonie pour discuter autour d’un verre ou lors des événements parallèles organisés durant toute la Feria. Que lire avant ou après avoir assisté au Prix ? Je recommande vivement quelques lettres diplomatiques et romans courts de Juan Valera (« Pepita Jiménez » reste mon préféré). N’hésitez pas aussi à découvrir certains ouvrages primés récemment comme "La generación sospechosa" si votre espagnol vous y autorise ! Photo by Jillian Amatt – Artistic Voyages on Unsplash LittératurePrixRoman 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Córdoba et l’Énergie Mondiale : Ce que la Crise d’Ormuz Nous Apprend sur Nos Tables entrée suivante Córdoba et ses vierges : secrets d’une restauration méconnue A lire aussi Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025 Inattendu à Córdoba: Manu Sánchez revient à Cabra,... 1 septembre 2025 À Córdoba, Benamejí en compás: ma nuit au... 31 août 2025 Córdoba flamenco: mes lieux vrais où sentir le... 31 août 2025 Córdoba, Filmoteca: mes secrets pour vivre la rentrée... 30 août 2025 Córdoba, et si une série galicienne réveillait nos... 29 août 2025 Córdoba en Lego: la rentrée comme un local…... 28 août 2025 Córdoba, chirigota del Canijo: la halte immanquable avant... 28 août 2025