11 Savez-vous que Martha’s Vineyard, lieu de tournage de « Tiburón », a forgé une culture et un tourisme uniques ? Découvrez son vrai visage au fil des anecdotes locales.Quand le cinéma transforme une île : l’épopée de « Tiburón » à Martha’s Vineyard Imaginez Cordoue soudainement propulsée sur la scène internationale par un film culte… C’est exactement ce qui est arrivé à l’île de Martha’s Vineyard avec le tournage de « Tiburón » en 1974. Cette œuvre n’a pas seulement bouleversé Hollywood — elle a littéralement redéfini la vie locale et la perception mondiale de cette enclave insulaire. En tant qu’exploratrice passionnée par les histoires qui relient les lieux aux gens, j’ai voulu comprendre comment une production cinématographique peut s’ancrer aussi durablement dans la mémoire collective d’un territoire. Spielberg et Martha’s Vineyard : l’alchimie d’un décor réel Steven Spielberg avait à peine 27 ans lorsqu’il choisit Martha’s Vineyard pour incarner l’imaginaire balnéaire d’Amity Island. Loin des studios aseptisés de Californie, il a préféré le souffle marin authentique et la diversité des habitants de cette île alors méconnue. Ce choix donne à « Tiburón » une force viscérale : tout y semble vrai — du frisson des vagues aux silhouettes blafardes des figurants frigorifiés. Tom Scott, insulaire pur jus devenu guide touristique, m’a confié que même les enfants recrutés comme figurants ne voyaient jamais le fameux requin mécanique (baptisé Bruce), mais ressentaient l’excitation palpable du tournage. À Cordoue aussi, nous savons combien un décor authentique crée l’âme d’une histoire : chaque patio fleuri ou ruelle ombragée contient des siècles de récits vivants. À Martha’s Vineyard, les souvenirs du film se perpétuent jusque dans les conversations anodines – entre deux cafés ou sur le port où accostent les ferries. Héritage durable : peur collective et économie touristique Ce qui me frappe, c’est comment « Tiburón » est devenu bien plus qu’un simple film d’horreur. Cinquante ans après sa sortie triomphale (470 millions de dollars au box-office !), l’île vit encore au rythme du mythe. Les commerces affichent fièrement des affiches du requin géant ; certains restaurants servent le plat du jour « Shark Bite » avec humour ; et chaque été, on réédite des projections spéciales dans le vieux cinéma local. Mais ce succès cache aussi un paradoxe : avant le film, Martha’s Vineyard n’était pas vraiment synonyme de richesse ni prisée par la jet-set. Aujourd’hui, l’immobilier explose (il faut compter plus d’un million de dollars pour une maison) et des présidents américains y passent leurs vacances ! Pourtant – détail essentiel pour qui aime voyager en dehors des sentiers battus – l’île a su préserver sa singularité : pas de McDonald’s ni d’enseignes tapageuses. On y cultive toujours cet esprit familial typique du Massachusetts profond. Vous pourriez être interessé par Ibn Arabi à Cordoue : et si le plus grand maître du soufisme cachait la clé d’un autre voyage ? 6 juin 2025 Córdoba à travers les sens : la magie de Manuel Murillo 7 mars 2025 Secrets et anecdotes locales : derrière la légende hollywoodienne En parcourant Oak Bluffs ou Edgartown hors saison touristique (un conseil que j’applique systématiquement pour ressentir le vrai pouls d’un lieu), on croise encore ceux qui furent figurants ou témoins directs du tournage. Scott raconte avoir manqué trois jours d’école pour courir hors de l’eau sous les instructions lapidaires d’un assistant réalisateur pressé… Ce réalisme brut explique sans doute pourquoi « Tiburón » a tant marqué les esprits : "On était tous blêmes de froid", se souvient-il avec malice — rien à voir avec les figurations sophistiquées actuelles. Le musée local consacre désormais une exposition entière aux coulisses du film : plans originaux annotés, photos inédites, témoignages audios… Cette initiative contribue à faire vivre non seulement le souvenir cinématographique mais aussi une identité communautaire autour du partage oral — exactement comme chez nous à Cordoue lors des veillées estivales sous les glycines. Pour mieux comprendre cette transformation profonde provoquée par le septième art, je vous invite à consulter cet article détaillé sur le tourisme cinématographique publié par National Geographic France. Cordoue face à ses propres mythes modernes : inspirations croisées Cette expérience américaine m’inspire beaucoup en tant que Cordouane : comment protéger notre authenticité quand certains sites deviennent submergés par leur propre popularité ? Je pense notamment aux patios fleuris ou à la Mezquita-Catedral dont l’aura attire chaque année davantage de visiteurs venus du monde entier. Raconter nos histoires locales sans céder au folklore facile ; Valoriser ceux qui vivent ici toute l’année ; Inventer des circuits où chaque rencontre compte autant que chaque monument… Voilà quelques-uns des défis auxquels nous faisons face, tout comme les habitants insulaires de Martha’s Vineyard. Pour approfondir ce lien entre cinéma et patrimoine mondialement reconnu (saviez-vous que plusieurs coins andalous ont aussi servi de décors mythiques ?), je recommande ce reportage sur l’impact culturel du tournage dans Game of Thrones. Conseils pratiques pour découvrir Martha’s Vineyard autrement (et éviter le cliché) Si vous rêvez d’y poser vos valises à la suite des héros aquatiques — voici mes astuces glanées auprès des locaux : Privilégiez mai ou septembre pour profiter du calme et discuter avec ceux qui font vivre l’île loin des foules estivales ; Explorez à vélo les petits hameaux intérieurs plutôt que rester rivés au front de mer ; Participez aux festivals commémoratifs : ateliers créatifs autour du requin, visites guidées inédites sur les traces exactes du tournage ; Engagez la conversation avec les commerçants historiques qui gardent précieusement leurs souvenirs hollywoodiens… Vous verrez alors combien ces lieux recèlent bien plus qu’une carte postale figée — ils invitent chacun à tisser son propre récit. Le coin des questions Comment visiter les lieux emblématiques du tournage ? Il existe plusieurs tours guidés officiels mais aussi quelques habitants passionnés qui proposent des circuits insolites hors saison. Pensez à réserver tôt surtout lors des anniversaires importants (2025 marquant 50 ans). Est-ce accessible sans voiture ? Oui ! Les ferries desservent très régulièrement Oak Bluffs depuis Boston ou Cape Cod. Sur place : location facile de vélos ou navettes inter-villages. Peut-on approcher la culture locale malgré le tourisme ? Absolument : évitez simplement juillet-août et privilégiez marchés artisanaux ou rencontres improvisées chez les libraires indépendants – c’est là que naissent souvent vos plus belles anecdotes ! Photo by Denise Jans on Unsplash CinémaExpositionFilm 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Córdoba et les restaurants du monde : ce que le palmarès 2025 révèle aux gourmets curieux entrée suivante Córdoba et le cinéma espagnol : secrets de tournage et héritages cachés A lire aussi Orchestre de Cordoue : tu le savais ?... 5 septembre 2025 Cordoue, où l’amitié ressemble à un crush: voilà... 5 septembre 2025 Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le... 4 septembre 2025 À Cordoue, Romero de Torres vs Warhol: tu... 4 septembre 2025 Sorolla revient avec une plage oubliée: ce que... 3 septembre 2025 Córdoba, résidence bretonne: mon carnet d’initié pour une... 3 septembre 2025 Arcana à Córdoba: la Mezquita chuchote une élégance... 2 septembre 2025 Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025